And war is all you ever seen
Your war behind the screen
And all it means to me.
When you are numb
When you've been gone Lost in the lapse again
Date d'inscription : 07/07/2021
Mer 12 Jan - 13:23
EzraKrajahr _
same old attitude but i'm on a new kind of (bull)shit yeah i'm a king, where's my motherfuckin' crown ?
neomilitarism
dane dehaan
les amants
masculin / il
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génétique : t'es né Savelievich, nom paternel, que t'as largué à la première occasion, sans oublier le prénom qui allait avec, un certain Alexei. Parfois, tu te demandes ce qui serait arrivé si t'avais pas changé. Si t'avais pris ce prénom qui claque sous la langue, Ezra, et si t'avais laissé le patronyme de ta mère tranquille pour pas le salir, Krajahr. Tu te demandes, quelques secondes, puis t'oublies : c'est marrant d'être quelqu'un d'autre, c'est marrant de porter quelques lettres juste pour les traîner dans la boue. nom de code : t'aimes bien Ez', ça sonne facile, ça sonne easy, et tu veux croire que c'est comme ça la vie pour toi : un jeu d'enfants, ton putain de jeu d'échecs où tu maîtrises chaque foutue pièce au millimètre de chacun de ses mouvements. Ton alias professionnel, K4NG, pour ainsi dire jamais utilisé du fait de la renommée de ta véritable identité, est lié aux échecs lui aussi, ce jeu que tu aimes tant : stratège dans l'âme, même en temps mort, même dans les passe-temps. longévité : t'as eu 38 ans vers la fin octobre, trente-huit longues années à faire chier ton monde ; un phénomène, un spécimen : une des rares espèces qu'on préférerait voir éteinte plutôt que de s'évertuer à tenter de la préserver. date de création : tu sais pas, tu t'en fous, c'est encore mieux. Tu veux pas fêter ta naissance, ta venue au monde ou ton existence : quelle importance ? Tu sais juste que t'es né vers la fin octobre, un Scorpion, ça te va bien au teint tiens. provenance : quelque part dans le sable, au fin fond du désert californien à l'abri des regards, de l'affection de ta mère et de la bonne éducation d'un père, loin des bruits de la ville, loin de l'amour parental, loin des codes la famille. Loin de tout. localisation : parce que t'es riche, parce que t'es dédaigneux et arrogant, au point d'avoir un tigre de compagnie qui nécessite son propre appartement, t'as pas moins de trois propriétés, sans compter une planque que tu gardes bien secrète. Tu habites principalement à Downtown dans un appartement luxueux, tandis que ton tigre, et celui qui s'occupe de lui, vivent dans Charter Hill, dans un penthouse pas dégueu. Tu as aussi un petit appartement étriqué à Japantown, où tu mets de moins en moins les pieds : c'est pour les urgences, professionnelles comme émotionnelles. carrière : t'es techniquement un agent corporatif double pour Arasaka et Militech. Sauf que déjà, t'es connu de tous, ce qui perd de sa saveur et de son concept, vu que t'es sensé être la passerelle d'espoir et de coopération entre les deux, ce qui est risible au possible. Et puis, les choses ne font que changer. Les alliances se font et se défont, t'es constamment sur la corde raide, et tu sais que tout peut vite s'effondrer. T'as beau être un stratège de génie et un netrunner extrêmement calé, tu maîtrises que ce qu'on veut bien te donner, même en étant aussi haut dans l'une ou l'autre des corpos, t'es comme tous les autres : en danger, permanent. alignement politique : recruté de force par Arasaka ou plutôt vendu à eux, chose dont tu ne parles jamais, t'as essayé de te trahir chez Militech. Finalement, t'as créé le lien tout seul, et te voilà déchiré entre les deux corpos. Statut important, entre deux mondes opposés. L'impression d'être un genre de dieu qui n'a qu'une terre ruinée à gouverner. Et on va te rajouter un troisième fardeau, qui porte le funeste nom de Kang Tao. Il va peut-être falloir lâcher du lest. préférences : tu es pansexuel, tu ne fais plus la différence, sinon qu'entre le sexe et l'amour. Tu voudrais pas méprendre l'un et l'autre, le physique et le mental, tu voudrais pas retomber dans le piège. Et tu fais tellement attention d'en rester écarté que tu prends pas assez de recul, que tu vois pas que tu t'es déjà enchaîné à nouveau. statut civil : de retour dans tes vieux travers, amoureux en silence, amoureux de l'absence de réciproque peut-être, fixé en théorie sur le sexe et l'aspect physique quand tu ne te nourris en réalité que de l'affection dont t'as toujours manqué, de l'attention qu'on ne t'a jamais porté. Il est parfait, à une condition près : il n'est pas à toi. données bancaires :odieusement riche, parce que deux salaires de corporatif haut placé dans pas une mais deux d'entre elles, ça fait rêver. En vérité, c'est de la merde comme jobs, ça fout les nerfs en vrac, ça piétine les valeurs et le cœur, mais ça permet de s'acheter de quoi colmater un peu les fissures de l'âme déjà pourrie jusqu'au trognon. échantillon vocal : tu as cette voix qui ne va pas avec le personnage que tu présentes mais celui que tu te forges. profonde et chaude, sépulcrale et gutturale, qui semble venir des tréfonds de l'âme, comme si le corps habitait déjà un défunt fatigué de ce monde, qui essaye d'effrayer les vivants de cette symphonie sourde qui reflète une vie trop longue, trop fragile, trop abîmée par les intempéries. corpulence : à ton grand dam, tu mesures un mètre soixante-treize, une donnée chiffrée que tu détestes plus que beaucoup d'autres, qui t'a longtemps fait douter d'une masculinité qui n'était qu'un concept périmé imprimé dans ton crâne par ton père. Mais les usages des mots et du temps, des images trop parfaites, tout ça reste et continue de frapper. Tu veux dominer le monde, tu cultives une forme exemplaire, pour une carrure à peine plus musclée que primaire, mais la taille ? Tu ne peux ni la changer, ni t'en débarrasser. Tu n'as que la grandeur de l'âme à portée, et même ça, tu vises plus bas que terre. trigger warning : les thèmes récurrents ou qui peuvent être abordés avec Ezra sont la violence, l'abus d'alcool, la dépression, la vulgarité et le suicide principalement. logiciel de traduction : sa langue maternelle est évidemment l'anglais. Du fait de son père, il parle couramment le russe. Du fait de son génie et de son ennui, il a appris avec précaution et application le français, l'allemand, l'italien, le chinois, le japonais et le bulgare. thème musical :sad sorry after party personnalité : colérique + arrogant + vif d'esprit + nerveux + trop fier + méticuleux + tenace + prévoyant + méthodique + persévérant + jaloux + vulgaire + borné + colérique + provocateur +parfois loyal+parfois tendre
bow down and kiss the ring being a bitch is my kink
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pseudo : reyes pronoms : elle âge : 23 ans pays : beau pays de mon enfaaaance tes trigger warnings : hématophobie (difficulté avec les scènes violentes trop détaillées) d'où tu as connu le forum ? j'ai participé à sa venue au monde, rien que ça crédits : (avatar 1) madeyes (avatar 2+autres icons) reyes dernier mot : balustrade
Zola Elcatraz
Zola Elcatraz
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Date d'inscription : 07/07/2021
Mer 12 Jan - 13:23
what ? a god complex you call it ? bitch, I'm just taking the throne I fucking own
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Chargement du système _ // Données manquantes _
log: Réponses nécessaires.
quelles sont vos coordonnées GPS favorites à Night City? Tu sais pas trop, c'est ça le truc. Tu te sens jamais vraiment, totalement bien, sauf dans un endroit qui n'en est pas un... Tous les autres, tu fais que prétendre. Être quelque chose que tu es devenu à force de l'imiter mais que tu voulais pas incarner. T'es devenu ton propre réceptacle complètement vide. Dans les bars, les soirées, les rues, sur les affiches de publicité... T'es devenu l'ombre de toi-même, l'esclave de ta propre image. T'es le clébard du connard, t'es bien nulle part. erreur système _ matière inconnue // quelles sont les protéines que votre organisme préfère? Tu tuerais à peu près n'importe qui pour la gastronomie française et les vins qui vont avec. Le bœuf bourguignon, le gratin dauphinois, tout ça, c'est ta came. Mais même si t'as le porte-monnaie qui va avec, et que t'adores bouffer des trucs hors de prix, t'aimes bien, de temps en temps, un peu de malbouffe. pouvez-vous renseigner quelles sont vos particularités physiques? T'es plutôt basique quand on y pense. Cheveux noir ébène, yeux bleu acier. Des choses même pas solides vu que tu peux en changer comme il te plaît, affectionnant de passer du brun très sombre au blond de temps en temps. Tu n'as aucun implant visible, aucune cicatrice, porcelaine de peau parfaite. Rien. Après avoir été refaite presque totalement après cette foutue cyberpsychose, rien de plus normal. Tu as bien quelques tatouages, mais ils sont minuscules et minimalistes, et surtout, planqués sous tes cheveux noirs, dans ta nuque, à la vue de personne. analyse du style vestimentaire.échec de l'analyse. quels vêtements avez-vous l'habitude de porter?Prada, Prada, or nada. Tu ne connais rien d'autre que les chemises, les costumes, les souliers de cuir et les pantalons droits de costumes. T'es tout le temps sur ton 31, impeccable, et tu varies pourtant souvent les couleurs et les styles, en restant dans le même genre de vêtements. Blazer chemise, impeccable tout le temps, qu'il pleuve, qu'il neige, que la tour Arasaka explose, rien à foutre. merci de détailler quelles sont vos habitudes en dehors du travail, quelles activités comptent parmi vos préférées? T'en as pas... vraiment. T'aimes bien jouer aux échecs de temps en temps, mais faute d'un adversaire à ton niveau, ça devient vite chiant. Ta passion, c'est de réfléchir en fait. Te faire des nœuds au cerveau, te rendre fou tout seul dans ton appartement, dans ton crâne avec trop peu de centimètres carrés pour bien trop d'idées. T'es un génie finalement, et c'est un boulot à plein temps, un fardeau qui ne connaît ni pause ni vacances. T'as pas tellement de hobbies du coup ; y'a rien qui fait arrêter la machine, ou permet de la ralentir. Presque rien. Mais ça, c'est pas des hobbys ça. Alors officiellement, t'es un mec sans passion sinon que pour la trahison. facteur d'allégeance imprécis, veuillez renseigner quelles sont vos opinions vis à vis des groupes d'intérêts suivants : NCPD, corporations, gangs de Night City? Comme t'es un vendu, tes opinions ont été balancées au plus offrant. T'as pas vraiment le droit, publiquement, de penser autrement que comme ceux pour qui tu bosses. T'as l'esprit a priori formaté Arasaka et Militech, bientôt Kang Tao peut-être. En vérité, tu penses pas comme eux. Tu penses en solo, électron libre qui ne sert que ses propres intérêts. Et tu jures solennellement de n'en avoir rien à foutre du reste, que les gangs, les corporations, les autres trucs de clans, ça t'intéresse pas, et ça t'intéressera jamais. système de combat à préciser, quels sont vos points faibles et vos points forts? Tu peux pas le nier, ton atout principal ? C'est le netrunning. T'es extrêmement fort dans ce domaine, tu t'en es jamais caché, et t'es craint pour ça. Parce que t'as l'intelligence et la vivacité d'esprit qui va avec, tu sais réagir vite, tu sais par où passer pour obtenir quelle information. T'aimerais dire que le monde est ton terrain de jeu, sans rougir, mais ton véritable territoire, il est parfaitement virtuel. Tout ce qui a une ligne de code ou est relié d'une manière ou d'une autre à quelque chose d'électronique ? C'est à toi. Et t'hésites jamais à mettre cette capacité là en avant pour compenser le fait que t'es pas super bon dans le reste. Certes, t'es un manieur de couteaux, tu sais te servir de la plupart des flingues sur le marché... Mais t'es faible. Ceinture noire de judo, t'as appris, mais ton corps suit pas. Ni par la taille, ni par la corpulence. Le combat physique n'a jamais été ton point fort, malgré ton attrait pour la io erreur système. donnée inconnue. dites nous, préférez-vous une vie paisible ou une mort spectaculaire?erreur système. donnée inconnue. Faussée. Problématique. Erronée. Même dans la mort, tu prévois de casser les pieds de tout le monde, tu prévois de changer les dates, les données, mentir. Te faire subsister dans les mémoires et les systèmes informatiques, être toujours là, constamment, pour toujours. Tu titilles la mort constamment, parce que tu sais qu'elle ne t'atteindra jamais vraiment, jamais complètement. Demi-dieu trop imbu de lui-même, tu penses que la mort est un concept périmé, et que t'es trop évolué pour te sentir concerné.
this is the hardest story I've ever told, i'm not pretending no hope, no love, no glory, no happy ending
Le silence. Pesant. Habituel, dans ton existence en vrac. Tu l'as toujours retrouvé, ce vieil ami-ennemi. Toujours présent lorsque t'avais besoin de boucan, toujours absent quand tu le désirais tant. Un de ces amis toxiques auquel on s'accroche éperdument en sachant pertinemment que la relation n'apporte rien sinon que de la souffrance. Mais si ce n'était pas pour lui, tu serais seul là, ici, assis, face à ton destin.
Enfin, ton destin. Si t'étais d'humeur, si t'avais le courage, la foi, l'ironie au bord des lèvres, tu qualifierais plutôt ça de... "Résumé pathétique et assemblé par un enfant de trois ans qui n'a aucun goût, comme un vieux devoir de maternelle qu'il a offert à son daron qui a fait semblant d'apprécier avant de le coller sur le frigo comme obligé par une sorte de loi céleste, d'aimer son enfant même au niveau de sa médiocrité artistique et manuelle".
Le sanglot glisse subrepticement dans la gorge, essaye de se faire une place. Tu le retiens, même s'il est poussé par cette terrible question que tu as toi-même amené à ton esprit, celle de cette famille dysfonctionnelle, de cette enfance foirée, de ce récit qui a si mal commencé qu'il aurait dû être une nouvelle plutôt qu'un roman. Fin tragique, drame, tu attends encore le dénouement. Impatient, peut-être, tu te demandes si tu devrais pas l'écrire toi-même. Fatigué d'attendre la fin d'un genre de série qui ne fait que s'étaler pour rien, comme si quelqu'un avait payé de stupides droits parce que l'audience en avait redemandé, mais tout ce qui a été créé par l'argent n'a aucun sens, c'est pas organique. C'est stupide, ironique, risible. C'est peut-être ça, ta vie. Animal de foire excentrique, mal barré, fracassé par la réalité.
Celui qui était tout en haut et qui a fini par chuter, inévitablement. Tu te demandes si c'était ce qu'elle voulait vraiment tant pour toi. En vérité... Non, pas vraiment. Si ta génitrice avait voulu partager la chaleur des feux des projecteurs, elle ne t'aurait pas mis au monde dans cette vieille caravane au milieu du désert. Elle ne serait pas partie deux jours à peine après avoir accouché, pour ne revenir qu'un mois après, puis espacer de plus en plus les visites. Elle ne sera pas devenue si floue et si hypocrite au point de ne plus passer, ou de laisser comme trace d'elle que des vulgaires cartes postales.
Night City hein ?
Tes doigts fatigués, tremblants, trop cramponnés à la cigarette et au goulot de la bouteille depuis avant-hier, attrapent timidement le morceau de papier cartonné qui a vu plus que l'usage du temps passer sur lui. Il est fragile, mais t'as l'impression de l'être encore davantage. La carte ne brille même plus, patine usée, la photographie avec son effet illustré a perdu de sa superbe. Comme si Night City était passée sous le filtre de Pacifica, poubelle citoyenne, comme si quelqu'un avait fait un stupide montage de ce à quoi ressemblait vraiment le cœur de cette ville pourrie, qui tient tant à briller à l'extérieur.
Elle te la vendait si fort, ta mère, lors de ses rares visites, que tu ne pensais qu'à elle. Comme si ta génitrice, ce n'était pas cette femme dont tu connaissais à peine le prénom, mais plutôt cette grande cité écarlate, qui t'avait volé ta véritable mère. Tu l'admirais, tu la détestais. Cela dépendant des jours, des humeurs. Souvent rythmées par ton père, cet imbécile égocentrique et amoureux. Ah, il doit bien rigoler, depuis sa tombe qui n'en est pas une, à ciel ouvert dans le désert. Son abruti de fils, assis face à ses échecs et ses erreurs, cloué là par un chagrin qui n'a aucune autre source que les sentiments qu'il critiquait tant chez son géniteur. Il se moquerait. De cette fragilité, de ces choses abstraites qu'il ressentait pourtant si fort pour elle, qui n'était qu'une chimère.
Tu sais pertinemment qu'elle l'a oublié là-bas. Peut-être bien avant sa mort même. Avec les lumières, les néons, les promesses, il y avait sûrement bien plus intéressant qu'un connard amoureux saoul dans sa caravane ridicule, planté dans du sable, au milieu de nulle part. C'est pour ça que tu l'as laissé. T'en as eu marre. Du sable, du sable, des montagnes, de l'absence, du silence ou des grognements, comme un animal que tu dérangerais en existant ou en respirant simplement.
Tu lui as pris ses traits-là en partant : lunatique et exaspéré, tout le temps. Mais toi, tu lui as laissé aucun souvenir. T'es parti, avec tout ce qu'il y avait d'elle chez lui, t'as tout pris. Toutes les cartes postales avec ces petits mots dénués de sens et d'honnêteté, celles qu'il avait pas encore déchiré de rage. Quelques souvenirs, quelques bibelots, pas grand chose finalement : elle ne laissait rien ici, aucune trace de son passage, ironie du genre que la femme qui voulait impacter si fort la grande Night City soit aussi fantomatique pour sa propre famille.
D'elle, tu as pris le courage de partir. De sortir de ce traquenard, de t'éloigner du chagrin qui tournait en boucle comme un vieux disque rayé, camouflé sous une cover ridicule de rage masculine éreintée. Partir, et disparaître. Signer un trait définitif pour qu'il arrête.
La voiture que t'as volé au pauvre shérif du village paumé d'à côté, tu l'as planté à quelques dizaines de kilomètres de Night City. T'as pas fait ça à moitié. Grand brasier, où t'as laissé le gamin du village, mort, corps volé à la morgue. Apprendre son décès, lui que tu connaissais même pas, à qui t'as jamais adressé la parole, ça t'a donné le dernier coup de pouce. Tu voulais pas mourir en étant personne, à un âge aussi ridicule que le sien. Alors ce soir-là, déjà parti pour l'au-delà, il est devenu toi. Dans le siège conducteur, il a enterré ton ancienne identité.
Night City te tendait les bras.
Tu aurais pu deviner, avec les mises en garde indirectes et involontaires de ta propre mère, que la ville ne voulait pas t'étreindre, mais t'étrangler. Te happer dans son halo aveuglant et te faire devenir partie du décor, jusqu'à ne plus pouvoir t'échapper. Spectateur puis acteur de la misère, se rendant compte qu'il n'y a de rêves ici que pour ceux qui ont déjà été choisis : une poignée de connards bien nés.
Mais dans cette misère ambiante, dans ce manque d'espoir constant, t'as échappé à la lubie maternelle au moins. La star n'a pas trouvé son fils, a fini par être obligée de croire à sa mort dans cet accident. Elle-même ne croyait pas à ta disparition, avait lancé des équipes pour te chercher et te faire disparaître. Tout ça pour ne pas impacter sa vie : mais c'était elle qui t'avait donné la tienne pourtant, alors pourquoi ?
Ton père avait cru à la chose lui. Séparé de son fils qu'il n'aimait que parce qu'il lui rappelait cette femme, et des objets sacrés, points d'attaches pathétiques à sa déesse déchue, il s'était donné la mort peu de temps après. T'en avais entendu parler. Et tu t'étais rendu compte que tu n'éprouvais que de la pitié.
C'était le contrecoup de la méchante Night City, cruelle, que tu te disais, elle rendait les choses si austères.
Tu reposes la carte postale, la gorge serrée. C'est loin maintenant. Cela t'atteint encore un peu, mais pas autant que la suite de l'histoire. Pas autant que la photo polaroid un peu brûlée sur le bord, mais dont on distingue encore très bien le cliché. Tes doigts s'approchent, comme du brasier encore brûlant, hésitants, apeurés. Mais ne soulèvent pas l'image, ne font qu'y poser les doigts. Ironie de ce morceau cramé qui est pourtant glacé. Elle était le feu et la glace. C'est comme ça que tu t'es laissé attraper.
Comment aurait-il pu en être autrement ? Dans la crasse, la vente de ton corps, les désillusions, il n'y avait qu'elle. Elle était si jolie, si parfaite, si intelligente, si innocente. Tu n'avais pas ressenti ce besoin stupide et masculin de la protéger, mais plutôt de trouver des connexions dans le chagrin, le désespoir, et vos situations similaires. Et c'était arrivé. L'amour.
Ton visage se fend d'un sourire incroyablement triste, alors que tu lèves à peine les doigts de la photo comme si t'avais ressenti un léger courant électrique, mauvais. Comme si l'image figée dans le temps et l'espace pouvait t'attraper, te faire encore plus de mal.
Tu n'aurais jamais pu le prédire en la voyant. Elle avait le visage parfaitement retouché des magazines, mais dans la réalité. Elle avait la gentillesse de tous ces personnages de contes, héroïques, que tu n'aurais jamais espéré trouver, surtout pas ici, dans cette ville pourrie. Elle était tout, et tu te sentais rien.
Alors, tu es parti. Avec elle. Tu voulais lui offrir le meilleur, alors avant de quitter la cruelle Night City, tu t'es attaqué aux plus grands que toi. Tu voulais lui montrer, quelque part, que tu n'étais pas rien, que tu serais à la hauteur. Personne n'avait pensé à te prévenir que cela ne serait que les balbutiements de ta déchéance. Que tu venais de faire une offrande à Lucifer, une que tu allais payer cher, des deux côtés.
L'Australie. L'autriche. Le Japon.
Trois années de courses, de petits boulots, de petits appartements tout en haut du building sans ascenseurs. Trois ans de débrouillardises, d'amour - tu le pensais - et de bêtises. Mais Nina n'était pas là pour ça. Pour les surnoms affectueux, les petits-déjeuners en amoureux, les discussions tard le soir. Nina voulait la gloire, et l'argent. Nina voulait ce pour quoi ta propre mère t'avait un jour abandonné à ton sort. Et tu ne t'en étais pas rendu compte. Tu aurais été heureux de vivre dans une ruelle pour elle. Elle t'aurait vendu pour acheter le petit lopin de béton de quelques mètres carrés, dans lequel t'aurais sacrifié ta vie pour ses beaux yeux.
Août deux mille soixante-neuf. Un frisson, électrique. Ta main se lève de la photo, s'en éloigne - sécurité. Tes articulations te font légèrement mal, tu sens tes neurones qui s'emballent. Les souvenirs sont flous, fous, la cyberpsychose sommeille sous le couvert de tout le travail qu'ils ont fait pour te remettre sur pieds, sous conscience. Les quelques os qui ne sont pas de carbone ou de titane frissonnent encore, tu as froid, puis chaud. Tu as peur.
Non pas d'elle, mais de toi. De ce qu'elle a révélé, ce qu'elle a montré tapi dans l'obscurité. Celui que tu pouvais être quand les conditions les plus terribles étaient réunies. Celui qui avait le pouvoir de ruiner aussi facilement sa vie, et celle des autres.
Tu devrais être reconnaissant, c'est ce que tu devrais penser, si t'avais la force du sarcasme - mais tu l'as oublié dans la journée d'avant-hier. Reconnaissant que cette fois, tes conneries ne t'ont détruit que toi. Tu ne sais pas. Le bout de tes doigts s'approchent lentement du dernier petit morceau de carton peint, mais reculent au dernier instant, rattrape des larmes qui se sont finalement échappées. Ce n'est pas le "fuck off" gribouillé par ta propre main qui t'empêche d'avancer, c'est la symbolique de cet objet fatigué, plié dans tous les sens.
La tête basse, les yeux qui veulent pleurer davantage, mais tu ne peux pas. Pire encore, parce que tu n'as ni le temps, ni le droit. Les mains tremblantes descendent du visage, fouillent le blazer un peu trop formel que tu as mis sur toi - ça aussi, t'avais pas le choix. Tu sors l'objet de ta poche, lourd, métallique, brillant. Ouvre le clapet, crée la flamme, l'étincelle. Tu penses à cette vie qui s'étale sous tes yeux cerclés de millions de marques de lassitude, de désespoir et de chagrin. Tu penses à la voir brûler, s'effacer, comme si cramer trois malheureux papiers sur cette table allait te donner un sentiment de contrôle, d'emprise.
Non, Ezra.
Tu refermes le clapet, réfute un sanglot qui voulait reprendre le dessus. Le range rageusement dans ta poche, te lève, va voir la tête que t'as devant le miroir. C'est ridicule, c'est absurde. Mais encore une fois : aucun autre choix possible.
Pas même du détail. On t'a choisi ta veste, ta chemise, tes chaussures, on a choisi l'heure, l'endroit, les fleurs.
Le mari aussi.
Ta seule protestation, c'est ce demi-tour de tes pas vers la table basse, attraper tous les papiers, et les jeter dans le tiroir de la table de nuit, sauf un, et refermer. Plier en quatre le dessous de verre, soigneusement, le glisser là, dans la poche du blazer, prêt du cœur. Tu vas prononcer tes vœux, une chose que, malgré ton cynisme terrifiant, tu trouves symbolique et importante. Tu vas les dire à quelqu'un, tu vas en recevoir. Des faux, des emballés, des pré-écrits, minutieusement photocopiés.
Alors tu te protèges, un peu. Petit bout de carton plié et fatigué, sur la place du cœur, de tes deux cœurs, sous le mouchoir en soie. Gilet pare-balles alors que y'a plus rien à protéger. Sinon que les apparences. L'éternel recommencement de ta vie sans saveur, sans subsistance. Une espèce de danse malsaine qui ne s'arrête jamais. Tu sais pas danser, t'aimes pas danser, mais tu le fais, sans y penser.
Obligé, spectateur de ta propre vie, acteur de toutes tes erreurs qui t'ont mené ici. Tu porteras le bouquet de fausses fleurs, comme un deuil plutôt qu'une réjouissance, mais tu le diras pas, tu le tairas, l'assemblée n'en saura rien.
Le silence. Et l'absence.
//_ base de données des habitants de night city Seuls les agents techniques certifiés CC35 et DHSF-5 peuvent accéder à cet appareil, l’utiliser ou le désactiver.
Zola Elcatraz
Benjamin Otterton
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Oh the things that you say, that make all my worries go away. You're all the things I've got to remember and even if you lose yourself on the way, you know I'll be coming for you anyway.
♔ never let me go again
Come, now or never, I follow you anywhere you go, wherever, doesn't matter.I follow you anywhere you go, let's stay together, you make me better. And I know, wherever we go, that we'll be there through it all.
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Mer 12 Jan - 13:35
Ezra Krajahrft. Dane Dehaan
Nom: Il y avait un Savelievich à une époque, héritage de ton père, que tu aurais bien refusé dès la naissance si t'avais su ce qui allait suivre. Pis t'as changé, t'as pris celui de ta mère, Krajahr, uniquement pour la faire chier.Prénom:Ezra, prénom androgyne, qui te va comme un gant. Le seul, l'unique, et tu te refuses à croire qu'avant, il y a eu un dénommé Alexei, un prénom choisi par ton père, un que tu n'utilises plus depuis bien longtemps, que tu n'as jamais vraiment aimé - qui est mort avec l'enfant qui le portait sans doute. Surnom ou Alias: Tu es connu sous de nombreux noms, tu en changes tout le temps, mais il y a un nom qui subsiste, un qui signe tes crimes et tes larcins : K4NG. Un clin d'oeil à Kang Tao que tu nies fermement, un doigt levé à la figure maternelle que tu persistes à faire semblant de ne pas voir. Mais le surnom cache beaucoup, un jeu, une cachette, tout un concept. Tu ne l'as encore révélé à personne. Personne ne s'est montré digne d'une partie.Âge:37 ans qui t'ont donné l'impression d'en valoir le double : si jeune et déjà tellement lassé de l'inépuisable variété de la vie. Genre et pronoms: Sur le papier, tu es un homme. Mais tu ne t'es jamais vraiment cantonné à ce qu'il y avait entre tes jambes ou ce qu'il n'y avait pas sur ton torse. Tu t'en fous faut dire. Tu réponds à il, mais tu répondras aussi à elle, tu répondras à vous, ou tu ne répondras pas du tout. Lieu et date de naissance: Tu es né quelque part dans le désert californien, en l'année 2038, mais tu n'as aucune idée de la date exacte. Tu sais que tu as vu le jour pendant la fin du mois d'octobre, dans le secret et la honte. District d’habitation:Trois appartements, pour mener trois vies bien différentes. Un étriqué à Japantown pour cette couverture de pouilleux que tu aimes tant, un riche et caché à Charter Hill que tu aimes beaucoup également, et un luxueux ouvertement connu à Downtown, qui sert bien plus de théâtre vide qu'autre chose. Profession:Agent double, pour Arasaka et Militech. Dans une corpo comme dans l'autre, on te donne toute sorte de jobs, souvent liés avec le fait d'espionner le camp adverse. C'est un métier fabuleusement épanouissant, mais terriblement dangereux, dans cette entente faussement cordiale des deux puissants qui font semblant de ne pas voir ce qui pourrait bien se tramer, dans un sens comme dans l'autre. Affiliation: Tu as longtemps cru pouvoir t'abreuver au puits des convictions, te nourrir de tes valeurs si chères à ton cœur en te permettant de chier sur les corpos et gangs qui auraient eu la mauvaise idée de venir te chercher des noises - foutaises. Tu t'es bien vite rendu compte que la vie est une chienne, surtout pour ceux qui croient uniquement en des valeurs abstraites qui n'ont point le nom de corporations, et que pour la dresser, cette chienne de vie, la faire aller du bon côté, la laisse est indispensable. Alors tu t'es enchaîné à Arasaka et à Militech tant qu'à faire, parce que tu fais rarement quoi que ce soit à moitié. Tu as également l'affection des Moxes et tu fais plus ou moins partie de la famille, du fait de ton ancien job de poupée et donc, de ta gravitation dans ces milieux fermés. Par contre, Biotechnica, Les Wraiths, les Tyger Claws et Kang Tao ont toujours une dent contre toi. Alignement Arcanique:Les amants ; douce ironie. Faire paraître ton ambition si certaine quand tu te tiens toujours à la croisée de ces chemins que tu peines à discerner, tant ils sont effacés, usés par le temps, celui-là même forcé par une indécision qui finira par avoir ta peau. Orientation Sexuelle:Pansexuel pleinement assumé, tu te perds dans les corps sans t'ennuyer de distinctions futiles. Le plaisir reste le plaisir, et comme les choses les plus abstraites de ce monde, essayer de le catégoriser ne fait selon toi aucun sens. Situation Amoureuse: Tu voudrais faire croire à tous que ça te passe au-dessus, qu'après la plus amère trahison possible, tu craches de toutes tes forces sur cet espèce de sentiment chimique et culturel, qui pue le factice, mais la vérité... La vérité c'est que tu tangues constamment au bord du vide et que sans t'en rendre compte, t'as déjà un pied dedans. Situation financière: Pauvreté n'oblige pas à voler, ni richesse n'empêche. Un vieux proverbe que tu gardes en mémoire. Qui s'applique aisément à ta situation. Quand la misère t'entourait, tu volais, qui tu pouvais, sans t'arrêter. Et maintenant que tu es bien plus qu'aisé, avec ce revenu stable et gras venant de ton métier ? Tu continues ; si tu es riche de la valeur financière, tu ne l'es jamais pleinement de l'adrénaline, nectar cher à ton existence, dont il n'existe nulle autre source que le larcin lui-même. Groupe:Néomilitariste ; Tu voudrais croire que le sang corpo t'a pas atteint, mais t'as quand même ce goût prononcé pour le luxe, les fringues noires et droites, l'ordre et la bouffe gastronomique.
seduce, destroy, and do it all over again
beyond good
and the evil within
C’est quoi ton spot préféré dans Night City ? _ Petit, t'aurais dit Night City tout entier sans même y avoir foutu les pieds. Maintenant que t'y es, t'envies parfois le sable du désert qui t'a vu naître. Mais si tu devais vraiment choisir ? Sans doute les rues de Japantown. Entre les bouibouis, les néons, les petits immeubles entassés, les perchoirs, les chemins sur les toits... C’est quoi ton bordel ou ton club préféré dans tout NC ? _ Tu fais pas énormément de différences entre les établissements, mais tu préfères quand même un certain standing. Mais avec ta couverture, tu es amené à fréquenter n'importe quel type d'endroit à vrai dire, les taudis comme les lieux les plus prestigieux. Ton must-have vestimentaire ? _Une montre cassée et des bagues. La montre pour le style et le style uniquement. Le passage du temps t'angoisse, alors tu te trimballes toujours avec une magnifique montre très chère que t'as pété exprès pour qu'elle reste figée dans l'espace et le temps. Les doigts toujours vêtus de nombreux anneaux, de toutes les formes et de toutes les couleurs, souvent massifs parce que tu aimes quand ça se voit, tu adores quand tu entends une mâchoire craquer sous tes chevalières. T’es plutôt balade nocturne ou balade de jour ? _De jour. La nuit, c'est trop facile. C'est l'heure du crime par excellence, c'est quand la pourriture sort de son terrier pour chasser. Le jour offre bien plus de challenge. Le jour brille et étincelle, là où la nuit salit les âmes déjà sombres qui y sont liées. Qu’est-ce que tu fais quand tu taffes pas ? _ Tu cherches des plaisirs futiles, des choses pour te ramener à la vie en quelques sortes. Un objet à voler, un amant à gentiment assassiner. Quelque chose pour t'occuper jusqu'à ce que le travail t'appelle à nouveau. Comme un papillon de nuit attiré par la lumière, tu te nourris des ennuis dont tu es un véritable aimant. Et ce hobby va bien avec un autre de tes passe-temps ; grand stratège que tu es, tu aimes à élaborer des plans en tous genres. T'es passé maître en cet art. T’es du genre à aider mamie à traverser la rue ou à lui piquer son sac ? _Que Mamie se démerde. C'est de bon ton à Night City. Qui sait ? Mamie a p'têt un Liberty dans son sac, Mamie est p'têt une ancienne de chez Militech qui a la gâchette facile. Mamie va p'têt se faire taper par une bagnole si le destin en a décidé ainsi. Alors lier ton destin à elle, même juste le temps d'une traversée ? Non merci. C’est quoi ton rapport avec la NCPD ? Les gangs ? Les corpos, tout ça ? _ Étant un chien d'Arasaka mais aussi le clebs de Militech, les constats sont simples, les dés ont déjà été jetés pour toi, bien avant même que tu ne t'aperçoives de leur existence. La personne ne compte plus, c'est l'affiliation, la corpo au-dessus du nom qui prime. T'es lié aux Moxes aussi, du fait de ton ancien travail de poupée, mais c'est les corpos qui priment, évidemment. Et puis, y'a eu tes propres déboires... Qui t'ont permis de te mettre, bien avant ton enchaînement à Arasaka, dans de sacrés merdiers. Disons donc que Kang Tao, ainsi que les Wraiths, les Tyger Claws et Biotechnica ne te portent vraiment pas du tout dans leur cœur. Ta bouffe préféré, c’est quoi ? Et ta boisson ? _ Tout alcool est bon à prendre selon toi, même si t'as une préférence pour les bouteilles dont le prix se chiffre avec plusieurs jolis zéros bien ronds au bout. Peu le savent, mais tu as un vrai coup de cœur pour le Soho, la liqueur de litchi. Quant à la nourriture, tu aimes bien manger, mais ça t'empêche pas de traîner dans des bouiboui à manger n'importe quoi; Mais si t'as le choix ? Tu choisiras toujours la cuisine française, un de tes péchés mignons. T’es plutôt conformisme ou rébellion ? _ Jusqu'à il y a encore quelques années, t'étais plutôt un rebelle finalement. Mais depuis que t'as vendu ton âme... Ce serait bien osé de prétendre l'être encore. Une vie paisible ou une mort spectaculaire ? _ Tu pourrais répondre, mais tu sais que ça changera rien. T'es voué à crever dans la souffrance et dans l'oubli comme un clébard galeux dans un caniveau. Tu t'es fait à l'idée depuis longtemps. Même si l'idée de crever en faisant un doigt bien levé à bon nombre te tente énormément.
no good_//
nor evil_//
wether be a hero
or a rebel of the world?
Le coude sur la table, sur cette nappe brodée avec des paillettes et des fils d'or. Tu regardes autour de toi, avec ce dédain fiché sur le visage qui te va si bien au teint. Les lampions colorés avec des genres de runes, les bougies parfumées, les gri-gris de toutes sortes, les fausses plantes en plastique hydrogéné, les bocaux de trucs chelous. Celle que t'attends sort enfin de derrière les rideaux, vient s'asseoir face à toi, à l'opposé sur cette toute petite table ronde. Tes yeux d'un bleu glacé la sonde sans gêne.
- Bienvenue, Ezra. Puis-je savoir ce qui t'amène ?
Wah, elle a deviné ton prénom pour t'impressionner. Ou l'a cherché sur le net, ou s'est juste renseigné. T'es déjà beaucoup trop sceptique.
- J'hésite. Entre l'envie de gaspiller l'argent que j'ai en trop, une curiosité malsaine, une envie d'être déçu aujourd'hui... Oh, et du temps à perdre. Prends ce que tu préfères. - Je vois. Aucun questionnement précis en tête donc. - Non, désolée, aucune base solide pour tes divinations. Va falloir improviser.
La femme ne se laisse absolument pas distancer ou décontenancer par ta verve ou ta volonté plus que visible de la déstabiliser.
- Je vois. J'ai l'habitude avec les esprits de contradiction.
Tu fronces les sourcils, mais pas vraiment choqué, vexé, ou même gêné.
- J'espère que c'est pas 600 eddies la séance pour me balancer des vérités générales qui clignotent façon néon sur mon front. Sinon, on va se faire chier.
Elle sourit faiblement entre ses énormes boucles d'oreilles triangulaires dorées. Elle a l'air de vraiment s'en foutre de ta façon d'être. Surprenant, et presque énervant. Toi qui sait si facilement taper sur le système des gens. Pourquoi elle résiste autant ?
- Nous allons donc commencer. Je vais te tirer les cartes. - Hm-hm.
Sceptique au possible, quasiment avachi sur la table. Tu regardes les morceaux rectangulaires de papier s'aligner sur la nappe violacée aux fils dorés. Les dessins sont cryptiques, t'y comprends rien, surtout à l'envers, tu peux que te reposer sur ses dires.
- Une déchirure. Une immense déchirure. Un conflit constant. - Non alors la séance de psy par contr- - Chut.
Envie de t'insurger. Personne ne te dit de te taire. Mais tu le fais quand même. Histoire que toi aussi, tu aies un peu de matière avant de l'attaquer sur ces arnaques à base de cartes et de vérités générales.
- Une déchirure dans les valeurs, dans le cœur aussi.
Tu lèves les yeux au ciel.
- Une peur chronique de devenir celle qui t'a abandonné. Une terreur palpable de n'être que superficialité et égocentrisme.
Tu te tends imperceptiblement. Deux noms te viennent en tête, mettent à mal ta capacité de logique et de raisonnement.
- Un amour pour le jeu avec la mort, un jeu constant avec le terme même d'amour. Une autre peur. Une plus profonde, une qui aveugle. Une qui nécessite de la fermeté, une innée, qui permet de garder un ordre, une autorité, des valeurs bien rangées.
T'avales difficilement ta salive. Soudain, tu te sens plus si bien.
- Une peur de mettre des mots sur des choses abstraites qui sont pourtant limpides. Faire des mots des armes pour éviter le questionnement. Pour éviter la prise de camp, éviter les décisions. Toujours se tenir au milieu. Ne jamais pencher plus d'un côté que de l'autre. Parce que la peur est toujours présente.
Elle est là, au creux du ventre, alors que tu sens que tu pâlis un peu.
- Une peur de chuter, encore. Seul. Sans personne. Toujours partagé entre deux choses mais n'en choisit jamais une. Une complaisance aveugle dans le vide qui n'est qu'un mensonge.
Et dans cette tente où elle se trouve pourtant avec toi, tu te sens en effet, très seul.
- Le déni. De l'instant, des sentiments, des valeurs, de l'impact des choses. Le nœud au début de la corde pour empêcher toute vibration. Tendue. Prête à casser à tout moment.
C'est cryptique, et pourtant, pour toi, c'est limpide.
- Le goût pour la destruction, la mort, la violence et les faux-semblants. Peur d'oublier une identité déjà fausse dans un monde d'illusions. Peur que les autres oublient également. Oublient... Ou n'en jamais eu rien à foutre.
Les trois petits mots résonnent dans ton crâne, ricochent sur les parois internes, font du mal et des échos.
- Qui est Quell ?
Elle ouvre soudain les yeux, alors qu'elle les avait fermé pendant tout ce temps. Tu bégayes, tu cherches tes mots, toi qui est si vif et piquant d'habitude.
- Oh ça y est- je vois le genre. T'es juste une putain de netrunneuse.
Elle répond pas.
- C'est que de l'arnaque en fait. Certains, tu les rassures avec des jolis mots qu'ils veulent entendre, et d'autres, t'essayes de les faire douter, plonger.
Elle répond toujours pas, impassible, le regard planté sur toi.
- Et bah ça marche pas putain. Bien essayé.
Tu te lèves en grommelant, et en tournant les talons. Elle te fixe toujours, même si tu ne le vois pas, trop occupé à jurer à demi-mot.
- Putain de constellationniste perchée de mes deux de bordel de...
Tu sors de là, inspire un grand coup l'air pollué et malsain de cette ville que malgré tout, t'adores. Tu fais un pas, deux, trois, six, treize. Puis tu t'arrêtes, hésitant. Sors ton holo, compose le numéro.
- Allô ? Ouais, c'est moi je- Quoi ? Non, j'ai pas une petite voix bordel. Mais bien sûr que ça va. Quoi ? Pourquoi je t'appelle ?
Tu grattes le pavé du bout de ta botte, une main dans la poche.
- J'ai des infos qui pourraient t'intéresser. Mensonge.Ouais, ouais, pas par holo. Au point habituel dans une heure ? Ok. Ouais, c'est bon, t'inquiètes. Et- quoi ? Ouais, je serais pas en retard. Allez, à dans une heure.
Tu lèves les yeux vers le ciel pollué en rangeant ton holo et en te mettant en route. Constellationniste à la noix ouais. Qu'est-ce qu'elle peut bien lire et savoir dans les étoiles même pas visibles dans le ciel de Night City, hein ? Elle lit dans la pollution de l'air ? Comment elle fait ?
Comment elle peut avoir autant raison ?
so, how does it feel ?
player versus player
pseudo_ donnez-moi un B, donnez-moi un E, donnez-moi un N et vous aurez votre imbécile préféré :hearty: âge_ 22 printemps, toujours. d'où tu viens? _ il est 6h du matin quand je commence cette fiche, alors disons du fin fond d'une faille d'espace-temps un peu buguée, je sais pas quand vous l'aurez sous vos petits yeux, fatigués de me voir débarquer à nouveau. ET BAH ME VOILA DU COUP fréquence de connexion_ quotidienne, what else ? découverte de NC_ y'a quelqu'un qui m'a dit en décembre 2020 "je crée juste le nom de domaine forumactif et je fais une petite bannière, au cas où" et à partir de là, tout est devenu très flou. Oui on ressort la blague jusqu'à qu'elle meure. un dernier mot?_ de l'amour pour celles du staff avec moi, je vous aime :hearty:
Benjamin Otterton
Benjamin Otterton
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Oh the things that you say, that make all my worries go away. You're all the things I've got to remember and even if you lose yourself on the way, you know I'll be coming for you anyway.
♔ never let me go again
Come, now or never, I follow you anywhere you go, wherever, doesn't matter.I follow you anywhere you go, let's stay together, you make me better. And I know, wherever we go, that we'll be there through it all.
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Mer 12 Jan - 13:35
what I create is chaos
but in all chaos there is calculation
Weaponery
and hard hacking
T’as des particularités physiques? tatouage, cheveux longs, je sais pas? _Si ta couleur de cheveux naturelle est le brun très sombre, tu te teins régulièrement les cheveux en blond. Si c'était purement par choix esthétique auparavant, ça a désormais ce petit aspect séparatif entre les deux corpos opposées pour lesquelles tu taf. Tu as également une myriade de tatouages minimalistes, invisibles sans un mouvement de ta part : ils sont cachés à l'arrière de ton crâne sous tes cheveux, partie inférieure près de la nuque. Tu arbores enfin quelques piercings aux oreilles, sur le lobe comme sur le cartilage, que tu retires parfois totalement, ou tu en changes régulièrement. T’as des implants cybernétiques ? _ T'as d'abord seulement eu un implant de poupée, que tu t'es jamais fait retirer d'ailleurs. Maintenant, depuis ton intégration forcée d'Arasaka et de Militech, tu as toute une myriade d'implants en tous genres, surtout pensés pour l'attaque et la défense, qu'elle soit physique ou bien informatique. T’es plus arme de poing, arme de mêlée, fusil ou mitraillette ? _ Y'a pas à dire, selon toi, y'a rien de mieux qu'une lame. C'est peut-être un peu dangereux, comme façon de penser, dans un monde régi par les armes à feu, mais t'y peux rien, c'est vraiment ce que tu préfères. De toutes façons, si la situation l'exige, tu feras pas la fine bouche - tu prendras tout ce qui vient. Tu t’en sors comment en hacking ? _Tu te débrouilles très très bien à vrai dire. Tu n'as aucunement prétention à arborer le statut de véritable netrunner, même si tu le pourrais et qu'on te colle souvent des jobs avec des qualités requises en rapport. Tu l'es pas sur le papier, mais pour ce qui est de tes connaissances ? C'est comme tel. Si tu devais voler une cargaison dans un entrepôt, tu serais du genre à tirer direct ou à passer en furtif ? _La discrétion est un art dans lequel tu es passé maître, et tu miseras toujours sur elle si l'occasion t'est offerte. Cependant, tu dois bien l'admettre - il y a une certain satisfaction malsaine et vicieuse à tirer sur tout ce qui bouge et à tout faire péter. Si tu te fais emmerder dans la rue, c’est quoi ton premier réflexe ? _ Frapper, attaquer, verbalement, physiquement. Ne jamais offrir une ouverture pour permettre à l'autre d'agir en premier. T'as bien assez donné, t'as bien assez souffert. Tu offres plus de tirs de sommation. C’est quoi ton arme préférée ? _Tes couteaux. Mais y'a une autre arme que t'aimes beaucoup, même si elle n'a rien d'officiel : tes bagues. Y'a quelque chose de délicieux dans la violence décuplée qu'elles apportent à un simple coup de poing. Si tu devais partir en vacances, t'irais où?_Quelque part où il n'y a personne. Qu'importe le continent, qu'importe l'endroit, juste loin de l'activité humaine et des bruits de la ville. Et surtout pas de sable, t'en as assez vu. Quelle est la personne la plus importante de ta vie?_ Fut un temps, Nina répondait bien à cette description ; après tout, tu pensais passer ta vie avec elle. Depuis qu'elle t'a trahi, elle, la seule, l'unique, t'as décidé que plus personne occuperait ce statut. T'as même plus ou moins arrêté d'accorder de l'importance aux gens tout court. T'essayes, tout du moins, de te tenir au fait de ne pas leur en donner plus que nécessaire, même si c'est plus facile à dire qu'à faire. Quel serait le plus beau cadeau que tu pourrais recevoir?_ Parfois, tu rêves à l'idée de la retrouver et de lui faire payer. Tu voudrais croire que le plus beau cadeau, ce serait la vengeance. Mais à chaque fois que t'y repenses, t'es même pas sûr que t'en serais capable. L'amour d'une vie, ça s'oublie pas, ça s'efface pas comme ça. T'as peur de passer à l'acte, peur de précipiter une mort qui mériterait tout un spectacle. C'est quoi ton objectif dans la vie?_Le trouver. Ce serait pas mal. Parce que tu veux plus vivre selon les objectifs donnés par Militech et Arasaka, mais tu peux pas t'en séparer. Et tant qu'ils seront sous tes yeux, t'arriveras jamais à définir ceux qui te sont propres. Si tu pouvais avoir un super pouvoir, ce serait quoi?_ Ton côté stratège envie la lecture de pensées, simple mais efficace, infaillible même. Mais ton toi bien plus enfantin ? La superforce. Il rêve de pouvoir briser n'importe quoi d'un simple geste de la main. Vas-y, c'est quoi les objets dont tu te sépares pas? _ Une photo d'elle un peu brûlée, une vieille carte postale de Night City et un dessous de verre plié dans tous les sens, avec le Crystal Palace dessus. Et puis ton espèce de couteau suisse amélioré.
Le manège malsain reprend. Traîné hors de la cellule entièrement plongée dans le noir, par les épaules et les bras. Attaché, bien comme il faut, les cheveux tirés par le haut pour te faire lever la tête bien trop basse – comment garder la tête haute après tant d’échecs et d’humiliations ?
- Va chier.
Une claque, un uppercut. Le retour au noir.
Sixième jour.
Traîné, obscurité, attaché, question.
- Va te faire foutre.
Enchaînement, on prend les mêmes, et on recommence.
Huitième jour.
Douzième jour.
L’idée commence à s’immiscer dans ta tête, comme un poison, comme un serpent dans les fins espaces inaccessibles. Et si je commençais à parler?
Une erreur, sans doute, parce que céder, c’est abandonner, c’est admettre sa faiblesse, celle que tu te seras tant évertué à défendre toute ta vie.
Mais tu ne peux plus. Tu as été fort. Longtemps. Mais qui peut leurrer un homme qui a connu le chagrin amoureux, la trahison, de l’être aimé comme de son propre corps tout entier, sinon que lui-même ?
Quinzième jour.
Tu as parlé. Un peu. Et puis il a ri, amusé de te voir abandonner enfin. Tu t’es refermé. Cracher au visage. La droite dans la gueule a fait plus mal.
Vingt-et-unième jour.
Tu ne sais plus bien où tu es, qui tu es. Mais tu n’as pas envie de chercher la réponse avec eux.
Trentième jour.
Ils se sont lassés. La drogue va te faire parler. Même si ça doit te rendre plus incisif, encore plus méchant, encore plus acide.
Un mois.
Tu es malléable, drogué, exténué. Tu es prêt à cracher ce qu’ils veulent entendre. Tu sais de toutes façons que malgré toi, ils savent déjà beaucoup, beaucoup que tu n’auras pas à prononcer. Le problème, c’est qu’ils savent toujours les faits, les parties les moins difficiles à exprimer.
Le reste, ce sera ton job.
- On recommence. Nom, prénom, âge.
Un rictus, les traits tendus par un trop plein d’émotions contraires, de violences non exprimées.
- Lequel putain ?
Tu attires son attention. Tu sembles enfin vouloir coopérer, pour de bon.
- Le vrai. - Alexei Savelievich, trente-et-un ans.
Tu as encore davantage attisé son attention.
- Enfin prêt à faire un bond dans le passé, hm ?
Non. Jamais. Qui est prêt à se replonger dans son plein gré dans ce qui pourrait s’apparenter à un genre de baignoire pleine de glaçons, de sang et de vase, un mix dégueulasse de souvenirs douloureux, gelés et qui sentent mauvais au possible ? Personne de sain d’esprit. Personne n’ayant le choix en tout cas.
- Vous savez déjà tout. Faites pas chier.
Donner des ordres à un représentant d’une des corpos les plus puissantes du monde ? Audacieux, te dit son regard que tu vois à peine à travers tes mèches qui tombent en vrac sur tes yeux.
Vous savez déjà pour l’enfant bâtard né dans le sable au milieu de rien. Et tu as raison. Ils savent tout. Mais c’est tellement plus épanouissant de le faire cracher par la personne qui l’a subi, vécu. Ils veulent te faire dire que ta mère t’a jamais regardé, qu’elle revenait juste de temps en temps dans ce trou paumé du désert pour se vanter de sa vie à cent à l’heure dans cette ville de rêve qu’est Night City. Ils veulent te faire parler de ton père, ce nomade qui est tombé amoureux d’un mirage comme un con, qui était malheureux comme un chien. Ils veulent te faire parler de tes ambitions.
Ils veulent savoir pourquoi tu as tué Alexei Savelievich, pourquoi est né Ezra Mehrian.
Là où tu pourrais croire qu’ils voudraient savoir à quel point ça t’a touché, tu sais bien que la vérité est ailleurs. Ils veulent juste savoir combien ça coûte, quelle est la hauteur financière du dommage qui a été fait lorsque le dit Alexei a passé l’arme à gauche.
- Il serait prétentieux de prétendre le contraire en effet. Vous savez pourquoi nous vous demandons votre version de l'histoire.
Pour faire souffrir. Pour appauvrir. Pour mettre devant le fait accompli qu'il ne te reste rien sinon qu'eux. Qu'ils seraient presque une main salvatrice dans ta vie misérable.
- Qu'est-il advenu de votre père après la mort de Alexei Savelievich ?
Ils le savent, ils ont des fichiers froids et sans chaleur, avec des noms alignés, des causes de décès.
- Il s'est tué.
Franchement, à quoi bon résister ? Ils savent tout, et ils te feront chier tant que tu voudras pas coopérer et leur glisser dans le creux de l'oreille. Envie de leur demander si ça les excite, la souffrance des autres, tant ils mettent un point d'honneur à appuyer dessus jusqu'à ce que la plaie saigne à nouveau.
- Et votre mère ? - J'en sais rien et oh- vous entendez ce son ?
Celui qui t'interroge tend véritablement l'oreille, l'air perdu - il n'entend rien de spécial.
- C'est le silence caractéristique du j'en ai RIEN à branler.
Il soupire, mais pas de claque, pas de violence. Il a juste l'air blasé. Comme si quelque part... Il comprenait. Tu prends cette note mentale d'un défaut de parentification de l'autre côté de la table.
- Tellement rien à branler que lorsque vous avez quitté votre vie de misère dans le sable et la poussière, vous prétendant mort et laissant derrière vous un père en détresse, vous avez, après quelques années, adopté son nom, hm ?
Un sourire, un seul, qui veut autant dire, t'as parfaitement compris que reste loin de ce sujet connard.
- Bien... Vous n'ignorez pas j'imagine qu'elle fait désormais partie de Kang Tao ?
Tu pouffes.
- Il serait prétentieux de votre part d'insinuer le contraire.
Tu vois ses traits qui se tendent, tu vois qu'il aime pas ses propres mots utilisés contre lui-même. Eh, tu fais que te battre avec le peu d'armes à ta disposition.
- Bon, reprenons. Quand vous commencez à vous faire appeler Ezra Krajahr, vous vous mettez à travailler comme... prostitué. - C'est le moment cliché où vous allez me traiter de pute et de dépravé ? Parce qu'on peut passer vous savez, ça m'fait plus rien.
Et ça t'a jamais fait grand chose à vrai dire. Tu te plaisais énormément dans ce métier qui te faisait plonger sans retenue dans les plaisirs de la chair. Y'avait un aspect hiérarchique, une échelle de pouvoir dans ces échanges, entre l'argent et le désir. T'as toujours aimé ça. T'aurais du continuer à aimer ça. Rester celui que t'avais été. Plutôt que...
- Nous arrivons donc à la plus belle partie de votre histoire.
Et ça sonne moche entre ses lèvres, ça sonne plein de mépris. Qu'est-ce que t'aurais pu faire ? Tomber amoureux, c'est si facile. Mais si inévitable. Parce que quand tu t'en rends compte, t'es déjà en train de chuter. Et peu nombreux sont les humains acrobates capables de réceptionner un corps en pleine chute sans toucher le sol un minimum.
- Je vous conseillerais chaudement d'accélérer sur cette partie-là. Chaudement.
Y'a des flashs dans ton cerveau, de cette catastrophe, de cette perte de contrôle. Ils l'ont vu eux-mêmes, vu que c'est eux qui t'ont ramassé, comme le déchet que t'allais devenir.
Tout ça à cause d'elle.
Un regard au Clouds, juste un seul, un mouvement de cheveux. Putain qu'elle était belle. Un ange qui s'était élevé tout en haut des cieux avant d'en chuter, pour mieux venir convertir les esprits faibles de cette Terre. T'avais pas échappé à son regard. T'avais même voulu t'y noyer pour le restant de tes jours.
- Monsieur Krajahr ?
L'appel n'atteint pas sa cible. Tu es des années, des mois, des semaines en arrière. Tu te souviens de tout. Des voyages en Australie à ses côtés, des paysages d'Autriche en sa compagnie, des escapades au Japon avec elle. Tu te souviens du monde à travers ses yeux, à travers les tiens, toujours avec elle.
Peut-être que ça aurait pu marcher. Peut-être que si tu avais été honnête dès le début, que tu lui avais dit le mal qui te rongeait, elle t'aurait accepté. Mais ça avait été plus fort que toi. Alexei était peut-être mort, mais il avait cette constante envie de vengeance qui faisait de lui un mort-vivant. Envie d'aller faire chier tous ceux qui avaient fait de son existence si courte un enfer. Ezra Mehrian était de la partie aussi. Mais tout ça, c'était retombé sur le dernier, celui que t'étais devenu. T'étais trop jeune à l'époque, pour comprendre que personne, même un petit génie comme toi, ne pouvait faire un aussi gros coup avec deux gangs et deux corpos à la fois, et s'en sortir indemne.
Pourtant, la fuite avec elle, avait ce côté romantique, presque un film tant c'était irréel. On t'avait juste pas informé que tu jouais dans un drame.
La tromperie quand elle a eu les soupçons de ce voyage incessant qu'était devenu sa vie, et enfin, la trahison.
- Monsieur Krajahr !
Tu sors la tête de l'eau. Les souvenirs de la cyberpsychose remontaient, commençaient à griffer ta peau, faire revenir la douleur indescriptible que t'avais ressenti.
- Quoi ?! On a fini ? C'est bon ?! Vous avez eu votre petit tour dans mon passé avec la visite guidée vu que vous êtes pas capable de lire un putain de dossier déjà bien assez complet ? - Pas besoin d'être agressif.
Audacieux de sa part, tiens.
- On va dire qu'on a fini. Je doute que vous ramenez sur les souvenirs de votre ex qui vous a trompé et trahi soit utile considérant la réaction la première fois que vous l'avez appris.
Il effleure quand même la surface, voir si les ondes sur la mare vont se transformer en vagues déferlantes, en tempête meurtrière. Mais non. Tu seras plus fort que ça. Tu sens qu'il l'a compris.
- Vous savez ce qui va se passer maintenant Monsieur Krajahr ?
La tête haute, le regard fier, les poings serrés sur les accoudoirs, enchaîné.
- Je sais, oui.
La mort ou l'abandon de cette chère liberté.
Quand t'as dit oui, t'as même pas eu l'impression d'avoir ton mot à dire. Tu t'es juste enclenché, avec cette envie de vivre sortie de n'importe où. Tu as juste décidé que peut-être, il y avait quelque chose à sauver. Peut-être.
Mais t'as vite perdu la foi quand ils t'ont annoncé ce que t'allais faire. Plus marrant qu'être le chien d'une corpo ? Être le chien de deux. L'infiltration, l'obtention d'informations par la séduction et le mensonge. T'as déchanté. T'as voulu faire un geste honnête, un dernier, un suicidaire tant qu'à faire.
Le sourire du mec de Militech à qui t'as tout avoué te hante encore. Il te souriait pas à toi, il souriait à l'opportunité qui venait de s'être présentée d'elle-même devant lui. T'avais presque tendu le boulet et les chaînes de toi-même, servitude quasi volontaire. Ou la mort.
Tu te le demandes encore. Pourquoi tu respires ? Pourquoi tu t'es acharné dans cette vie qui ne valait rien ? T'as essayé d'enterrer le questionnement sous un tas de misères, de lots de consolation, de choses qui étaient plus ou moins agréables. Et avec les années, t'as réussi, plus ou moins. Enfin, est-ce qu'un je-m'en-foutisme constant est vraiment un goût prononcé pour la vie ? Pas vraiment.
Seul le feu perpétuel entre les deux instances auxquelles tu appartiens fait battre ton cœur, cette friction constante, cette possibilité que tout explose à tout moment. Le frisson de la mort, de la vie, du danger.
Les jeux de pouvoir. Le fait que cette fois, c'est pas lui qu'a posé les questions, mais toi, dans ce lit. Le désir, opposé à la haine qui te consumait des semaines avant cette soirée. T'avais appris que les cauchemars, si on les observait attentivement, démontraient toujours des faiblesses qui pouvaient être utilisés pour retourner le jeu à ton avantage. Et ce soir-là, entre les draps, tu te souviens que celui qui avait été un cauchemar pendant un mois, était devenu un doux rêve. La lame entre les côtes, il était bien plus beau que sous la faible lumière pâle de la salle d'interrogatoire.
Tu te sentais puissant. Invincible presque, en ayant pourtant l'intime conviction de pouvoir redevenir mortel à n'importe quel moment. Ton statut te permettait désormais des choses qu'Ezra Mehrian ou Alexei Savelievich n'auraient jamais pu faire, comme monter plus haut que les nuages, et contempler le bas monde depuis le ciel.
Mais t'avais oublié ta superbe analogie à ce moment-là, une fois plongé dans les abysses violacées de l'espace. Celle liée à elle, à son statut de séraphin qui avait chuté des cieux. Tu t'étais élevé jusqu'aux étoiles, et t'avais jamais repensé au fait que t'étais toujours capable de tomber.
Le sentiment d'invincibilité avait rendu la chute indolore.
yes my dear, I lied.
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