Welcome in Night Cityforum test de Night City | | | | Zola Elcatraz \\_substance over style_// Messages : 146
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Lost in the lapse again Date d'inscription : 07/07/2021
| Mer 12 Jan - 13:22 Catrina "Cookie" Ciprianoft. Jessica Alba | Nom: Un nom qui fait échos dans les rangs Valentinos, Cipriano rebondit sur les murs tagués avec fracas et s'écrase sur le sol. Il n'a plus la même portée depuis la mort du patriarche mais les souvenirs qu'il insuffle continuent d'inspirer loyauté. Prénom: En l'honneur de la Santa Muerte, son père l'a baptisée Catrina. Du point de vue de l'intéressée, c'est surtout le nom du crématorium de la ville. Surnom ou Alias: C'est peut-être pour cette raison qu'elle se plait si souvent à le raccourcir en son diminutif, Cat. Cat, ça lui ressemble peut-être un peu plus. C'est félin, c'est rapide et surtout ça ne rappelle pas le bâtiment où l'on fait cramer les gens. Elle utilise depuis quelques années l'alias Cookie pour son job de fixer, tout ça à cause de son odeur de vanille. Ce sont ses sœurs qui lui ont donné ce surnom en premier, il a ensuite été repris un peu partout, un peu par tout le monde et a peu à peu été accepté par l'intéressée.Âge: Trente-cinq ans et elle se demande où il a bien pu passer, tout ce temps écoulé. Genre et pronoms: Catrina est une femme cisgenre et utilise donc le pronom elle. Lieu et date de naissance: Elle est née au Lizzie's bar, elle a pris sa mère au dépourvu alors que personne ne s'attendait à la voir arriver. Merde alors, c'est toujours possible de faire des gosses sans le vouloir en 2075 ? Faut croire oui, mais c'est son père qui l'a pris en charge presque toute sa vie après s'être assuré qu'elle était bien de lui. District d’habitation: Cat vit toujours à Vista Del Rey, faut croire qu'elle ne le quittera jamais. Ils ont une relation compliqué, ce quartier et elle. Toutes les personnes qu'elle aime s'y trouvent et c'est aussi ici qu'elle les a perdu. Elle aimerait bien le quitter, mais c'est comme s'arracher un bout de soi de s'en éloigner. Profession: Fixer depuis sept ans et ça personne ne l'aurait parié. Faut dire que plus jeune elle ne se destinait pas à grand chose et c'est la NCPD qui l'a eu pendant plusieurs années. Avant qu'elle ne commette une ultime erreur, qu'on lui fasse payer sa désobéissance au prix fort. Affiliation: Les Valentinos dans le cœur, elle ne travaillait plus que pour elle-même jusqu'à ce que Militech l'approche et lui fasse regretter ses années d'indépendance.Alignement Arcanique: L'étoile, parce qu'elle reste jamais statique plus de dix secondes, Catrina. Même quand ça fait mal, même quand c'est dur, elle continue à avancer. Elle continue à espérer. Orientation Sexuelle: Catrina s'est longtemps, très longtemps persuadée de n'être qu'hétérosexuelle. Elle se souvient pourtant du cœur qui s'emballait et des yeux qui brillaient, l'éclat se reflétait dans les siens, à elle. Elle a mis du temps à l'avouer, que ce n'était pas qu'une simple amitié. Cat est donc une bisexuelle à temps partiel, fonctionne aux coups de cœur et tâche d'oublier les barrières du genre. Situation Amoureuse: Veuve, ça fait quinze ans maintenant. Elle n'a pas pleuré quand on lui a annoncé, elle le savait. Situation financière: Plutôt aisée pour le quartier, sa trésorerie n'a pas cessé de fluctuer au fil des années et à vrai dire, il y a de fortes chances que ça ne change jamais. Groupe: Kitsch. |
Fouille ta maison, Cuando eras ausente. Tue en silence, juego de mente beyond good and the evil within C’est quoi ton spot préféré dans Night City ? _ Elle est étonnante Night City, elle a mille facettes, elle bouge, elle chatoie, elle rayonne et Cat ne peut plus la voir. Plus le temps passe, plus elle la tient en horreur, plus elle s'y sent prise au piège. Même chez elle ce n'est plus tout à fait le même sanctuaire qu'il y a un an, même chez elle ce n'est plus ou tout à fait sa maison. L'El Coyote Cojo reste néanmoins un endroit où elle aime passer du temps, discuter avec de vieilles connaissances. C’est quoi ton bordel ou ton club préféré dans tout NC ? _ Le Lizzie's, elle y a passé la moitié de son enfance à s'accrocher aux jupons de sa mère pour avoir un peu de son attention. Depuis c'est resté, on la considère presque comme une Mox là-bas, elle y détonne autant qu'elle fait partie du décor, s'y sent un peu chez elle. Ton must-have vestimentaire ? _ Sa veste en simili-cuir avec l'emblème des Valentinos, elle ne l'a jamais vraiment quitté même si elle ne fait plus partie du gang officiellement. Mais quand on nait Valentino, on le reste indubitablement. Cette veste c'est une ancre à son passé et c'est un vêtement dans lequel elle se sent bien, qu'elle aime porter, qui renforce un certain sentiment de sécurité. T’es plutôt balade nocturne ou balade de jour ? _ De jour, elle ne se cache pas Cat même quand elle le préférerait. La nuit ne lui inspire pas confiance, elle préfère se promener quand le soleil se voit un peu à travers les nuages de pollution. Qu’est-ce que tu fais quand tu taffes pas ? _ Elle passe du temps avec ses enfants, majoritairement. En vérité Cat a toujours un pied au travail, être fixer c'est prenant surtout quand on répond aux ordres d'une corporation. T’es du genre à aider mamie à traverser la rue ou à lui piquer son sac ? _ À aider mamie. Qu'elle le veuille ou non, Cat sera toujours du genre à aider mamie. Toujours du genre à s'époumoner sans que personne n'écoute, à s'user les poings sur des causes désespérées. C’est quoi ton rapport avec la NCPD ? Les gangs ? Les corpos, tout ça ? _ Elle a un pied partout, et sûrement pas assez de pieds pour ça d'ailleurs. Mais c'est ce qui fait d'elle une aussi bonne fixer, les Valentinos lui seront toujours loyaux, il lui reste quelques contacts à la NCPD qu'elle ne s'est pas encore mis à dos, Militech la tient à la gorge mais lui a ouvert ses portes, elle a même rencontré quelques nomades en prison. Cat a des contacts partout, qu'ils soient en bon terme avec elle ou non. Quant à son avis sur la question... elle fait de son mieux pour ne pas trop y réfléchir. Ta bouffe préféré, c’est quoi ? Et ta boisson ? _ Un burrito XXL et un verre de cirrus cola, AKA le meilleur remède après une mauvaise journée. T’es plutôt conformisme ou rébellion ? _ Rébellion, rébellion dans la voix, dans les yeux, rébellion jusqu'aux bout des cils. Elle ne s'y fera probablement jamais, à l'injustice, à la violence gratuite. Elle a compris depuis longtemps que tout n'est jamais tout noir ou tout blanc et qu'un mal fait parfois un bien, mais il y a des choses qu'elle ne tolère pas. Elle sera toujours prête à taper du poing pour les faire changer, même si ça ne marche pas. Une vie paisible ou une mort spectaculaire ? _ Elle aurait bien aimé une vie paisible mais il semble plus probable qu'elle ait la mort spectaculaire à la place. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois. evil_// wether be a hero or a rebel of the world? 'L'impression de gueuler constamment sans être entendue, c'est ce qu'elle ressent tout le temps. C'est comme être immergée dans une eau glacée, si profondément qu'on voit même plus la lumière à la surface. On est juste perdu dans un bleu sans fin, un bleu foncé, un bleu pétrole, on ne voit que ça. Elle a la sensation de s'être perdue depuis un moment, Catrina. Elle a parfois l'impression que cette ville lui a bouffé son cœur, l'a digéré et en a recraché une mélasse dégueulasse à peine regardable. C'est terrible. Terrible cette sensation de s'oublier. Terrible cette impression de ne pas être écoutée. "Tu n'es pas comme ta mère."Non, elle n'a jamais été du genre à fuguer, jamais du genre à se défiler. C'est pas la plus responsable Cat, c'est pas la plus maligne, pourtant elle n'a jamais eu ce besoin de s'enfuir, cette peur de la stabilité que sa mère avait. Elle connait ses vices, elle sait ce qu'elle doit améliorer, elle fait face à la vérité. Elle n'est pas comme sa mère, non. Peut-être qu'elle a grandi en essayant d'être son exact opposé, peut-être qu'elle a grandi pour être différente et ne jamais lui ressembler. Parce qu'elle a vu les effets que peuvent avoir un excès de liberté, parce qu'elle a vu l'air triste de son père quand elle le larguait et parce qu'elle en a eu assez, tellement assez d'être rejetée. Elle n'est pas comme sa mère, non. Elle ne le sera jamais. Elle se soucie des gens, elle se soucie de ce qu'elle leur fait même si ça ne l'empêche pas de tout détruire sur son passage, d'abimer tout ce qu'elle a sous la main. C'est peut-être pas vrai, mais c'est ce qu'elle ressentait à ce moment là. À ce moment précis, là. "Mais t'es pas comme moi non plus." Et pourtant, c'est pas faute d'avoir essayé. Elle l'a toujours idéalisé, son père. Le vénérable patriarche qui s'abimait les poings à cogner des vilains, qui bossait tellement dur sur ces voitures que ses poumons étaient devenus nids à suie. Noir, noir, noir, cette ville a chassé toutes les couleurs de sa vie et elle continue de noircir tout ce qu'elle touche. Elle a gardé la tête baissé, la fille à son papa. Le garçon manqué trop de fois. Elle n'a pas osé lever les yeux, affronter son regard. Elle n'a pas pu. Elle n'a pas son courage. Elle a failli trop de fois pour ça, mais elle tient de lui son sens de la famille, ses valeurs, son honneur. Elle a les mains pleines de sang, comme lui, mais elle n'en a pas honte. C'est du sang qu'elle se peindrait volontiers sur la gueule en guise de marques pour ne pas oublier, de trophées pour célébrer, même si ce n'était pas le cas à ce moment là. Même si elle aurait préféré n'avoir jamais appuyé sur la détente, cette fois-là. Elle n'a pas honte de dire tout haut et tout fort ce qui lui passe par la tête, pas honte de s'affirmer et de taper du poing sur la table quand il le faut. Et il lui disait. Il lui disait si souvent comme c'était imprudent. Mais elle n'a jamais été très douée pour être prudente Cat, ni pour obéir, ni pour écouter. Elle se souvient de la fois où il lui avait passé cette clope au lieu de la fumer. Celle qu'il venait de s'allumer et qu'elle dérobait quand elle pensait qu'il ne la voyait pas, qu'elle fumait en cachette dans les toilettes. Elle se souvient de tellement de choses, tellement de détails à propos de lui et de tout ce qu'il savait sur elle, même quand elle ne disait rien. "Toi... tu es différente."Différente. Certainement. Têtue comme pas deux, colérique à souhait, impulsive au paroxysme, c'est sûr : elle est différente. Pourtant Catrina, elle se retrouve en beaucoup de gamins paumés qui se baladent en ville la rage au ventre, en ayant envie de voir cette ville brûler. Catrina, elle se retrouve pas mal dans les vieux fans de Samurai qui trainent leurs pauvres prothèses d'après guerre en se demandant où a bien pu passer Johnny et ses jolies idées. C'est étrange, parce qu'elle n'a pas toujours vu les choses comme ça. Quand elle était gamine elle s'émerveillait pour un rien, elle la trouvait si belle cette ville avec ses lumières colorées, elle ne comprenait pas comment on pouvait lui en vouloir. Une ville après tout, c'est rien de concret. C'est rien que des bâtiments, des rues, des paysages. Ce sont les gens à l'intérieur les responsables. Ce sont à eux qu'il faudrait en vouloir. Les gens saignent en plus, pas les villes. Les gens sont vivants, les gens ont de mauvaises intentions, pas les villes. Mais voilà, les choses ont changées et elle a perdu l'éclat, n'a plus les yeux qui brillent pour rien, elle est seulement fatiguée. Tellement fatiguée sans parvenir à décolérer. "Toi, tu continues à espérer." Et au fond, elle est contente qu'il soit trop aveugle pour voir ce qu'elle est devenue, ce que cette vie lui a fait. Elle est contente qu'il ne se rende pas compte qu'elle est devenue sardonique, colérique, terrifiée. Elle est contente qu'il l'aime trop pour la croire encore pleine d'espoirs, encore polie et gentille, toujours persuadée qu'il y a quelque chose à sauver ici. Aujourd'hui, elle a simplement cette rage au ventre. Cette haine qui grandit, c'est celle d'une personne que l'on a trop souvent trahie. C'est une rage qui n'existe que dans les profondeurs bleutées d'une mer tourmentée, mais elle en a besoin. Elle en a terriblement besoin, quitte à se noyer, quitte à cesser de briller. "Cookie, regarde moi."Mais tout ce qu'elle a envie de faire, c'est lui dire que ce n'est pas Cookie. Que c'est Catrina, ta Catrina, ta petite fille. Mais elle ne dit rien parce qu'elle ne le peut pas. Sa voix est trop nouée, ses yeux trop embués. Elle sait que tout ça est de sa faute. Elle sait que si elle n'était pas déjà à genoux, la culpabilité la ferait ployer. Et elle sait qu'elle regrettera ce moment toute sa vie, qu'elle regrettera de ne pas avoir eu la force de lever les yeux ce jour là. Elle regrette tellement de choses, c'est un peu devenu sa spécialité. Elle fait de son mieux pour vivre avec, mais c'est difficile de faire semblant tous les jours. Elle est trop fière Catrina, elle refuse de parler, elle refuse de se plaindre de temps en temps ou d'essayer de sauver ce qui peut l'être encore. Son orgueil, c'est peut-être ce qui la tuera tout compte fait. Finalement elle relève la tête et elle croise ce regard similaire au sien, si proche du sien, embué comme le sien. "Ce n'est pas ta faute." Bien sûr que si, c'est sa faute. C'est la faute à son imprudence, à son impulsivité, à son foutu caractère de merde que tout ça lui arrive. C'est une fille de la rue, Cat. Elle savait comment ça fonctionnait mais elle a quand même écouté son instinct. Son instinct ou plutôt son envie de justice pour tous, peu importe qui a magouillé avec qui, qui est considéré utile au fonctionnement de cette vie et qui peut être sacrifié. Son envie de justice ou sa colère, sa colère personnelle et égoïste qui l'a poussé à presser la détente ce jour là parce qu'elle en avait simplement marre, marre de voir des gens mourir quand les engrenages pourris du système continuent de fonctionner. C'est toujours de sa faute parce qu'elle n'en fait qu'à sa tête, qu'elle ne pense jamais au long terme, qu'elle est trop proche de ses pulsions, ses basses envies de vengeance. Elle se sent bête, tellement bête alors qu'elle se sait futée. Elle se sait pleine de ressources, elle connait sa capacité à s'adapter. Et ce soir là, elle avait de nouveau l'impression d'être une gamine prise en faute et envoyée dans le bureau du proviseur. La roue tourne comme on dit, et elle se la prenait dans la gueule. "Te quiero, ne l'oublie pas."Elle ne sait plus si elle a répondu ou non. Elle ne sait plus. Ils avaient l'habitude de se le dire de toute façon, de partager leurs sentiments. C’était important pour eux, ils ont toujours su que ça finirait comme ça, au fond. Avec un cracheur, des gars prêts à appuyer et elle, les mains liées. Impuissante comme jamais. Avec peu de temps, si peu de temps pour exprimer toute leur affection en une dernière fois. Alors ce n'est pas très grave qu'elle se dit, pas trop grave si elle n'a pas répondu ce jour-là. Il savait. Elle savait. C'est la détonation qui la réveille. Elle se réveille en sueur et elle vérifie que ses enfants sont toujours là, après ça va mieux, un peu mieux. Cat va dans la cuisine, elle se prend un verre d'eau qu'elle boit d'une traite en espérant que ça la purifiera de l'intérieur, mais elle se sent toujours pourrie jusqu'à la moelle. Elle frisonne, les nuits à cette période de l'année sont assez fraiches et son chauffage électrique est encore en panne. Elle se souvient encore de la chaleur du sang sur son visage quand ils ont pressé la détente, de la douleur qu'elle a ressenti en se disant que jamais. Jamais, elle ne pourrait souffrir plus que ça. Elle se souvient avoir lavé les bouts de cervelle de son corps meurtri, de ses côtes cassées, de sa peau bleuie. Elle se souvient avoir souffert plus dans son cœur que dans ses membres, malgré leur état déplorable. Elle se souvient. "Et n'oublie pas non plus, les étoiles brillent pour toi."Et n'oubliera pas. Dans tes cauchemars sont tes péchés player versus player pseudo_ Antarès, et aucun jeux de mots avec "fesses" ne sera toléré éè âge_ Young and beautiful, comme dirait Lana Del Rey. d'où tu viens? _ Douce France. fréquence de connexion_ Vous allez devoir me supporter TOUS LES JOURS. découverte de NC_ Je sais plus trop, j'ai vu de la lumière et Jahene en train de faire une bannière, alors j'ai décidé de rester un peu. un dernier mot?_ Mangez cinq fruits et légumes par jour. | |
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| Mer 12 Jan - 13:22 As I cross the raging sea, waves are crashing over me They drag me down, they drag me down, I will not drown Weaponery and hard hacking T’as des particularités physiques? tatouage, cheveux longs, je sais pas? _ Catrina a les deux bras tatoués, deux serpents qui s'enroulent autour de ses poignets et remontent le long de son anatomie. Elle les a fait tatouer après la mort de son père parce que c'est comme ça qu'on l'appelait, la serpiente. Elle avait un piercing à la langue étant plus jeune qu'elle a fini par retirer, parce qu'elle s'en est lassée, parce qu'il lui rappelait trop de souvenirs d'un autre temps. Le V des Valentinos marque également sa cheville et elle a la Santa Muerte armée que l'on trouve taguée un peu partout dans les rues de Vista del Rey, juste en bas du dos. T’as des implants cybernétiques ? _ Mis à part les équipements de base tels que le monocable, le port neuronale et le scanner oculaire, Catrina n'a pas beaucoup d'implants. Elle est équipée d'un implant au cortex frontal augmentant sa régénération corporelle lorsque son adrénaline augmente : la mort réparatrice. Elle a quelques neofibres dans la cuisse après qu'elle ait été criblée de balles et s'est récemment fait poser une armure sous cutanée et des microrotors de mauvaise qualité. Juste au cas où. Néanmoins, pas de membres entièrement cybernétiques, pas de jolis implants dorés à la Valentino. T’es plus arme de poing, arme de mêlée, fusil ou mitraillette ? _ Ça dépend de son humeur mais en général, Catrina préfère les armes de mêlée. À son sens, on peut tout régler avec un poing américain, elle a toujours préféré se rouler dans la boue plutôt que désamorcer ses problèmes avec finesse. Néanmoins avec l'âge, elle s'est découvert une affinité particulière avec les armes de poing qu'elle porte en toutes circonstances. Tu t’en sors comment en hacking ? _ Mal. Très mal. Vraiment très mal. Si tu devais voler une cargaison dans un entrepôt, tu serais du genre à tirer direct ou à passer en furtif ? _ Elle tirerait. Elle n'a jamais su faire dans la dentelle et ce n'est certainement pas aujourd'hui qu'on lui apprendra. Si tu te fais emmerder dans la rue, c’est quoi ton premier réflexe ? _ Clé de bras, genou dans les côtes, coup sur la tête. C'est comme ça qu'on apprend les bonnes manières à Night City. Non mais oh. C’est quoi ton arme préférée ? _ Un vieux Unity tout déglingué, c'est son premier et celui qu'elle traine partout. Elle a aussi une batte de baseball cloutée planquée chez elle qui est suffisamment dissuasive pour ne pas avoir besoin de s'en servir. Si tu devais partir en vacances, t'irais où?_ À North Oak, voir ceux qui peuvent se payer de jolies villas et leur montrer des holos de ceux qui crèvent la dalle un peu plus bas. Eh oui, on ne se refait pas. Quelle est la personne la plus importante de ta vie?_ Ses enfants sont sans aucun doute les personnes au centre de sa vie. Il y en a d'autres, beaucoup d'autres qui ont rythmé son existence et continuent d'être présents à leur manière, mais s'il fallait choisir une personne à sauver sur toutes celles qui existent elle ferait n'importe quoi pour qu'on les épargne tous les trois. Quel serait le plus beau cadeau que tu pourrais recevoir?_ Une bombe. Pour la poser chez Militech. C'est quoi ton objectif dans la vie?_ Une bombe. Pour la poser chez Militech. Et plus sérieusement, elle n'en sait trop rien. Elle a toujours voulu rendre ce monde un peu plus beau, un peu moins terrifiant sans savoir comme y parvenir alors elle a revu ses ambitions. Une bombe chez Militech, ça lui semble déjà plus raisonnable. Si tu pouvais avoir un super pouvoir, ce serait quoi?_ Il faut vraiment repréciser pour la bombe chez Militech ? Vas-y, c'est quoi les objets dont tu te sépares pas? _ Elle n'est pas très matérialiste, Cat. Elle a toujours son DataTel sur elle pour des raisons évidentes, elle est toujours armée et elle continue de mettre un collier que sa mère lui avait donné. C'est à peu près tout. dream of legend and a cocktail by your name 1st bullet : the heart- C'est ta fille. TA fille. Dios mio, tu ne vas quand même pas lui faire ça ? - Je ne veux pas la voir. Va-t-en, et prends la avec toi. - Elle est venue pour toi, Beth. Sa main s'est desserrée autour des doigts de son père avec le temps, son esprit dérive doucement. Elle parcourt l'espace du regard, elle trouve ça beau toutes ces couleurs, toutes ces images. Elle a l'impression qu'elle pourrait les traverser et danser à leur place, elle préfère se concentrer là-dessus. Elle s'imagine aussi grande et aussi libre que ces dames hologrammes, elle s'imagine suffisamment intéressante pour qu'on ait envie de poser les yeux sur elle longtemps, plus longtemps que maintenant. Elle a huit ans aujourd'hui et elle s'est dit que cette fois elle hurlerait fort s'il le fallait, elle taperait du pied, se roulerait par terre s'il le fallait. Elle ferait ce qu'il faut pour intéresser sa mère, parce qu'elle sait qu'elle compte un peu quand même, elle sait qu'elle a compté quand même, elle sait qu'elle devrait compter quand même. Elle ne demande pas grand chose Cat, seulement un bon anniversaire lancé à la va-vite, au détour d'une ruelle, d'une poubelle, simplement un signe qui lui permette de se sentir réelle. Parce que quand on est une petite fille, on n'existe beaucoup à travers les yeux de ses parents. Il lui a toujours manqué une partie d'existence. Toujours. Ce jour-là ils sont partis et Cat n'a rien dit. Elle n'a pas crié, elle n'a pas tapé du pied, elle ne s'est pas roulée par terre. Elle a simplement dit à son père : - Je ne veux plus jamais y retourner. Et son père a accepté. Lui a continué à la voir un peu, au détour d'une ruelle, d'une poubelle. Cat n'a jamais vraiment compris ce qui liait ses deux parents, la force qui les unissait quand bien même ils étaient si différents. Elle sait seulement qu'il pleurait parfois le soir quand il rentrait, quand il pensait que ses filles dormaient. Elle savait qu'il pleurait et n'avait jamais osé venir le consoler. Elle n'osait jamais Cat, jamais. En grandissant non plus elle n'osait pas, elle passait son temps dans le garage du padre, à rouler sous les voitures et à coller son nez trop près de la machinerie bien huilée. Elle bidouillait toujours un truc dans son coin, avait toujours les joues noires de suie et était connue et reconnue dans les rues de Vista Del Rey comme la gamine de la serpiente. Même quand elle n'était pas censée s'y aventurer, personne ne l'a jamais embêtée. Elle n'a pas compris pourquoi avant un moment, jusqu'à ses douze ans, ou peut-être ses treize ans. Jusqu'à ce qu'elle voit aussi les barillets pleins à craquer en plus des vieux tacots que son père réparait. Elle a grandi avec le nom des Valentinos collé à la peau, il vrombissait dans ses oreilles et elle a mis du temps à en comprendre toute la portée, toute la signification. Un jour elle lui a demandé et il lui a expliqué : - C'est ta deuxième famille, Catrina. Un jour, tu les rejoindras. Mais elle n'en était pas trop sûre, à l'époque elle voulait seulement s'amuser. Elle avait toujours l'air d'un garçon manqué mais en récupérait l'assurance, la confiance. Elle a commencé à trainer avec les jeunes du quartier et parfois elle passait devant le Lizzie's. Elle s'arrêtait devant, elle attendait, elle hésitait, et puis elle s'en allait. C'est ici qu'était sa deuxième moitié, celle qu'elle n'a jamais pu récupérer. Personne ne sait ce qu'il lui est arrivé mais un jour sa maman n'est pas rentrée. Contrairement à elle qui a fini par venir chercher les réponses qu'il lui manquait. On lui a dit : - C'était une pute tu sais, personne ne se soucie vraiment du caniveau dans lequel on finit par tomber. Mais ça gagne bien et t'es mignonne tu sais, t'as son charme. Tu pourrais faire des merveilles ici. On pourrait t'apprendre. Et là non plus elle ne sait pas trop, elle hésite. Elle a haussé les épaules ce jour-là et elle s'est échappée. Comme une voleuse, honteuse, bégayeuse. Comme une gamine prise en faute par son parent le plus sévère. Elle y est retournée plusieurs fois pourtant, toujours seule, toujours en cachette, toujours la honte au ventre comme si venir ici la rendait peu à peu de plus en plus mauvaise. Elle oscillait entre la brutalité des rues et la sensualité meurtrière, elle avançait sur ce fil mince, vacillait d'un côté puis de l'autre. Elle ne s'est jamais écrasée, les Valentinos l'ont rattrapée. Elle a fini par choisir ce bord là de sa famille parce que ce sont eux qui l'ont fait naître. Ce sont eux qui ne l'ont jamais abandonnée. Eux que ses sœurs respectaient. Eux que son père adulait et c'est auprès d'eux qu'elle se sentait chez eux. Ses sœurs d'ailleurs, sont arrivées tout aussi brutalement. C'était d'abord une gamine que son père ramenait à la maison puis une deuxième, un peu plus âgée. Pas la même mère mais le même ancrage solide au sol, el padre. La vie à la maison est pleine de couleurs et de lumières, ça parle fort et dans deux langues différentes. On y oublie la brutalité de l'extérieur, sa terrible injustice. Cat a dix-sept ans et c'est une jeune femme déjà, plus une petite fille. Il y a même un garçon qui lui fait tourner la tête, elle se sent bien quand il passe son bras au dessus des siens. Quand le poids de sa chair et de son métal pèse sur ses épaules trop maigres. Elle se sent bien dans ses bras, mais elle les délaisse pour d'autres. Elle a dix-sept ans et son regard brille comme jamais lorsqu'il se pose sur elle. Elle et ses cheveux bouclés. Elle et ses yeux perlés. Elle, déjà trop chromée. Elle est différente, tellement différente mais Cat ne le ressent pas comme ça. Elle la ressent comme faisant partie de sa famille, dès le premier instant. Dès la première minute. Dès la première seconde. Il y a une rue entre elle, il y a le mur invisible qui entoure tout Night City. Il y a leur classe sociale, il y a leur pognon, il y a Pacifica, il y a leur culture, il y a tout ça et Cat elle lance : - Comment tu t'appelles ? Jahene. Elle s'appelle Jahene. Et ce jour-là, Cat ne sentira plus ce poids sur ces épaules. Elle le délaissera un moment, trop longtemps peut-être. Elle était un peu éméchée ce soir-là, revenait d'une soirée, riait fort dans les rues de Vista Del Rey. Et elle est partie avec elle ce soir-là, et elles se sont revues. Souvent. C'était comme découvrir un nouveau monde loin des Valentinos, loin de la sensualité, hors des murs invisibles. Un nouvel espace rien qu'à elles entre des rires et des acrobaties maladroites, sur les bords de la ville. Et elle l'aimait tellement à ce moment là, cette ville. Cette ville vue à travers ses yeux. Peut-être que ce sont ses yeux qu'elle aimait tant finalement. - Montre moi comment c'est chez toi. Parce qu'elle ne réfléchissait pas, Catrina. Toute emballée qu'elle était dans son euphorie, toute pressée de découvrir autre chose que ce qu'elle connaissait. Elle était tellement habituée, tellement habituée à ce que le monde leur appartienne. À ce qu'il devienne leur l'espace d'une soirée, à ce qu'elles le redessinent ensemble du bout des doigts, à la halogène en imaginant celle des étoiles. Elle n'a pas réfléchi et Jahene a dit oui. Elle trouvait ça bien Pacifica, au début. Un peu triste peut-être dans le genre rêve abandonné, mais elle voyait de la beauté là-dedans. Mais Jahene lui avait bien dit que c'était dangereux, elle lui avait bien dit qu'il faudrait se faire discrètes. Et ça Cat, elle ne savait plus faire. Il a suffit de quelques minutes pour que leur bulle éclate, pour qu'on les chasse du territoire Animals et qu'on leur fasse passer leur envie de revenir. Cat se souvient des coups mais elle se rappelle surtout de son inquiétude pour elle. Pour Jahene. Elle ne pensait qu'à elle et au fait que par sa faute, elle subissait ça. Et puis quand elle a entendu les pas lourds des brutes s'éloigner, elle a senti le vent que la navi faisait au dessus de sa tête. Elle ne sentait plus ses côtes martyrisées, elle avait l'impression d'avoir les deux jambes brisées, la tête explosée mais c'est son cœur qui souffrait. Son cœur qui souffrait vraiment en la voyant s'éloigner dans cette navi, sans elle. Parce que c'est comme ça que ça marche à Night City, et Cat vient de le comprendre. Les codes de la rue ne fonctionnent plus, le monde parle en eddies. Alors elle est restée là peut-être une heure, peut-être quelques minutes et elle a rassemblé ses forces et ce qu'il lui restait de fierté pour se lever. Elle a pleurniché un peu en sentant ses organes s'entrechoquer et son cœur se fendiller un peu plus, à chaque pas. Une sorte de son proche de celui de l'animal blessé pendant qu'elle se trainait jusqu'à chez elle. Elle s'est échouée dans son lit et n'a presque pas entendu les cris de ses frangines au réveil. Il y avait une phrase qui tournait en boucle dans sa tête. Celle de sa mère ce jour là, pour son anniversaire, ses huit ans. Cette stupide phrase. - Alors elle est venue pour rien. Pour rien. Elle était venue pour rien. 2nd bullet : the head- La NCPD ? Et pourquoi pas pute à corpo tant que tu y es ? - Je t'emmerde. - Non mais franchement, ça revient au même Cookie. Je sais que t'es dans une période bizarre en ce moment, mais... - Je. T'emmerde. Cat a dix-huit ans et elle est mariée maintenant. Elle a oublié toutes ces stupides idées de liberté, avec elle à ses cotés. Elle a demandé à Milo de l'épouser parce qu'elle avait besoin de passer à autre chose, a une autre étape de sa vie. Et elle l'aime Milo, elle l'aime vraiment, même si elle a fini par en douter après elle. Elle aime son odeur de plomb et la façon dont ses cheveux sont toujours ébouriffés, elle aime son sourire et la façon dont il fume ses cigarettes. Elle l'aime Milo et elle lui propose ça penchée au dessus d'un vieux moteur à réparer, les mains sales jusqu'aux coudes. Elle lui dit : - Et si je te demandais de m'épouser, t'en dirais quoi ? Et il a dit oui. Ils ont fait une petite cérémonie très festive, seulement la famille et les amis. Ils se sont mariés en dessous de la Santa Muerte, toujours entre deux pistolets. Et c'est aussi à ce moment là que Cat a commencé à parler de la NCPD, parce que ça lui semblait bien à l'époque. Ça lui semblait être la seule manière de redresser les torts, la seule alternative à la violence des gangs et à la brutalité corpo. Elle y croyait vraiment, même quand sa sœur lui a dit que c'était de la folie, même quand elle a lu la désapprobation dans les yeux de son père, même quand Milo a manqué de s'en étouffer avec son burrito. Elle y croyait et elle était persuadée de pouvoir faire changer les choses. Elle voulait faire quelque chose de sa vie Cat, elle ne voulait pas passer son temps à faire des petits boulots, à travailler comme serveuse mais être aussi femme de ménage dans le week-end en plus d'aider son père au garage. Elle voulait une vraie vie, trouver quelque chose qui la passionne et pas seulement un moyen de se nourrir. Elle en demandait beaucoup, surtout pour quelqu'un d'aussi nulle à l'école. Mais bon comme dirait son père : - T'es pas nulle Cookie, tu fais seulement aucun effort. Non, c'est vrai qu'elle en foutait pas une à l'époque. Faut dire que les cours étaient à chier et les classes bondées. Ça ne l'intéressait pas ce qu'on lui apprenait, alors elle n'a pas écouté. Jamais. Et elle est partie à ses dix-huit ans pour rejoindre la NCPD, exactement comme elle leur avait dit. Elle en faisait toujours qu'à sa tête Cat mais cette fois elle l'a regretté. Parce qu'elle en a bavé, sacrément bavé. La formation s'est avérée plus dure que prévue, les flics ne sont pas les plus qualifiés mais il leur faut bien un minimum de crédibilité pour prétendre pouvoir faire justice dans les rues. Et Cat, mis à part jouer avec le Unity de son père et se rouler par terre avec les bagarreurs du coin, elle n'avait pas grande expérience en la matière. C'est d'ailleurs à ce moment là qu'elle a eu ses premiers implants, une armure sous cutanée, de quoi améliorer sa régénération cellulaire, on ne lui a pas trop laissé le choix. Et c'était difficile, on l'a détruite et reconstruite à l'image de la NCPD. Docile et efficace. Presque docile, assez efficace. Docile pendant un ou deux ans peut-être, jusqu'à ce qu'elle termine sa formation à ses vingt ans et qu'elle tombe enceinte au même moment. D'un coup, moins efficace. Elle l'a dissimulé aussi longtemps qu'elle l'a pu et elle a prétendu avoir une vieille tante à enterrer pour les derniers mois. Les années passent et les vielles idées persistent, c'est toujours vu comme une faille de donner la vie en 2075 et Cat préférait qu'on ne lui en trouve aucune pour le moment. Pas aussi peu de temps après la fin de sa formation. Quant à Milo, il a profité des longues heures où elle n'était pas à la maison pour se faire un nom au sein de Valentinos. Il prévoyait un gros coup, un très gros coup quand elle lui a dit : - Si tu pars cette fois, tu ne reviendras pas. Elle ignorait pourquoi, c'était comme ça. Elle le savait, ça pulsait dans ses veines comme la pire des alertes. Mais il ne l'a pas écouté et alors elle savait, elle savait que c'était la dernière fois qu'elle le verrait comme ça. Il n'était pas parfait Milo, mais elle se sentait bien dans ses bras. Elle s'était habituée au poids de son bras sur ses épaules. Et il était plein de vie, tellement vivant. Plus que n'importe quelle autre personne connue avant. C'est pour ça que ça a fait si mal de le voir devenir un souvenir fade, d'entendre les excuses de ses amis, de sa famille de la rue, les condoléances. Même pas de corps à cramer, on l'a jamais retrouvé alors elle a préféré garder une urne vide plutôt que de lui trouver une niche au columbarium, elle ne voulait pas de cette putain de niche au columbarium. Elle préférait crever que de le voir réduit à ça, à un casier, à des mots projetés en bleu foncé. Ses sœurs sont venues emménagées chez elle après ça, ça devait être temporaire au départ mais ça a duré, ça dure encore. Elle a accouché seule un soir de juin d'un petit garçon, la chaleur était insupportable. - Bouge toi Melendez, on a pas toute la journée. Et Melendez soupire même si c'est plus vraiment son nom maintenant que Milo est mort. Mais bon, qui s'en soucie de ce genre de détails ? Pas eux. Pas ses collègues. Pas cette ville ni personne en vérité. Pas même elle qui ne corrige pas, ou qui ne corrige plus du moins. Cat a vingt-cinq ans, ça fait déjà cinq années qu'elle est au service de la ville et qu'elle porte l'uniforme de la NCPD. Elle a découvert que le job consistait bien davantage à remplir des papiers qu'à sauver le monde, bien plus à faire le sale boulot des corpos qu'à aider les autres. On lui avait dit ceci-dit, mais la colère commence sérieusement à monter. Toute sa désillusion, ses mains de plus en plus sales et l'impression que l'uniforme lui colle à la peau, tout ça lui donne des envies de révolution. Alors elle traine des pieds, elle râle de plus en plus souvent mais finit toujours par emboiter le pas à son coéquipier. Jusqu'à ce jour-là. Jusqu'au : - Laisse tomber, tu veux ? Vraiment. Lâche cette histoire. De trop. Jusqu'à ce qu'on lui demande une énième fois de fermer les yeux sur les agissements dégueulasses d'un énième gars friqué. Mais cette fois, l'affaire lui retourne l'estomac. De sombres histoires de disparitions dans les ruelles sombres de Santo Domingo, des désosseurs aperçus dans les coins et jamais inquiétés. Et elle avait déjà fermé les yeux trop de fois, tellement de fois. Elle a toujours été trop impliquée Cat, trop émotive, trop impulsive, trop empathique, trop tout plein de choses pour être flic. On lui avait déjà dit, on avait eu raison. Cette fois elle en a eu marre de faire comme si tout allait bien, comme si une vie ne valait pas moins qu'une autre en fonction de son poids en eddies, à Night City. - Si tu comptes tirer, vas y. C'est tellement bête. Encore une tragédie à rajouter sur la longue liste de la ville des rêves claqués au sol, passés au broyeur et étalés en confiture sur les tartines corpos. Tellement bête. Parce que ce jour là, elle a vu en lui tout ce qu'elle détestait. La corruption de sa propre institution, l'invincibilité du corpo pour qui il prenait ces organes, l'injustice. Alors que lui, ce lui ce n'était qu'une victime de plus de leur grande machine à inégalités. Qu'un rouage rouillé de plus dans cette grande assemblée. Et pourtant elle a tiré. Elle s'est dit : - J'ai fait ce qu'il fallait. Et c'est aussi ce qu'elle a dit à son procès. Qu'elle avait fait ce que n'importe qui avec un minimum de conscience aurait fait à sa place. Qu'elle avait vengé tous ceux qui ont été découpés pour leurs organes et sauvé ceux qui l'auraient été. Elle a dit qu'elle ne regrettait pas et ils l'ont condamnée à vingt ans de prison. Elle n'en a fait que deux, manque de place qu'ils ont dit. Mais deux ans c'est long, suffisamment long pour éteindre définitivement la lueur dans ses yeux. Elle se souvient encore de la peur constante, l'obligation de dormir avec un œil ouvert, le manque de ses proches, la peur, la peur, la peur et le devoir de la dissimuler. Elle n'en parle que très peu Cat, de ses années emprisonnée. En revanche, elle parle souvent des rencontres qu'elle y a fait et qui l'ont amenée là où elle est. Fixer. Ça sonnait bizarre dans sa bouche, ça sonnait bizarre de se faire appeler comme ça. Mais c'est vrai qu'elle en connaissait des gens, Cookie. Et c'est vrai qu'elle était futée, suffisamment pour ne pas faire trop d'erreurs en tant que fixer. Elle s'est lancée là-dedans en utilisant le surnom que ses sœurs lui ont donnée, elle s'est dit que ça suffirait pour ne pas mettre ses proches en danger. - Cookie, regarde moi. Mais ça n'a pas suffit. Quand ils ont su qu'elle était sortie, les désosseurs ont voulu se faire justice eux-mêmes. Ils ont trouvé son père au garage, ce soir-là. Elle se souvient encore de ce qu'il disait dans la cuisine ce jour-là, quand elle leur a dit qu'elle voulait rejoindre la NCPD. Un truc du genre : - Laisse-là faire ce qu'elle veut hija. Ça inclut de la laisser faire ses erreurs, figure toi. Et quelle erreur que celle-là. 3rd and 4th bullets : the knees- Et un implant ? Combien ça coûte un putain d'implant dans cette putain de ville pour réparer son rein ? - C'est pas dans tes moyens Cat, on parle plus de le réparer mais de le remplacer cette fois. - Joder de mierda. - Tu sais ce que tu dois faire. C'était difficile après ça. Difficile de se décoller la gueule du béton fumant, difficile de mettre son urne à côté de celle de Milo, difficile d'affronter le regard des gens et difficile de continuer. Elle n'a pas essayé de se venger. Elle n'a pas essayer de contester. Elle était trop fatiguée, elle avait besoin de calme et de profiter de ceux qui continuaient de respirer. Et c'est ce qu'elle a fait, pendant un an ou deux. Elle avait perdu du temps en prison et s'est efforcée de le rattraper. Elle vivait de son job de fixer, faisait des petits contrats qui n’engageaient rien, elle faisait en sorte d'oublier. Elle a comblé son manque d'affection en adoptant deux enfants, une fille et un garçon, des jumeaux. Ou alors peut-être que ce sont eux qui l'ont adopté en vérité, puisque c'est leur mère qui est venue à elle, leur mère qui lui a demandé de s'en occuper et leur mère qui n'est jamais revenue. C'est comme ça à Vista Del Rey, on ne s'en étonne même plus. Les vieux amis d'enfance disparaissent les uns après les autres et personne ne trouve rien à redire. - Bon c'est bon, t'as fini de déprimer ? Non elle n'avait pas fini, putain. C'est dingue ça, comme les gens estiment que c'est terminé maintenant, les chocolats et les jolies attentions, les offrendas. Que tout le monde est passé à autre chose et que maintenant, il est temps d'en faire de même. Cat, elle ne s'était pas remise de tout ça. Elle n'avait pas effacé le son que ça avait fait, quand la balle avait traversé toutes les couches du crane du padre. Elle ne s'était pas remise de l'extrême brutalité de l'emprisonnement, des coups et des humiliations. Elle était forte, mais ne s'est pas remise. Il lui fallait du temps, beaucoup de temps et n'en avait pas assez, alors elle a fait comme tout le monde, elle a tout mis de côté. - Ouais. Mais c'est pas à moi de faire à manger, imbécile. Et elle a simplement continué. Jusqu'à ce que Juan se mette à vomir, à avoir mal à la tête, à ne plus pouvoir dormir. - Qu'est-ce qu'il a ? Et Cat, elle n'en savait rien. Elle ne savait pas quoi lui répondre à Mila. Elle n'est certainement pas médecin et le confier au Med Center ne lui inspire rien. Alors c'est sa sœur qui s'en occupe, parce que la famille c'est quelque chose de sûr, quelque chose sur lequel on peut compter. Et puis faut dire que c'est pas la moins qualifiée pour ça, c'est elle le petit génie de la famille, c'est la charcudoc du coin. Il y a trois étages dans cette maison. Trois étages répartis selon leur trois domaines de prédilection. Sa petite sœur est charcudoc : sous-sol. Elle est fixer : rez de chaussée. La vieille trempe dans le mercenariat : en haut. Trois étages, trois types d'urgence différents. Elles étaient bien organisées les sœurs Cipriano, mais ça elles ne l'ont pas vu venir. Alors quand Maria lui suggère de faire appel aux désosseurs pour remplacer le rein de son fils, elle voit rouge. Ça réveille tout ce qui s'était endormi jusque là. La rage. La haine. La déception. La désillusion. L'envie de destruction. Elle s'en va, elle prend un peu l'air mais peine à le trouver, suffoque toute seule dans ces foutues rues de Vista Del Rey. Et puis elle revient, elle a une idée. - Tu plaisantes j'espère ? Non, elle n'oserait pas. Elle a des contacts dans les badlands, de ceux qui peuvent intercepter un convoi et scanner ce qu'il lui faut. L'opération serait propre, nette, sans aucune bavure, d'une rapidité exemplaire. Il suffisait de détourner l'attention du conducteur pendant assez longtemps pour que les schémas soient volés. Après ça, elle ferait jouer d'autres contacts à Pacifica pour que les flingues de Militech hors de prix soient produits ici, de moins bonne qualité mais beaucoup moins cher. Elle savait, elle savait que ça marcherait. Elle en était persuadée et elle a eu raison, les copies se sont vendues aussi vite qu'elles sont sorties sur le marché et Cat a pu acheter cet implant sans avoir à se salir les mains. Elle en était presque fière de ce coup-là, elle a même envisagé de continuer à produire ces copies. Assez longtemps. Trop longtemps. - C'est beaucoup moins marrant maintenant, n'est-ce pas ? Elle a le nez collé au sol, encore. La botte du mercenaire pèse lourd sur ses pensées, ses ongles s'accrochent au sol PVC. Elle a l'impression que son histoire n'est qu'une succession de cette scène, en accéléré. Avec des acteurs différents, mais toujours cette même scène. Elle qui fait des projets, elle le nez dans le plancher. Sans cesse. Ils l'ont retrouvée, Cat leur a dit de se cacher loin d'ici mais ça n'a pas suffit. Tout le monde a un cracheur sur la tempe et cette fois, elle se dit que c'est vraiment fini. Que ça ne sert plus à rien d'espérer, qu'ils n'épargneront personne et qu'elle aurait dû s'en douter. Que ça devait être écrit quelque part bien avant sa naissance et qu'elle n'avait fait que le retarder. C'est vrai que ça n'avait plus rien de marrant maintenant. Juste le goût de la tragédie que ça a toujours été. - On va prendre la gamine, pas l'estropié. Elle nous sera utile une fois mieux élevée. Et toi, si tu veux la revoir un jour, tu répondras "oui monsieur" quand on t’appellera et tu remercieras poliment pour ça. Pigé ? Mais c'est le silence qui lui répond à ce moment là, parce que Cat a la gorge nouée, Cat ne sait plus respirer. Ça non plus, elle ne l'avait pas venir. Et elle crie, elle se débat si fort quand elle voit qu'ils emmènent vraiment sa fille. Elle a la dangereuse pensée que finalement ils auraient mieux fait de tirer. Que ça aurait été moins dur pour tout le monde, qu'il y aurait eu moins de sang versé tout compte fait. Parce qu'elle se laissera pas enchainée. Elle se pétera les dents à essayer de se libérer. - Pigé. Et elle se souvient alors de ce qu'elle avait dit à Maria en rentrant ce jour-là. Elle se souvient du : - J'ai toujours fait ce qu'il fallait, pas vrai ? Qu'elle a lancé. C'est ce qu'elle faisait à ce moment là. Elle faisait ce qu'il fallait. Simplement ce qu'il fallait. They'll know my name. After the storms are passing through, they'll know my name //_ base de données des habitants de night city Seuls les agents techniques certifiés CC35 et DHSF-5 peuvent accéder à cet appareil, l’utiliser ou le désactiver. | | |
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