Welcome in Night Cityforum test de Night City | | | | Zola Elcatraz \\_substance over style_// Messages : 146
And war is all you ever seen
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And all it means to me. When you are numb
When you've been gone
Lost in the lapse again Date d'inscription : 07/07/2021
| Mer 12 Jan - 13:26 zola elcatraz _ I challenge the trust, I challenge the turbulence, I came with the life, I gathered my sinners and asked if I'm right neomilitarism jimmi simpson wheel of fortune il/elle/iel - M initializing _ opening files génétique : quell shepard [zola elcatraz] prénom parfumé de nouveauté, enroulé dans le velours de souvenirs du passé, sous le bruit succin d'un train en route pour une nouvelle vie. une identité bafouée, qui n'a connue la vie que sous les coups, qui n'a jamais vraiment vécu et qui a trouvé sa place au milieu des autres urnes. un cadavre parmi les cadavres d'où se relève un autre être, toi. zola. nom de code : [zozo, zo', érèbe, lola, z3r0] tant de visages et d'identités qui suivent une personnalité telle que la tienne. un nom pour celle qui vendait son corps, lola. une identité pour ceux qui t'ont enchaînés à eux, érèbe. une identité pour les oeuvres d'art que tu gardes jalousement, z3r0. et cette petite suite de surnoms qui marquent les amitiés, les connaissances, les attaches. longévité : [42 ans] le visage marqué par la vieillesse, par le temps, par les ennemis, par les erreurs. imperfection humaine à son apogée comme vertu d'un être qui n'existe qu'à peine, qui existe dans l'ombre des autres. date de création : [1er novembre 2033] date tachée de sang, de cris, de larmes, d'un visage dont tu ne te souviens pas, le seul, l'unique, celui que tu as oublié avec le temps, qui n'a pas réussi à avoir son empreinte parce que tu ne l'as pas assez vu, parce qu' elle n'était pas assez là. provenance : [Juneau, Alaska] le cœur qui bat pour la ville d'adoption, le cœur qui bat pour toutes les villes où tu as pied à terre, et pourtant, c'est toujours là-bas que tu reviens quand ton cœur se fend. c'est toujours là-bas que tu retournes déposer les ruines de ta vie d'enfant, celle que celui dont la trace fend la neige a volé. localisation : [Le Glen, Little China, Pacifica] un appartement en plein cœur de la ville pour cette vie que tu embrasses du mieux que tu peux. un appartement plus bas, dans les entrailles, pour un souvenir avec celui avec qui tu as partagé quelques années, un cocon sanctuaire que tu gardes précieusement. une planque, un bunker pour tes aventures de vol, pour tes plus grandes affaires, pour ton empire avec les rats. carrière : [voleur international d'oeuvres d'art, agent corporatif pour Kang Tao : mercenaire, nettoyeur, assassin, voleur] tu n'étais que ça à l'origine, un voleur, un petit voleur qui a grandi, qui a grimpé les échelons pour pouvoir fouler le sol de tous les grands musées du monde par la petite porte. puis, tu as été enchaîné, comme un bleu, comme un idiot, pour sauver quelqu'un, pour t'en sortir aussi. t'as vendu ton âme pour la garder brillante, et si tu montes pas dans les échelons, t'es suffisamment respecté pour éviter la sellette quand tu fais des manières. avant tout ça? t'étais juste une pute, une belle pute de luxe pour le Clouds, avec le corps arqué et les miaulements au bord des lèvres. alignement politique : [Kang Tao, Tyger Claws, amitié des Voodoo Boys] les deux empires chinois qui n'ont ni ton amitié ni ton respect, tu n'es rien de plus qu'un pantin à leurs yeux, pour l'un, un peu plus respecté, un peu plus voulu, pour l'autre... t'es rien de plus qu'un sac qui ramène du fric de temps à autres. pour ceux qui campent les bas-fonds de la ville, c'est une histoire de cœur, une histoire d'âge, et le genre qu'on raconte pas aux enfants. préférences : [pansexuel ; sapiosexuel] amoureux des corps autant que des esprits, pourfendeur de la chair par les crocs qui s'enfoncent à la manière de baisers chauds sur la peau d'autrui, tu n'as jamais voulu faire la distinction, tu as toujours suivi un cœur qui était bien trop souvent à la ramasse. toutefois, tes années de luxure ont su t'éclairer sur ce qui faisait vraiment vibrer ton corps et le désir dans ton bas-ventre, la volonté d'un esprit brillant, la richesse de pensées qui se décuplent et se révèlent. la réalité au fond, c'est que tu fais déjà plus attention aux autres depuis un moment. t'as arrêté de voir les autres sans t'en rendre compte parce que tes yeux sont déjà fixés sur quelqu'un alors que tu voulais pas retomber dans le piège, tu voulais pas t'attacher, tu voulais que ça reste du sexe, de la luxure. statut civil : [célibataire, officiellement], parce qu'il est pas à toi, parce que tu peux pas l'avoir, parce qu'il y a des forces supplémentaires qui pèsent dans la balance, parce que malgré toute la bonne volonté du monde, tes sentiments n'auront peut-être jamais suite. alors t'étouffes, tu suffoques sur cet amour qui pèse avec cette volonté que tout explose, que ça s'échappe enfin, mais il y a que tes yeux pour pleurer ton imperfection et ton impuissance dans une situation où ta main s'échappe de la sienne à mesure que les secondes tombent. données bancaires : [aisé] ça ne se voit pas, pas dans ton style vestimentaire, dans ta vie, dans la façon dont tu mènes tes affaires, et pourtant, il y a bien plus qu'un petit kitsch qui joue au grand garçon. nah, il y a toi, qui sait miser 1000 et repartir avec 50000 en une soirée. il y a toi, avec plus d'argent que tu ne le laisses croire. mais l'argent, ça nourrit que l'éphémère, pas ce qui compte vraiment, alors à quoi bon? échantillon vocal : [feutrée] comme si elle était enfermée dans une pièce capitonnée, crépitante d'une chaleur réelle qui peut se transformer en pic à glace quand l'énervement se matérialise soudainement sous forme de griffures vocales. tu oscilles toujours entre ce feulement et ce rugissement d'un félin prêt à attaquer ou à ronronner. corpulence : [grand, svelte, musclé] du haut d'une taille confortable, près du mètre quatre vingt et un, ton corps est marqué par une obligation de le maintenir en force, sculpté pour le combat, pour battre des poings. même s'il l'on dessine sans mal une stature svelte, c'est sous les vêtements que les muscles sont saillants et marqués, donnant vision à un rythme soutenu d'apprentissage, d'entraînement. trigger warning : [violence sous toutes ses formes, physique comme mentale, abus infantile, langage injurieux, armes, dépression, problèmes liés à l'alimentation, torture, manipulation, prostitution, mort, deuil] tout un tas de bonnes choses, tu en as bien conscience. logiciel de traduction : [russe, le chinois, le français et l'arabe] sont parlés couramment avec l'aisance de celui dont la mémoire ne faiblit jamais. [espagnol, latin, hindou et grec ancien] quelques langues supplémentaires dans ton répertoire de polyglotte, même s'il ne s'agit que de notions vaguement approfondies. thème musical : [Black Holes (Solid Ground)] _ The Blue Stonespersonnalité : audacieux + impulsif + curieux + introverti + fier + jaloux + hyperactif + indépendant + obstiné + prudent + trop honnête + séducteur + sensible + sarcastique + cynique + vulgaire + revanchard + provocateur + agoraphobe + colérique + casse-cou + parfois cruel + parfois désorganisé + ironique + maladroit + méfiant + pas toujours lucide + protecteur + polyvalent + tendre + doux + compétitif + aimant + drôle (non) + intuitif + débrouillard + audacieux + tactile (sur sélection, oui, il a une liste) + toujours un peu tendu + silencieux. never learned to raise my hand, was too busy raising hell the player behind the screen pseudo : tiababylo, commander bullshit à votre service. je suis également le petit sucre enrubanné dans du chocolat en poudre, andrea otterton. pronoms : elle / she. âge : le quart de siècle. pays : la FRONCE. tes trigger warnings : aucun. d'où tu as connu le forum ? askip j'étais là au début de tout. crédits : (avatars&icônes) me dernier mot : oui coucou, je refais sa fiche, voilà voilà. c cool, tout va bien, moving ooon.
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| Mer 12 Jan - 13:26 I'm beating the odds, rising to every occasion as if I defeated the gods opening files _ questions data Chargement du système _ // Données manquantes _ log: Réponses nécessaires. quelles sont vos coordonnées GPS favorites à Night City? rarement aussi honnête sur tes sentiments que tu camoufles sous tes couches d'ironie et de sarcasme, tu arrives pourtant à dire que l'endroit que tu préfères dans tout Night City n'est pas véritablement un lieu mais une personne. Le creux des bras de cet homme qui peu à peu t'échappe, que ce soit chez lui ou chez toi, dans une ruelle ou dans un bar, c'est toujours dans ses bras que tu te sens le mieux. En paix, en sécurité, presque tranquille, comme si rien ne pouvait encore t'atteindre quand sa peau frôle la tienne, quand sa chaleur se mêle à la tienne et que rien d'autre ne compte que les battements de son cœur que tu t'amuses à compter pour la mesure. si tu étais un peu plus pragmatique, tu dirais sans mal que cette petite salle de surveillance où tu zones avec ta petite sœur est un des lieux où tu te sens le plus en paix aussi, plus à même d'être celui que tu brides avec la majorité des gens. plus calme, plus serein, plus souriant, plus à l'aise au milieu des écrans et avec la bouille féline de ta chair contre ton épaule. Parfois, c'est l'enseigne d'un certain Black Cherry qui devient refuge pour une nuit, ou même cet ancien appartement dans l'allée sombre d'un megabuilding, à ressasser des souvenirs d'avant, des souvenirs d'antan, à trouver la protection d'un début d'adulte où tout n'était pas si pire. mais là encore, c'est peut-être la compagnie d'un meilleur ami qui suffit à ton bonheur. Night City n'a jamais été terre conquise, ne le sera jamais, venu ici par défaut, tu y restes pour les gens qui comptent suffisamment pour ne pas te départir d'un sourire, même si celui qui importe le plus te file entre les doigts et que ton cœur souffre d'avance. erreur système _ matière inconnue // quelles sont les protéines que votre organisme préfère? allergique à l'alcool pour les effets néfastes qu'ils te procurent, pire qu'une querelle d'amoureux mais bel et bien le plongeon d'une dépression de rupture, tu bois peu. tu évites l'alcool parce que tu sais que la spirale, elle, est bien sans fond contrairement à ta tolérance. tu compenses, avec ton amour pour les jus de fruit, tout ce qui pétille et coule sous la langue avec la douceur d'une mangue ou d'une poire. un amour pour l'Incorruptible qui te semble adéquat. Tu mentirais si tu disais que tu n'aimais pas sentir les aises de l'alcool sur tes lèvres quand il est porté par quelqu'un qui tient ton cœur entre ses doigts. pour ce qui est de la nourriture, tu as un faible pour les plats italiens, pizza, lasagne, risotto, le mélange de saveurs qui découlent de chaque petite composition. mais ton plat préféré? sans nul doute les pâtes à la crème avec du saumon. t'es pas végétarien pour un sou, mais si tu manges de moins en moins de viande, il sera difficile de t'arracher ton amour pour tout ce qui vient de la mer. un amour éternel pour les céréales qu'un certain amour s'amuse à collectionner et à t'offrir pour chaque sourire qui fait plisser tes lèvres. ton inconditionnelle affection pour ses choses là ne fait que grandir à mesure que les boîtes les plus originales et les plus rares s'empilent, encore plus quand c'est avec lui que tu partages un bol. pouvez-vous renseigner quelles sont vos particularités physiques? corps parsemé de cicatrices gagnées au fil du temps, tu ne pourrais même pas te permettre d'en faire le recensement si tu en avais le temps. tu sais où elles sont, tu sais l'histoire de chacune d'elle, jusqu'aux brûlures marquées des tyger claws jusqu'à l'impact de balle sur ton poitrail qui te valut la perte d'un poumon remplacé par l'essentiel synthétique de l'air. imparfait dans toute ton humanité modeste, à refuser les affres des cybernétiques pour prolonger une vie que tu ne souhaiterai pas éternelle. les pattes d'oies légères autour des yeux, parfois les rides du lion qui se creusent dans un haussement de sourcil, ta peau reste à l'égard de ton âge, vieillit chaque année malgré les produits pour la protéger. derrière la brutalité de l'assassin, tu veilles à faire attention, t'essayes, un peu. t'es pas le plus doux mais t'essayes. comme cette imperfection que tu camoufles de tatouages tous disparates. sur les bras, sur les doigts, sur les côtes, derrière l'oreille, un monde de lignes qui montrent des significations cachées, des amours oubliés et ceux dévoilés, des affections. comme ces piercings, toujours apparus après des moments fatidiques, des missions réussies, des missions loupées, des peines de cœur, des morsures dans l'âme sous les cheveux blonds de blé qui parsèment ton crâne, derrière le bleu glacier de tes iris. analyse du style vestimentaire. échec de l'analyse. quels vêtements avez-vous l'habitude de porter? mélange curieux de kitsch et de néomilitarisme, tu t'amuses à valser entre les deux mondes comme si tu pouvais t'offrir le luxe de tous les plus beaux atours. toujours à l'aise dans les vêtements amples mais suffisamment proches du corps pour dévoiler les lignes réelles d'une musculature entraînée, tu navigues entre le techwear de l'armée dans ses tons noirs avec le kitsch réel des rues dans ses couleurs les plus ostentatoires. entre les harnais et les poches souples, les multiples ceintures et les t-shirt rock'n'roll, tu ne te sépares pas de tes bottes militaires ni même de tes gangs ou encore de tes vestes en cuir signées perfecto nocturnes aux accents parfois colorés. orange, jaune radioactif, vert pétant ou encore le rouge carmin, rien ne te résiste, il t'arrive même à jongler sur le rose et bleu turquoise, à forcer le trait des couleurs pour faire de toi autant un pitre monte en l'air qu'un assassin au langage aussi coloré dans son visuel que parfumé dans le choix de ses mots. il t'arrive, parfois, de porter des costumes, quand on cherche à t'enfermer derrière une cravate alors que tu préfères les noeuds papillons. c'est pas ce que tu préfères, à l'évidence, mais ça t'empêche pas d'avoir quelques costumes dans ton placard, pour les belles occasions passées ou les plus belles à venir - ou les évènements corporatifs quand l'invitation ne reste pas sur le frigo avec la mention "oubliée" alors que rien ne l'est dans ta mémoire. merci de détailler quelles sont vos habitudes en dehors du travail, quelles activités comptent parmi vos préférées? véritable animal de cirque qui pourrait bien être le clown numéro un si on t'en donnait la chance, tu es un monte en l'air comme on en voit rarement dans les rues - et pourtant, tu es le premier à dire que la rue est ce playground magnifique pour tous ceux qui cherchent la vue et les sensations. tu grimpes, tu sautes, tu joues avec ton monocâble de la même manière dont tu joues avec tes proies. tu adores grimper, faire du parkour au milieu des immeubles jusqu'à louper la marche et devoir te rattraper in extremis au bord du vide. addict à l'adrénaline? probablement. raison pour laquelle tu chevauches si souvent ton cavalier de métal pour des courses cherchant à fendre l'obscurité d'un seul mouvement de guidon ou de roues. on pourrait presque te retrouver au milieu des hommes et des femmes, des gens et des ignorants, sous la foule des néons si ton agoraphobie n'était pas exacerbée au point que tu fuis les soirées. c'est con, pour un rockerboy dans l'âme qui gratte si souvent les cordes de guitare électriques et acoustiques et qui aurait tout à faire d'une carrière sur le devant de la scène. t'es dans les coulisses, le cul vissé à un canapé que t'as pas changé depuis dix ans, avec cette guitare sur le genou quand t'es pas derrière les fourneaux à compenser un manque affectif réel par de la cuisine et des expérimentations douteuses, seul ou accompagné de N0V4, ta meilleure amie, cette femme de Pacifica qui te sauve la mise tant de fois. facteur d'allégeance imprécis, veuillez renseigner quelles sont vos opinions vis à vis des groupes d'intérêts suivants : NCPD, corporations, gangs de Night City? t'as jamais aimé les corporations, pourtant ton cul est vissé sur la chaise de l'une d'elle. pas par choix, tu le dis toujours, tu le cries même. la corporation elle-même, jusqu'au PDG, doit être au courant de ton mécontentement dans tout ce choix à peine métaphysique de ta présence dans leurs rangs. t'as pas le choix, t'aimes pas ça. les corporations sont pourries, et t'es un rebelle dans l'âme, le genre qui se plante, certes, mais le genre qui n'aime pas ce qu'on lui fout sous le nez. pour les gangs? t'étais pas fan non plus à la base. premier contact avec des tyger claws qui ont tôt fait de te foutre le cou en laisse comme un gentil toutou qui aboie de temps en temps mais qui mords jamais vraiment. t'as eu l'amitié des voodoo boys par un coup de chance et tu retentes pas le blackjack avec eux depuis, tu préfères les avoir dans ton camp plutôt que l'inverse, ça te porte moins la poisse, ça t'offre de nouvelles opportunités. les moxes, de loin, elles sont sympas, t'ont toujours accueilli, surtout quand tu faisais le tapin pour les plus riches, que tu faisais partie des gagneurs de ce monde et que t'étais rien de plus qu'un moins que rien. Les autres? tu t'en fiches un peu au fond. et le NCPD? la cellule numéro 4 est probablement la plus chiante, à ton humble avis. système de combat à préciser, quels sont vos points faibles et vos points forts? ninja dans l'âme comme dans les nombreux films d'action à succès d'une ère ancienne, t'es un furtif, le genre à se camoufler pour pouvoir passer là où il le doit, pour récupérer ce que tu dois avoir. seulement voilà, tu restes un gros morceau de viande et ta force réside autant dans ta constitution que tes réflexes. t'es bon avec les armes à feu, excellent même, tu loupes jamais ta cible, autant avec les flingues qu'avec tes poings. ta faiblesse réside ailleurs, dans ta lenteur parfois, ton manque de souplesse, dans tes lacunes en netrunning. seulement voilà, t'es peut-être pas monsieur gorille, mais t'es un excellent tireur, un excellent combattant, et tu connais dix façons de tuer quelqu'un avec une carte de crédit, et ça, c'est plutôt stylé. erreur système. donnée inconnue. dites nous, préférez-vous une vie paisible ou une mort spectaculaire? aucun. tu veux la mort en tes termes, tu veux choisir et planifier comment tu vas crever, et pas finir par un trait plat cousu d'avance par quelqu'un plus haut que toi. tu veux une vie selon les termes aussi, autant dans le paisible que dans l'excitation quotidienne. tu peux pas choisir, tu choisiras pas, parce qu'aucune des options te plaît et que toi, ce que tu veux, c'est que ton monde revienne à la normal et que ses bras reviennent autour de toi. si tu dois faire péter un tour comme une silverhand improvisée, tu penses pas que t'hésiteras longtemps. Tell me your nightmares and fantasies, Sink into the wasteland underneath Stay for the night, I'll sell you a dream opening files _ your free note 22:02 - 07 décembre 2075 - ezra Allongé sur le creux du ventre, la tête posée sur celui d’un autre – et pas des moindres – tu constates le silence seulement coupé par les filaments de pluie s’écrasant contre la vitre de la pièce, dans un rythme presque régulier. Les quelques rafales de vent font doucement vibrer les stores encore à moitié ouverts alors que les néons éclairent la pièce par les différents arrivages et changements de publicités mouvantes. Les draps froissés, enroulés un peu à l’aléatoire autour de vos corps, tes doigts passant doucement le long d’un bras, masse le ventre sur lequel tu reposes, les lèvres déposant des baisers fainéants, lents, délicats sur une peau absolument parfaite que tu as révéré depuis le tout premier jour. Tes yeux se lèvent un peu, cherchent le regard de celui qui obsède tes pensées, celui qui a la tête tournée vers la fenêtre, comme à la recherche d’un mirage au milieu du soir. Tu le sens ailleurs, c’est pas la première fois, même dans les bons jours, ceux où vous partagez plus que des baisers et des balancements de hanches, comme ce soir, quand tu as préparé son repas favoris quand il est arrivé chez toi. « Ezra ? »Souffle chaud, la voix qui brise le silence, un soudain souvenir qui revient en mémoire, celui des années auparavant, quand tu ne le connaissais pas. Quand tes mots, tes demandes restaient sous silence, parce que l’esprit de l’autre était ailleurs et que tu méprenais l’indifférence pour des pensées imposantes, deuxième option que tu sais être le cas de l’autre protagoniste au milieu des draps. Tu partages le fléau de la mémoire parfaite qui t’incombe de pensées récurrentes, lui ? il partage l’intelligence incroyable et l’impossibilité à calmer les pensées qui tombent. Pourtant, tu sais que quand tu l’appelles, il réponds, il est toujours là. Il remarque quand ça ne va pas, tu remarques quand ça ne va pas. Une connaissance par cœur que tu n’as jamais eu ailleurs. « Oui ? »La réponse a tardé à venir, tu as compté les secondes avec le cœur dans le creux de la gorge. Il a répondu, l’autre ne l’aurait probablement pas fait, aurait juste levé un sourcil, bougé la main, ignoré tes pensées et tes doutes, continué de te tromper comme si tu n’existais simplement pas. « Tout va bien ? »Parce que tu le sens absent, différent de d’habitude, moins présent et pourtant bien là, sous tes doigts. Ça t’inquiète. Ça te rappelle les derniers moments avec elle, quand tu retrouvais pas son souffle, quand son corps sous tes doigts semblait se perdre petit à petit, quand vous vous perdiez tous les deux sous les lumières du crack et sous les flammes de l’alcool. Terrifié que ce soit un nouveau tour, que tu te sois fait avoir même si tu ne le penses pas capable de le faire, pas avec son passif, pas avec ce qu’il sait de toi. Tu redéposes un baiser sur sa peau, frotte ton visage à sa peau, cherche le contact en te serrant contre lui. Pour un instant, tu n’es plus l’homme de quarante années passées mais le jeune adulte perdu, celui qui cherche encore ses marques, trouve encore l’arme trop lourde et tire pour se défendre. Faute de jeu, les barreaux sont devant toi, et tu te retrouves pour la première fois dans la matérialisation de ta propre cage. Tu fermes les yeux, refuses les souvenirs, t'ancre au présent et à l'odeur de sa peau. « Oui, oui. Je réfléchis juste. »Tu sais ce que ça veut dire, tu l’as entendu suffisamment de voir sous différentes formes pour savoir ce que ces quelques mots signifient. Peut-être que tu te méprends cette fois, t’aimerais croire que cette comme d’habitude, quand tu peux désigner ses humeurs d’un simple mouvement de son souffle ou un œil léger sur les quotas vitaux que vous partagez. Son cœur bat lentement, aucun signe de détresse, le pouls est rythmé et parfaitement cohérent. Aucune tâche au tableau, pourtant tu peux pas échapper à ce sentiment bizarre dans ta poitrine, celui qui dit que ça va mal tourner, que cette fois-ci n’est pas comme les autres. Ton visage se tourne un peu, cherche ce qu’il contemple au-delà de la vitre, tombe sur un des tableaux volés récemment. Trouvaille au milieu de ton empire d’œuvres d’art cultivé depuis des années, et pourtant, tu auras beau cultiver les plus belles œuvres du monde, il n’y a rien de plus beau que le corps d’adonis qui longe à tes côtés la nuit. La plus belle œuvre d’art, le plus grand vol car il a volé ton cœur quand tu ne t’y attendais pas, sans même que tu t’en rendes compte. Et quand tu t’en rendras compte, il sera trop tard. « Sûr ? »Soufflé presque timidement, le creux de tes lèvres qui dessinent la ligne de ses hanches, cherche le contact de sa peau, ses doigts qui se referment un peu fébrilement sur tes cheveux dans une caresse que tu sens anxieuse malgré tout. Tu relèves ton regard, vos deux bleus qui s’entrecroisent un instant. Il y a quelque chose dans son regard que tu ne saurais définir, pour la première fois, que tu n’as jamais vu. De l’inquiétude, de l’hésitation, là dans les profondeurs de ses yeux, et ça te reprends. Tu as peut-être vu similaire, quand vous étiez piégés dans cette capsule au milieu de l’espace : la vulnérabilité, celle qu’il ne montre jamais. Tu l’as vu chez pleins d’autres, mais jamais aussi réelles que dans les siens. Tu as vu passer des amants et des amantes de ton temps à piller les riches pour ton corps et tes talents de faux amoureux quand tu travaillais au Clouds, 20 ans à voir les corps passés sans jamais t'accroché jusqu'à un seul qui t'a tout volé en retour, mais jamais rien ne t’a semblé plus sensible que ce que tu vois dans les siens à lui. Même ceux de celui que tu avais avant ne brillaient pas autant, mais c’était parce que l’indifférence était un masque que tu ne connaissais pas encore. « … Oui, t’inquiète pas. »Justement, tu t’inquiètes. C’est dans ta nature, depuis tout petit, quand maman est partie, quand papa est mort, tu t’inquiétais, pour tes sœurs, pour leur avenir, pour ce que vous alliez faire, pour toi ensuite. Tu t’inquiètes si peu pour toi, ça fait longtemps que tu sais que t’as plus rien à perdre. Et au fond ce soir, tu as l’impression pour la première fois que tu as bel et bien quelque chose, quelqu’un à perdre, et ça te terrifie. T’as jamais eu peur de perdre ta réputation de voleur, ça se rebâtit, ça se construit, comme une vie. T’as jamais eu peur de céder aux vices, t’étais déjà dedans avant même de pouvoir dire non. Tu te pensais incapable d’éprouver de la peur, tu l’as été pendant longtemps, jusqu’à sa rencontre avec lui. De Benjamin à lui, il n’y avait pas grand-chose, des petits pics par-ci par là, à la mort de Yuna dans tes bras, lorsque l’autre t’a enfoncé plus bas. Tu te pensais un peu invincible parce que t’avais pas peur, mais c’était l’intimité que tu peinais à offrir par peur de le perdre. « T’as eu une mauvaise journée ? »Parce que tu reconnais les mauvais jours. Faute à une mémoire parfaite, les détails ne t’échappent pas, pour lui, pour les autres. Tu te souviens parfaitement de comment Benjamin rentrait dans les jours les plus longs, les plus pénibles, avec ce soupir qui fend l’âme et ce corps qui s’écrase dans le canapé avant de chercher tes bras. Tu te souviens de comment Love attrapait ton bras pour s’y accrocher quand ça n’allait pas, comme la douleur a été cuisante le jour où tu as lâché sa main dans cet orphelinat parce que tu ne pouvais pas lui garantir sécurité dans les rues. Tu te souviens du sourire brisé de Sade quand elle a attrapé votre cadette quand t’es parti, du ressentiment dans son regard. Tu te souviens du dernier sourire de Yuna avant que l’alcool et le crack vous fassent partir tous les deux, elle un peu trop tôt selon toi. Tu te souviens des mensonges coulés sur du bronze pour te calmer quand tu étais un peu trop agité par Oliver, ceux découverts trop tard. Tu te souviens de tous les détails de son existence à lui, tout ce qu’il t’a offert comme une encyclopédie. De la façon dont il aime dormir pour une sieste jusqu’à la manière dont il préfère son vin. Sur tes lèvres. « On peut dire ça. Enfin... C'est pas comme si je revenais d'une corpo ou de l'autre en te disant "quelle journée géniale j'ai passé aujourd'hui à torturer des gens, préparer des programmes d'espionnage et hurler sur des incompétents !" Mais... Ouais. Journée de merde. Une de celles avec des trucs top secrets, tu sais. Où je peux rien dire à personne. »Ça pique toujours quand cette barrière se heurte à la confiance, mais t’as appris à faire fi de ce qui est et de ce qui n’est pas, même quand ça pique un peu. Ça fait des années que vous prétextez vous voir pour des échanges d’informations sur vos corporations respectives – toi parce que tu t’en fiches et que t’as été enchaîné à elle pour sauver quelqu’un d’autre dans un énième coup que tu pensais magistral mais qui s’est résulté en un échange de vie. Lui, parce qu’il a été vendu par celle qu’il aimait, qui comptait vraiment, pour qui il aurait tout donné. Vous avez ça en commun, d’avoir voulu tout donner pour quelqu’un qui vous a trahis sur la ligne d’arrivée. « C’est pas grave. »Haussement d’épaules léger, tu masques la légère douleur dans un sourire, en frottant ton visage à sa peau, en cherchant sa main de l’autre pour venir embrasser les phalanges délicates qui composent sa main. Douceur éphémère, le seul à l’avoir vraiment encore. Peut-être l’un des rares à te voir tel que tu es, sous toutes ses facettes. Le seul à savoir la noirceur dans le plaisir que tu as de tuer, mais également la douceur dans les moments comme ceux-ci, intimes, fragiles, vulnérables. Le seul à savoir à quel point ta cage est étriquée et à quel point tu souffres quand tu t’étouffes dans le peu d’oxygène donné. « La neige me manque. »Phénomène naturel, petite protection autour de toi-même et une que tu essayes d’étendre à lui : le manque de pensées, le silence dans le crâne, éteindre ce qui fait mal pour laisser passer une conversation banale, celle qui déviera l’attention. Tu te dis que c’est pas grand-chose. « L’Alaska ? »Ce que t’aurais appelé la maison autrefois, un refuge, un sanctuaire, aux mauvais jours, aux mauvaises périodes, c’est plus vraiment le cas aujourd’hui. C’est toujours un sanctuaire, toujours un refuge, point terminus d’une histoire déjà commencée, mais c’est plus là où tu te sens le mieux aujourd’hui. C’est remplis de souvenirs, d’œuvres d’art que tu as ramené, celles que tu veux gardé loin de la promiscuité de la ville. Berceau de votre naissance à toi et tes sœurs, là où tu as vu maman pour la dernière fois sans te souvenir de son visage, là où tu as vu le corps de papa écrasé dans la neige, là où tu es revenu tant de fois quand la mort était palpable. « Juste la neige. Y’en a pas tant que ça ici, à Night City. »« C’est vrai. Je crois pas… Avoir vu un décembre enneigé depuis longtemps. »« Moi non plus, ou pas ici en tout cas. »J’aimerai t’emmener là-bas, que tu penses, silencieusement, en déposant d’autres baisers, plus lents encore, plus doux, plus délicats. « Mon premier noël enneigé, hors Alaska, c’était en Russie. »Vague de souvenirs étranges, parce qu’il était lié à la mort de quelqu’un qui t’étais cher et qui avait lancé la dague dans ton dos comme une corporation lance un missile sur une ville innocente. « Moscou ? »« St-Petersburg. J’ai été plus souvent là-bas qu’à Moscou, et quand je suis allé à Moscou, c’était généralement pour quelques jours à peine, mission d’assassinat, ce genre de choses. »Il hume doucement, tu relèves tes yeux, tu sais pas si la distraction fonctionne, son regard est toujours à moitié perdu sur les néons dehors. Sa main continue sa balade dans tes cheveux, comme pour t’intimer au sommeil, comme tu le ferai pour lui si les situations étaient renversées. « Tu voudrais que je t’emmène en Alaska ? »Tu sais pas si c’est l’intimité du moment qui fait que les mots s’échappent si soudainement, quand tu pensais que ton filtre était posé, mais ils sont là, dans l’air. Son regard est sur le tien, si naturellement, sa main glisse de ses cheveux à ta joue, relève un peu ton visage. « Oui, bien sûr. Laisse-moi juste annoncer à mon boss notre relation top-secrète, révélation faite uniquement pour lui poser mon cul absent en vacances inutiles et le faire chier dans son planning. Il va kiffer, tout Arasaka va ki-ffer. »La déception pique avec une violence que tu aurais presque oubliée, le rappel piquant de votre condition. Le secret. Tu as apprécié cette intimité, ce privé de votre relation sur laquelle tu préfères taire les mots, ou simplement les ignorer, ne pas les voir, oublier leur existence. « C’est pas un non. »« C’est pas un non. J'adorerais, tu sais. »Mais ça pèse. Ça pèse plus que tu ne le pensais. Ne pas pouvoir l’inviter au restaurant, ne pas pouvoir l’emmener faire du shopping, ne pas- faire plein de choses. Ça pèse, plus que de raison. Mais tu souris, doucement, parce que c’est pas un non définitif. « Viens-là. Fais taire ma tête, Zola. »Requête plus si étrangère, presque naturellement à laquelle tu te complais si souvent, parce que tu sais le poids de ses pensées, aussi lourdes que les tiennes pour des épaules qui ont déjà trop pris. Tu te redresses un peu, garde sa main dans la tienne, l’autre partant de nouveau dans tes cheveux tandis que la tienne se maintient sur sa hanche quand tu viens attraper ses lèvres de la plus délicate des manières. Deux corps qui se collent, l’oubli de tout ce se passe autour, des mauvaises pensées, juste la recherche de l’autre, en oubliant les sentiments, se concentrant sur les émotions. Sa main tombe, s’accroche à tes épaules comme si tu allais disparaître, les souffles se mélangent, se perdent l'un à l'autre, les lèvres se retrouvent, cherchent à ne pas laisser l'autre partir, s'y accrochent sans jamais abandonner. Mauvais présage à l’horizon, rien n’aurait pu imaginer que le coup de tonnerre quelques kilomètres plus loin vous atteindrait plein cœur deux jours plus tard.
07:22 - 09 décembre 2075 - sade « Parle moi, Zola. »Silence de l’autre côté de la ligne, comme s’il n’y avait rien de plus qu’un fantôme derrière les échanges électromagnétiques. Comme si elle essayait de parler avec celui qui a disparu, celui qui n’existe plus, celui qui s’est perdu dans les lignes de vie d’une ville qui a toujours cru bon de croire qu’il n’y avait plus rien ici bas. « Quell. »C’est l’insulte, c’est le mot de trop, c’est le sanglot qui éclate de l’autre côté, et l’impuissance d’une jumelle qui ressent tout, quand bien même l’empathie n’était pas sa place de choix dans ce monde. Elle sent le cœur brisé, comme quelques années auparavant, quand elle n’avait pas su comment lui demander, comment aborder le sujet sans enfoncer des épines dans ses paumes. Elle cherche, elle creuse, elle essaye de trouver un moyen de récupérer sa moitié, celle qu’elle a nié pendant des années, qu’elle nie toujours malgré tout, qu’il nie aussi. « S’il-te-plaît. »Plainte alors qu’elle sent elle-même les larmes coulées sur ses joues, son maquillage dûment appliqué sur ses yeux pour commencer sa journée qui n’est déjà plus. Elle sent la vague de terreur, elle serre ses doigts sur une cigarette allumée alors que ses yeux observent les rayons du soleil qui ploient à l’horizon derrière les tours d’ivoires. Elle n’aurait, au fond, pas besoin de parler, pas besoin de dire quoi que ce soit, elle sait. Elle sait parce qu’elle a vu les rouages se faire dans l’obscurité, elle sait parce qu’elle était suffisamment bien placée pour voir les pions se déplacer sur l’échiquier. « Parle moi. »La culpabilité la bouffe, tu le sais. Tu le sais, de l'autre côté du combiné, parce que tu la sens, qui ronge peu à peu ton cœur noircit par les larmes qui ont été versées, qui coulent encore. Tu le pensais mort, tu le pensais loin, enfermé dans les souvenirs d'une chambre à Saint Petersburg. Tu le pensais mort de tes doigts. Tu pensais le livre fermé, tu pensais que la fin était déjà signée, était déjà marquée d'un accent réel carmin pour couvrir la mort, la honte, la culpabilité. Souvenirs soudains des jouets ramassés et volés avant que papa ne soit plus là, du sourire de Lovecraft quand tu lui donnais une poupée ou des vieilles cassettes, souvenirs d'elle, de la jumelle, quand c'était des livres et des encyclopédies. Le savoir a deux visages, tu l'as connu avec tes sœurs, cadette comme jumelle, relation fusionnelle marquée par la responsabilité avant d'avoir l'âge de la prendre. « J'ai besoin d'un avion qui décolle dans trente minutes. »C'est pas ce qu'elle attendait, tu le sens dans la façon dont son souffle se bloque et que tu entends de l'autre côté de la ligne. Tu le sais quand tu ranges une fringue prise au hasard sans voir que c'est un de ses t-shirt dans ce sac de voyage improvisé. C’est pas comme si tu partais en vacances, c’est pas comme si tu allais découvrir une nouvelle contrée, c’est pas comme si tu allais voler une énième œuvre d’art et te foutre à dos une nouvelle institution, quelle qu’elle soit. Tu cherches le réconfort, le sanctuaire tout en sachant à quel point cette maison là-bas te rappelle autant le mauvais des coups de poings et des coups de sang du père que le meilleur des rires de tes sœurs et des jeux de société perdus quand le paternel était pas là. « Pourquoi? »T'as envie de rire, t'as envie d'hurler de rire. Mais ce rire qui brise le cœur, celui là même qui a du mal à battre ce matin depuis que tes yeux se sont posés sur cette foutue pub alors que tu as pris soin, depuis que tu as emménagé, pour les ignorer. T'aurais mieux fait de garder les yeux clos, tu le savais. Mais t'as l'impression de revenir en arrière soudainement. Quand tu vivais la belle vie, que tu pensais avoir trouvé le bon, avoir droit au bonheur avec un paradis sur le futur. Quand tu pensais être heureux mais que tu te rendais pas compte qu'il te modelait à son image, dans les rouages qu'il tournait sans que tu vois. Ezra c'était différent. « Je dois partir, quitter la ville, pour quelques jours. Rentrer. »T'as pas besoin de dire où, elle sait. Evidemment, elle sait. « Tu sais que c'est ce que maman a dit quand elle est partie après la naissance de Love? »Une pierre dans l'estomac, les larmes qui se bloquent soudainement. Il y a quelques souvenirs qui reviennent, mais à l'époque, t'étais trop occupé à avoir Love dans tes bras, tu t'occupais pas d'elle. « Elle est jamais revenue. »Tu sens la froideur dans la voix de ta jumelle, tu sais ô combien ça lui en coûte de te dire ça, d'essayer de te dissuader de partir. « Toi aussi, tu vas partir et jamais revenir? Pour une amourette? »Il y a de la colère, quelque chose qui fait mal, quelque chose qui se brise, qu'elle comprends pas. Tu serres les doigts sur la hanse de ton sac, tu quittes la chambre, le pas lourd. « ... Tu sais quoi, Zola, laisse tomber. »Tu entends le soupir comme tu le sens entre tes lèvres, comme si tu étais celui à soupirer. Elle sait pas, pour l'autre, pour celui qui est revenu d'entre les morts après t'avoir détruit. Il n'y a que Love qui savait, de votre fratrie. Parce qu'elle a vécu ta montée au paradis comme ta redescente en enfer, brutale, assassine. Il n'y avait qu'elle. « Je t'envoie la carte d'embarquement. Démerdes toi pour rentrer, si tu rentres un jour. »« Je croyais que tu voulais que je parle. »« Parce que tu comptes m’en parler ? Tu comptes me parler de pourquoi soudainement t’as envie de te barrer ? Pourquoi t’as- Pourquoi tu m’appelles à six heures du matin pour réquisitionner un avion de MA corporation pour pouvoir t’enfuir discrètement de la ville ? Tu veux m’en parler, Quell ? »« Comment tu veux que j’ai envie de te parler quand tu es comme ça ? Je peux rien te dire sans que tu- »« Sans que je quoi ? Ose me le dire, OSE ! Tu ne me parles plus, j’apprends tes amourettes parce que Love est bavarde, tu ne me PARLES PLUS ou alors uniquement pour me demander des faveurs. »« Tu ne le fais pas non plus- »« Ne retourne pas ça contre moi veux-tu. Je te pensais plus malin que ça. »« J’ai compris. Oublie cette histoire, je me débrouillerai. »« Zola… »« Non, t’as raison, tu sais. Je t’appelle uniquement quand j’ai besoin de toi, c’est vrai. Parce que tu ne me parles plus non plus, parce qu’on ne se parle plus et que j’essaye, j’essaye de parler avec toi, au moins comme ça mais je sais pas, ça marche pas non plus. Et honnêtement ? J’ai pas besoin de ça maintenant. Si tu veux me hurler dessus pour une « amourette », vas-y, fais toi plaisir, mais me refous pas dans la tronche quelque chose que tu fais pas non plus. »« Pense à Love. »« Je pense à Love. Elle a pas à me voir dans cet état, et t’es la seule à qui je peux demander une faveur comme ça, parce que je veux l’épargner, et toi aussi. »Un battement sous silence, quelques instants. Tu repenses à Saint Petersburg, tu repenses au Clouds, à ses années passées à vendre et offrir ton corps à qui voulait bien cracher les eddies. Elle a jamais apprécié que tu te retrouves là dedans, que tu sois obligé d’en arriver là pour avoir de l’argent. Ton corps était vendeur, tu étais bon dans ce que tu faisais, alors t’as fait de ton mieux. Tu vendais ton corps aux plus offrants, tu l’as rencontré comme ça, t’as continué après lui, avant de te retrouver dans la merde jusqu’au cou. « Tu vas faire quoi de Kang Tao ? »Tu soupires un peu, passe une main sur tes yeux déjà épuisés par la journée qui a à peine commencé. Kang Tao, ouais. Encore un truc auquel tu ne voulais pas penser puisqu’ils sont impliqués. T’aurai aimé ne pas être un soldat corporatif, un bon petit toutou, mais t’as pas eu le choix. Enfin, si, t’as fait le choix de protéger une amie, tu pensais juste pas que ça te reviendrait en pleine tronche pour te donner cette armure de bon petit toutou qui tue, vole, nettoie, pille tout. Ça t’arrange bien au final, toi qui est hyperactif, médicamenté depuis que ça a été diagnostiqué, sous pilule constante pour arranger les moments où ça frappe plus fort. « Ils peuvent bien se passer de moi pour quelques jours. Comme tu l’as vu sûrement, ils vont être plutôt occupés. »« Hm. »Elle est pas rassurée, tu le sais. Toi non plus, mais tu t’en sortiras, tu le fais toujours après tout. T’as toujours réussi à t’en sortir. De la rue avec les camés, du Clouds avec les gagneuses, de ton ex avec un meurtre qui n’en était plus vraiment un, de ce traquenard avec Kang Tao, avec les Tyger Claws. De tes sentiments ? Jamais, c’était l’unique exception. T’as même réussi à te sortir d’une mission où tu aurais pu finir mourant, de cette balle en plein dans le poumon qui t’en a dégommé un sans que tu aies l’occasion de dire stop. Cette petite balle logée là, du cybernétique à la place aujourd’hui, comme ton genou qui souffre encore de mauvaises cascades. T’as perdu pour une corporation, aujourd’hui, c’est ton cœur qui souffre pour quelqu’un, comme tu n’as jamais autant souffert, même quand Samuel t’a tout volé, tout pris et laissé là à hurler dans un appartement vide. « L’avion t’attends, Zola. Et reviens. »Le bruit signification d’une communication se coupe, ton holo qui retombe doucement dans la paume de ta main, tes yeux qui se perdent dans les espaces vides de ton appartement. Les larmes qui reviennent, la douleur aussi, comme autrefois, comme par le passé. « Merci. »
12:36 - 13 décembre - ben Coincé dans un musée de souvenirs, entre objets appartenant à ton enfance, à celle de tes sœurs, et les souvenirs des autres, de ceux que tu as rencontré, ceux que tu as aimé et disparu, il fait froid. Le genre de froid que tu ne pensais pas ressentir en te retrouvant à nouveau ici. Tu n’as jamais eu froid, comme immunisé aux gerçures de la glace à force de l’avoir souffert en vivant ici, au milieu des cris et des alcools vides. Ton regard croise un miroir au hasard, tu as l’impression de ressembler à ton père, dans cette chemise à carreaux vieillie, les cheveux en bataille, une énième bouteille de whisky entre les doigts. Tu ressembles à ton père et quand tu lèves la main dans une envie de croiser la violence que tu connaissais du passé, c’est la sonnerie profonde de ton holo qui te réveille. Non, tu n’étais pas prêt pour ça, tu ne veux parler à personne. La seule chose que tu veux, c’est courir aussi vite que tu le peux pour rattraper celui qui t’a échappé, comme tous tes souvenirs. Tu prends une énième gorgée, le holo sonne à nouveau. Tu jettes un coup d’œil, tu décroches presque mécaniquement, la persistance t’aura eu. « Zola?? T'es où? Pourquoi tu réponds pas? Ca fait trois jours que j'essaye de te joindre! »Pourquoi tu réponds pas ? Tu te saoules, pardi. Mais ça, il peut pas le savoir, t’as désactivé la vidéo, alors t’es là à te saouler comme tu le fais jamais à cause des effets secondaires, sur un canapé abattu par le temps, la tête en arrière, le holo à côté de toi comme unique compagnon. Nouvelle gorgée, lucide, froide, tu sais plus si tu l’es ou si tu l’es pas. « Zola.. ? »La voix est plus calme, comme s’il se rendait compte que ton silence pesait bien plus fort que tous les mots que tu pourrais dire. Et il a raison. Il aurait raison. Tu pleures pas souvent, tu fonds en larmes encore moins, alors quand il y a un sanglot qui se brise au milieu du silence, il sait que c’est pas pour rien. Il le sait, il le sent. Vous le savez tous les deux. Crash test dans l'univers, la planète qui dévie de son objectif, qui devient le futur missile d'une Terre condamnée, ton sanglot qui brise le silence du bitume et de la neige, les murs qui se foudroient dans le silence d'un condamné ; ton silence à toi, couvert de sanglots désœuvrés. « Oh merde, Zola... »Les lèvres qui s'ouvrent, qui veulent échapper des mots, mais y'a rien qui sort, c'est comme le trou noir entre tes lèvres et le cœur qui saigne, sauf qu'il y a pas d'échappatoire, y'a pas de nouvelle galaxie de l'autre côté. Juste la dérive, une dérive constante dans un néant de chaos sans qu'on sache si ça va s'arrêter un jour, si la planète retrouvera sa course au soleil, retrouvera son chemin pour la maison. Les doigts qui se serrent sur la bouteille comme si c'était un ours en peluche, comme si tu pouvais retrouver le confort du petit garçon qui demandait rien, qui voulait juste son doudou pour dormir. C'est maléfique, cette vie là que tu mènes, c'est dévastateur cette douleur dans la poitrine, qui te tabasse de part en part comme tu l'as jamais vécu. C'est fou cette vie que tu as enterré au milieu des pierres de cendre pour une meilleure, pour une qui n'est finalement rien de plus que ce que tu aurais pu donner au petit garçon que t'as enterré derrière toi. C'est fou de souffrir autant quand on voulait rien de plus qu'un peu de vie dans un monde noir. « Je- Je... »T'essayes mais y'a rien qui passe, comme un filtre anti-bruit qui passe sur tes lèvres pour te taire, comme il le faisait si bien par le passé, quand tu racontais tes journées de pute des belles rues, avant qu'il achève le couteau dans ton dos alors que tu regardais pas, alors que t'avais rien de plus qu'un peu d'espoir. L'amour. Ton père aussi il était amoureux, ton père aussi il est tombé, mais lui il en est mort, tu lui as toujours trouvé ça de pathétique. Surtout toi, toi qui arrivais à survivre à la disparition de ton premier amour aujourd'hui au téléphone, toi qui arrivais à survivre à la trahison du second qui est apparu quand ton alias lupin s'est levé au ciel, toi qui réussit pourtant à peine aujourd'hui à surmonter la douleur dans ta poitrine. Ah tu t'en es bien moqué qu'il soit fou d'amour jusqu'à s'en détruire le foie pour une femme qui n'avait cure ni de l'homme qui l'attendait là bas, ni des trois enfants qu'elle a mis au monde. Ton rythme s'accélère, le pouls devient effréné, la tempête se déchaîne et tous les éléments sont contre toi. Froid comme la glace par le manque de la présence du seul qui comptait jusqu'ici, trop tard pour t'en rendre compte, c'est les larmes qui puisent dans le coeur qui saigne. « Je sais, je suis au courant, je- je sais ce que ce petit con de merde a fait, je sais. »Rappel. Détresse, les images du petit matin qui reviennent en plein visage quand tu pensais encore naïvement que tout allait bien. Trop embrumé dans ta propre détresse pour voir que les signaux indicateurs avaient été là et que tu les avais ignorés. T'as ignoré tout, jusqu'à ta propre logique, sa propre logique à tout. Comme l'amoureux transi en déni que tu es, tu t'es condamné à la seule réalité qui faisait sens dans ton cœur malade. Nouvelle fracture, nouvel impact, le sanglot frappe plus fort cette fois. « J'arrive. Laisse moi- je- laisse moi trois heures et- je suis là, okay? Zola? Je suis là dans trois heures. »« Non! »Comme d'un seul homme, la voix qui s'élève au milieu des sanglots, besoin de protection dans la misère dans laquelle tu te trouves. Si t'es parti, c'est pour éviter à Love de voir son frère devenir le reflet du père qu'ils détestent à l'unanimité, c'est pour éviter qu'elle voit son modèle d'enfance devenir le reflet de la crasse que vous avez fui. C'est pour t'épargner toi de ce que tu as vu ce matin, c'est pour épargner ton coeur de ce que tu allais fatalement entendre et savoir, c'est pour épargner tes proches de cette vision malsaine que tu déplores aujourd'hui mais dans laquelle tu te complais parce que c'est plus simple, tellement plus simple. « Zola... Bon, ok c'est pas le moment de m'apitoyer sur mon sort, mais tu peux laisser le connard que je suis qui t'a déçu faire un truc bien pour une fois ? J'ai raté vingt années de ta vie et là je peux être là, bordel. Je peux pas faire grand chose, certes, mais t'as pas à vivre ça tout seul, tu sais, j'aurai aimé t'avoir moi quand- bref, on s'en fout putain, c'est pas le sujet. S'il te plaît, je sais que ça va pas, je sais que tu vas mal, mais laisse moi au moins être là pour toi, que tu sois pas tout seul. »Tu te rappelles, un instant, de l'erreur que tu as fait avec lui, la même que tu as fait avec Ezra, encore. La même chose. Deux ans à cultiver des sentiments, un amour adolescent dans le creux du coeur, ton premier amour c'était Ben, le premier, devenu meilleur ami, retrouvé sur le pouce, retrouvé au milieu de tout ça. Deux ans, et quand tu avais la chance de lui dire ce que tu ressentais, il était disparu le lendemain. Tu aurais dû tiré une conclusion de tout ça, une leçon, à minima. T'apprends rien, Zola. T'apprends pas de tes erreurs, tu continues à faire défaut aux gens qui t'aiment. Même Ben tu l'as déçu ce soir-là même s'il en dira rien. Tu l'as déçu quand tu lui as pas dit que tu l'aimais en retour, tu lui as fait mal, et ça te bouffe encore malgré tout le bonheur qu'il a aujourd'hui. Tu l'aimais Ben, tu l'aimes toujours, différemment. Il était ton premier amour, ça s'oublie pas comme ça. T'as passé deux ans dans la misère avec lui, mais avec lui, la misère devenait tolérable, et tu bossais pour vous, pour vous deux, pour mieux, pour lui offrir mieux, jusqu'à ce qu'il disparaisse et que la planète change encore de course. Avec Ezra, tu serais parti lui décrocher le Crystal Palace si tu avais pu. Tu lui aurai offert toutes les étoiles du ciel si tu pouvais, parce que tu sais qu'il les mérite tous. Pourquoi ça fait si mal? t'avais l'impression de connaître déjà le chagrin, pourquoi celui-là est plus fort? Une inspiration, comme une main qui essaye de reprendre le contrôle sur ce que tu es en train de devenir. Il ne voudrait pas te voir comme ça, Ezra, il ne voudrait pas, même après votre dernière discussion, celle là même qui fait mal. Ben non plus, ne voudrait pas te voir comme ça. Pense à Love, pense à elle, qui voudrait certainement pas te voir comme ça. « Je lui ai pas dit, Ben. »Pourtant, c'est la seule chose qui creuse son trou entre tes synapses et ton coeur. Cette simple petite donnée qui aurait pu faire toute la différence. Mais tu étais déjà alcoolisé, tu étais déjà triste, déjà condamné dans un chagrin qui n'arrêtait pas de tournoyer comme l'alcool dans la bouteille. « Je lui ai pas dit que je l'aime. »Un autre sanglot, plus silencieux, à peine plus téméraire, la main qui lâche la bouteille qui s'éclate au sol, les jambes qui viennent se replier contre un torse qui cherche simplement une protection pour le coeur qui peine à battre dans la poitrine. « Je lui ai pas dit et- et- j'aurai probablement plus jamais la chance de le faire. »Etat terminal d'un cancer amoureux qui frappe chaque membre et chaque cellule du corps de sanglots qui traversent le corps. Tu comprends le silence de l'autre côté du fil. Qu'est-ce qu'il y a à dire face à ça? Qu'est-ce que tu veux dire face à ça? « Reste- reste chez toi, Ben. Reste avec l'homme que t'aimes, profite de lui, profite- de ce que tu as. J'irai mieux, dans quelques jours- Je- t'as pas à t'infliger ça, de me voir comme ça- maintenant. S'il-te-plaît- »Sanglot qui coupe la fin d'une phrase qui cherchait encore les mots pour enrubanner la vérité, celle qui dit que tu ne sais pas si tu t'en remettras vraiment un jour. Il était parfait, il est parfait pour toi. Il est la seule chose que tu veux, au-delà de toute tes ambitions de voleur, c'était son coeur que tu voulais garder plus que n'importe quelle oeuvre d'art arrachée à son musée. « Zola? Zola t'es toujours là? Putain- s'il te plaît réponds, je m'inquiète ! Bordel de merde, je te jure que si tu fais une connerie, c'est moi qui vais revenir te chercher en Enfer pour te rapatrier et te renvoyer là bas avec un coup de pied au cul. Bon sang... Zola?! »Tu t'es pas rendu compte qu'il parlait pendant ce temps-là, ton cerveau trop embrumé par l'alcool qui a coupé toutes les connexions au monde extérieur, t'entends que l'inquiétude derrière la voix numérique, un petit sourire sur le creux des lèvres. Tes yeux passent sur un vieux tableau affiché sur le mur, à côté de vieux dessins crayonnés par une petite fille qui dansait au milieu du salon quand le paternel jouait votre misérable fortune avec des infortunés de Juneau. Il y a que des souvenirs ici, même, pour tous les moments importants. Tes premiers vols, pour tes sœurs. Ton premier vrai casse dans le petit papier noté Lola sur la table, un briquet à Ben quelque part dans la cuisine, une alliance perdue dans son écrin dans ta chambre pour celui qui t’a tout pris, le kimono que tu portais quand tu as retrouvé Love, les plans de l’arme qui t’ont valu ton emprisonnement corporatif. Il y a tout. Même cette carte postale qui demeure dans la poche de ta veste, contre le cœur, souvenir du Crystal Palace. « Désolé Ben, je- je peux pas maintenant. »Ton doigt qui hésite un instant au-dessus du holo, vient appuyer sur le bouton rouge, coupe l'appel, éteint le téléphone malgré les nombreuses notifications qui apparaissent à l'écran. Retour dans ta bulle, dans ce canapé usé, au milieu des souvenirs d'une vie qui ne t'appartient plus, que t'as enterré avec le reste. Petit garçon fragile recroquevillé sur lui-même, qui noie sa peine dans le froid de l'absence, qui s'ennuie du temps et qui se laisse souffrir jusqu'à ne plus rien ressentir d'autre, qui accuse le coup du mieux qu'il peut, avec du whisky et du temps, au milieu des souvenirs et des peintures volées sur presque vingt cinq ans de carrière. Avec autant de bagages sous les doigts, tu pensais qu’on te volerait plus jamais ton cœur, pourtant… C’est la plus belle pièce d’art qui t’a volé le tien, l’a scellé avec le sien, et tu ne sais pas si tu le reverras un jour. Tu ne sais pas si tu voudras le reprendre un jour.
14:19 - 14 décembre 2075 - love Bras appuyé sur l’encadrement de la porte, yeux tendres lancés en direction de la jeune femme assise – ou plutôt recroquevillée – dans sa chaise d’ordinateurs, les écrans illuminant son visage de flares colorés. Ses yeux trouvent les siens, un regard échangé, un sourire, plus mutin pour l’un, plus doux pour l’autre. Un accord commun passé en silence, celle de ne pas demander comment ça va, de ne pas poser la question pour laquelle mensonge devra être tissé pour ne pas inquiéter davantage. « Tu tires une sale tête. D’habitude, quand tu rentres, t’es plus joyeux. »Constat d’échec qui tombe quand le corps de l’homme se déplace jusqu’au canapé de fortune disposé dans le fond de la pièce de surveillance. Il y a un instant de battement, quand tu sais pas comment dire les choses, parce qu’il y a pas de bons moyens d’annoncer la couleur de ton humeur à peine améliorée depuis que tu es parti. Ça va pas mieux, tu camoufles juste un peu mieux la misère, mais elle est toujours là. T’as toujours su caché la misère. « C’est... C'est pas tous les jours que je vois l’homme que j’aime se marier avec un autre, tu sais. »Silence soudain, seulement coupé par les grésillements émis par le moniteur qui tourne encore. Le bruit d’une touche de clavier, le fauteuil qui se tourne dans ta direction. Les cheveux blonds qui bougent un peu, le sourire un peu triste sur les lèvres. C’est vrai que c’est pas commun, tu pensais pas le dire comme ça. Toi qui t’étais fermé aux sentiments amoureux après Samuel, refuser en bloc que tes relations aillent plus loin, tu t’es fait avoir et t’en as rien regretté, même si maintenant tu te manges les dents sur la violence du contre coup. « … C’est la première fois que tu le dis. »Sourire amusé, un peu triste dans le fond, une cigarette non allumée entre les doigts, tu joues avec comme un tic nerveux, comme un signe avant-coureur que tu devras prendre tes médicaments, que tu devras soigné ce qui va avec. « Je pensais pas t’entendre le dire aussi triste. »Toi non plus, tu pensais pas le dire de cette façon le jour où ça sortirait, le jour où tu ouvrirais les yeux sur ce qui se passe en sous-tâche depuis trop longtemps. Tu hausses les épaules, elle penche la tête, elle sait pas si elle attend le silence ou quelque chose d’autre. Elle sait pas, toi non plus. « Tu te souviens de maman ? »Que tu demandes un peu de but en blanc, au milieu du vide et des grésillements informatiques. Ça n’a pas trop de sens. « Non, pas vraiment. »Tu as un sourire alors que le briquet craque dans l’air, fait tinter l’air d’une nouvelle puissance électrique. « Moi non plus. Et tu sais, c’est bizarre… j’ai toujours eu cette mémoire parfaite, clair là. Je peux me souvenir de tous les petits détails à la con. Toi qui suçais ton pouce quand t’avais trois ans, ou Sade qui refusait de décrocher de son putain de bouquin, ou… ou Ezra qui se lovait un peu plus contre moi quand je lui laissais des bisous pour qu’il s’endorme plus tranquillement. J’me souviens de tout ça, tu vois, et pourtant, elle ? j’ai aucun foutu souvenir. »« Est-ce que tu vas bien ? »« Tu poses vraiment la question ? »« On sait jamais ! »Y’a un rire qui craque, des deux côtés, comme un coup de tonnerre, y’a une larme qui coule un peu sur ta joue à toi, y’a un sourire un peu plus tendre sur ses lèvres à elle. Tu devrais pas te reposer comme ça sur elle, elle devrait probablement pas te laisser se reposer autant sur elle. Mais vous êtes liés par le sang, et cette relation là, celle avec Love, elle a jamais fait défaut, à aucun moment. C’était toi qui a fait défaut à ta sœur, c’est toi qui l’a mise en échec. « Je me souviens pas de maman. Je me souviens de papa, quand il gueulait jusqu’à tard le soir, quand il renversait les bouteilles de scotch partout dans la barraque, et je me souviens juste d'une vague odeur de jasmin dans le parfum maman. C’est tout. Alors que je saurai te décrire avec minutie le parfum d’Ezra, avec cette touche de bergamote, d'orange, un peu de lavande et un soupçon de patchouli avec du poivre noir. »Quand tu fermes les yeux, tu peux presque te souvenir de l'avoir humer dans le creux de son cou quelques jours plus tôt, tu peux te souvenir du baiser qui a suivi, des mains qui se sont cherchées au milieu de la nuit. « Même sans être proche de toi, je connais le tien par cœur. De la mandarine, de l'anis, de la fleur d'oranger avec de la cerise et de la fraise, et ce qu'on sent le moins en aperçu, c'est le réglisse et la vanilline. Il te rend si spéciale. Comme celui de Sade, à base de café et de cacao, une note de fleur d'oranger et de jasmin, comme maman, avec de la vanille et du patchouli. Je connais les vôtres par cœur. Je connais le sien par cœur. Et je peux pas mettre un visage sur la personne qui nous a mis au monde. » « Pourquoi tu te tortures avec ça? »« Ca te dérange pas, toi, de pas savoir? » « Je me suis fais une raison. Elle était pas là, je m'en souviens pas, c'est peut-être pour le mieux. Je vous ai vous, toi et Sade, j'ai pas besoin d'autre chose. J'ai pas besoin d'une maman en carton qui était pas là pour nous. »Elle a pas tort, tu penses un peu en tirant un peu nerveusement sur la cigarette, en enfonçant ta main libre dans les cheveux blonds qui tombent. Après tout, comment manquer de quelque chose dont on a pas connu au fond ? C’est pas possible de manquer d’une mère qui n’a jamais été là. « Est-ce que tu penses à ça parce que tu as peur de l'oublier? »Tu pourrais pas l'oublier, même si tu le voulais. Tu pourrais pas oublier l'odeur sur sa peau, les baisers de minuit comme ceux du petit matin, les gestes de douceur qui étaient uniquement pour toi, les sourires qui t'étaient réservés, les lueurs dans ses yeux quand tu réussissais à lui faire plaisir de la plus simple des manières, dans la plus délicate des attentions. Tu peux rien oublier, en réalité, c’est ton fléau, ton tombeau, ta malédiction, ton cauchemar. L’éternelle mémoire, parfaite et sans impureté. « Je peux pas l'oublier. Tu sais je- je l'aime trop pour ça. C'est peut-être pour ça que j'ai oublié maman, parce que je l'aimais pas. parce qu'elle m'a pas laissé la possibilité de l'aimer. » « Vois ça comme une chance, tu sais. Elle t'a donné la chance de vivre sans manquer d'une présence que t'as jamais connu, comme pour moi. Je vois ça comme ça, c'est plus simple de passer outre, de passer au-dessus. Tu devrais essayer. »« Tu dis ça comme si je devais essayer le nouveau cocktail en vogue du bar de Benny, tu sais. » « Baaaah... Ouais. Vois ça comme un nouveau truc à essayer. Si tu passes ta vie à ruminer sur un truc qui a plus de quarante ans... Tu t'en sortiras jamais. C'est comme... pour lui. Si tu tentes rien pour le récupérer, tu- tu finiras comme papa. Triste et malheureux. Donne toi une chance d'essayer. »Tu y songes une seconde. Tu te se poses un instant, tu te souviens pas de son parfum à lui, celui qui a fait vriller ta vie il y a quelques années. Pourtant, tu as un air olfactif prononcé, ta mémoire s'attache aux détails de l'odeur, des arômes. Tu te souviens pas de ce parfum qui te faisait vriller. Tu te souviens juste de la douleur, d'à quel point il trouvait ça stupide que tu mémorises des petits détails. Ezra l'a jamais fait ça, il a jamais diminué ce que ton cerveau emmagasinait, il a toujours écouté, il a toujours été attentif aux mots que tu soufflais. Love aussi. Tu te souviens plus de son parfum. « Tu sais...ça sert à rien, je pense, de ruminer maman ou papa. ils sont plus là, ils ont jamais été vraiment là. Toi, t'étais là, pour moi, pour Sadie, même quand je pensais que tu l'étais pas. T'as jamais loupé un anniversaire, tu sais? Même quand on se parlait pas... tu loupais pas mon anniversaire. D'une manière ou d'une autre. »Il y a un sourire sur tes lèvres quand tu y penses, quand tu fais rouler la fumée sur ta langue. Tu le sais. T'as jamais voulu oublier. Tu t'es jamais laissé la possibilité d'oublier. « Ce qui compte, c'est ce qui est là, ce qui est encore possible. T'es amoureux, Zo'. C'est pas la fin du monde, c'est juste... une autre forme d'amour. Et comme tu l'as fait pour moi, faut persévérer, même quand les chances sont pas égales. »Tu regardes un instant la jeune femme, toujours lovée dans son siège à cœurs. Tu te demandes pendant quelques secondes où est passée la petite fille à qui tu tenais fermement la main, où est passée la petite fille que tu as laissé derrière toi. Tu la revois avec ses couettes et son sourire acidulé, sucette volée dans la bouche et petite robe à fleurs sous un gros pull de laine. C’était si simple et si compliqué à la fois à l’époque. Vous avez pas eu la vie facile tous les trois. « Arrête de te buter sur le souvenir de maman. Reste sur nos souvenirs à nous, avec moi, avec Sadie, avec Benny, avec- avec Ezra. Il est toujours là. »Ouais. Il est toujours là. T'as un coup d'oeil sur ta main tatouée. Le serpent, l'araignée, la navette spatiale. Une autre larme rejoint la joue, vite balayée par l'instinct masculin. Curieusement, tu te rappelles soudainement le moment familier et hors du temps quand tu as retrouvé ta petite sœur, quand elle t’a accepté de nouveau dans sa vie, quand elle a accepté que tu sois là après l’abandon de sa main quand tu l’a laissée derrière toi à l’orphelinat. Beaucoup de choses se sont brisées ce jour-là, tu pensais que cette relation serait irréparable aussi. Tout le contraire aujourd’hui. Difficile à croire quand on vous voyait avant. Dix ans en arrière, peut-être plus, quand tu vendais encore ton âme aux putes. « Je sais que c'est chiant. On est pas des chanceux en amour dans la famille, crois-moi, j'en connais mon rayon. C'est de la merde cette situation, mais comme le reste... t'es pas tout seul. j'suis là, et... Si j'peux t'aider, je le ferai tu sais. Comme quand j'étais petite et que je t'aidais à distraire les vendeurs là, pour que tu voles des gâteaux. »« Ou quand je t'ai ramenée cette poupée affreuse pour que tu dormes mieux la nuit. »« Elle était pas affreuse! »Regards entendus, sourire qui s'effilent doucement, et un éclat de rire en même temps que les jambes de la demoiselle se déplient et qu'elle s'avance prêt de toi, se laisse tomber dans le canapé. Tu ouvres un bras, elle se love contre toi, comme quand elle était petite. Ta tête se pose sur la sienne, tu humes son odeur, le cuivré de l'anis mélangé à la mandarine, tu refoules les larmes. « Elle était affreuse, mais ça te faisait sourire, c'était tout ce qui comptait. »Tu l'entends bougonner dans ta chemise à carreaux. Il y a un battement de silence, tu sais qu'elle a raison. Elle a toujours été la plus maline de vous trois, comme si elle était le parfait mélange et combo de toi et de ta jumelle. Petite tête pensante, plus fine qu'on l'imagine. Tu poses un baiser sur la couronne de sa tête, comme à l’époque. Elle est plus grande maintenant, t’es plus vieux, mais au fond, rien n’a vraiment changé, vous êtes toujours les mêmes. « Tu veux quoi pour Noël? »« Ton sourire, Zo'. »Un sourire un peu plus grand, une larme en plus, l'étreinte qui se fait plus forte, plus fraternelle encore. Tu te souviens de son parfum à elle, de son parfum à lui. « Oh et j'ai vu une super robe chez Jinguji, aussi. » //_ base de données des habitants de night city Seuls les agents techniques certifiés CC35 et DHSF-5 peuvent accéder à cet appareil, l’utiliser ou le désactiver.
| | | | Zola Elcatraz \\_substance over style_// Messages : 146
And war is all you ever seen
Your war behind the screen
And all it means to me. When you are numb
When you've been gone
Lost in the lapse again Date d'inscription : 07/07/2021
| Mer 12 Jan - 13:37 Zola "Erèbe" Elcatrazft. jimmi simpson | Nom: A point d’origine, il y avait Shepard, prénom d’un père dont le nom t’inspire encore des sueurs froides et fracture ta mâchoire d’une crispation soudaine. Aujourd’hui, tu portes Elcatraz comme si tu étais toujours né avec ce patronyme, pas comme si tu l’avais inventé un jour quand tu as décidé de détruire la totalité de ton identité pour renaître sous de nouvelles cendres. Prénom: Tu t'affirmes à croire qu'il y a toujours eu Zola, pour oublier l'existence d'un avant cette identité construite, cette identité fabriqué sur un mensonge, sur une volonté de quitter le monde dans lequel vous baigniez, toi et tes soeurs. tu refuses d'imaginer un avant, tu refuses d'entendre l'écho qui est encore gravé dans les murs d'une maison que tu possèdes toujours. tu refoules cette idée selon laquelle ta soeur a été celle à te nommer Zola dans un train, tu refuses que Quell ait existé. Tu as toujours été Zola même quand les lettres étaient différentes, tu as toujours été celui que tu es aujourd'hui, il a toujours existé. L'autre n'était que facture de l'absence. Surnom ou Alias: Tu as revêtu nombre d’identités, nombre de visages, nombres de prénoms sur des passports différents, sur cartes différentes, tu ne saurais compter combien de noms tu as au compteur. Mais tu as un jour été Lola pour les clients d’un Nuage pour lequel tu vendais ton âme et ton corps. Tu es désormais connu comme zEr0, l’anomalie dans le sillage, le premier chiffre d’un code à deux sources, le voleur qui signe pertes et profits. Tu es également Erèbe pour ceux qui ont enchaînés ton cou d’une laisse trop courte, ce nom que tu t’es choisi pour cette déité primordiale, dont les ténèbres tapis les doigts. Âge: des années d’existence à fouler les sols, à perdre des morceaux de toi dans la neige, dans le sable, sur le pavé, bientôt quarante-deux ans que tu t’efforces à garder la tête haute. Genre et pronoms: tu réponds à elle, tu réponds à il, tu réponds à iel et comme un bon chien, tu réponds quand on te siffle. Tu appartiens au genre masculin et à un spectre de la non-binarité pour ton indifférence du pronom que l’on utilise pour te désigner. Lieu et date de naissance: l’odeur des pins, le crissement de la neige sous tes bottes, c’est au cœur de Juneau, en Alaska que tu es né, sur ce premier jour de novembre quand la neige commençait déjà à tomber. District d’habitation: Pour le jeu que tu n’as de cesse de t’évertuer à essayer de gagner, tu t’es logé en plein Glen, en Heywood, dans les habitations riches, dans cet appartement luxueux et pourtant sobrement décoré. Ce n’est pourtant pas là que tu caches tes trésors, tes merveilles qui sont dissimulées dans un lieu dont l’emplacement reste un secret gardé, perdu dans les profondeurs de Pacifica. Tu ne caches nullement le fait que tu possèdes des appartements et des planques au travers du monde, signé de tes identités multiples. Profession: Comme tes identités, tu as revêtu plusieurs manteaux, plusieurs étiquettes collées sur ton front, tes hanches, ton dos, tes lèvres, et si, auparavant, tu te pavais du luxe d’être une prostituée de luxe au sein du Clouds, aujourd’hui il n’en est rien. Des années que tu cultives cet art du vol, cette renommée internationale de voleur d’œuvres d’art, insaisissable, détesté de tous les conservateurs, de toutes les structures artistiques. Mais le vol a un prix que tu as payé et que tu payes encore aujourd’hui en te pavant des traits d’un mercenaire sans scrupules auprès de la corporation qui réussit à mettre la main sur toi, qui te pousse à une dette à vie contre laquelle tu ne peux rien. Affiliation: Tes doigts sur la crosse de ton pistolet signent la marque de Kang Tao et la dette à vie que tu leur dois pour un larcin qui tournera au drame, tandis que les brûlures qui scindent ton corps sont pour les Tyger Claws pour qui les comptes ne cesseront probablement jamais d’être rendus tant qu’ils verront du potentiel en toi. Alignement Arcanique: Les doigts sur la roue, les dés entre les phalanges, la carte toujours planquée dans la manche, c’est avec la Roue de la Fortune que tu composes ton existence où les dés sont toujours truqués. Orientation Sexuelle: Le corps qui balance toujours d’un côté comme d’un autre, le plaisir de la chair sous les doigts, sous les lèvres, dans un plaisir que tu ne dissimules jamais, tu te considères comme pansexuel avec l’amour pour toutes les formes et les genres, à apprécier la diversité à sa juste valeur, à garder ton œil sur la beauté plus que sur le reste. Situation Amoureuse: c'est compliqué, t'as jamais su faire simple, tu t'es toujours foutu dans les emmerdes parce qu'un coeur qui bat, un coeur qui vit, c'est un coeur qui se choppe pire que les MST du bas de rue. t'as jamais su faire attention, tu t'es toujours foutu en merde. Tu as toujours le cœur en branle malgré tout, y’a toujours une anomalie dans la suite de lettres, de cartes, de chiffres. Peut-être que c’est toi l’anomalie sur le plateau, peut-être que c'est lui, peut-être que c'est vous. tu fronces les sourcils, tu trouves les lèvres, et tu te fonds dans le décor pour ne pas avoir à y songer. Situation financière: Dans les faits, tu devrais pas être riche, tu devrais croupir au bas de plafond, la gueule à réclamer un eddie, mais non. Mais non, la réalité, c'est que tu es riche comme crésus, de braquage de casinos, de pillages aux blackjacks, de vols de tableaux chez un riche corpo, d'un coup d'un soir qui devient sugar daddy puis dead daddy. tu séduis, tu baises, tu détruis, le cœur en cendres, la gueule de sang. Groupe: amoureux du funk qui s'échappe des rayons kitsch, c'est au coeur du groupe Kitsch que tu évolues, au milieu des couleurs has been et des motifs holographiques. Toutefois, tes finances pourraient aisément te faire grimper au rang de neokitsch. En amont, toutefois, même si es bien moins familier avec les pensées du groupe, ton style vestimentaire se mêle très bien au neomilitarism quand tu travailles, discrétion oblige. |
there is ugliness in this world, disarray. i choose to see beauty. beyond good and the evil within C’est quoi ton spot préféré dans Night City ? _ Aujourd’hui, tu aimes à te laisser tomber au milieu de Corpo Plaza rien que pour admirer les deux poissons holographiques qui jouent autour de toi. Si tu peux en profiter pour faire un doigt à Kang Tao, tu le feras. Néanmoins, dans la globalité des choses, tes endroits favoris restent les toits d’immeubles où le calme règne en maître, loin de l’agitation des rues les plus sonores. Seulement, ce serait être particulièrement malhonnête que de réduire tes endroits les plus fréquenté par ta personne, et préférés, à ces deux points quand on sait très bien que ton appartement ou ta planque sont eux-mêmes des lieux où tu t'y sens en sécurité. Ta planque, par ailleurs, trouve son attache en plein Pacifica pour la raison claire que tu aimes t'y balader, malgré la menace qui plane toujours. Tu as toujours eu un faible pour les hôtels délabrés, pour la crasse environnante malgré toi, mais surtout... pour ce parc d'attraction abandonné où tu balaies le sable du bout de ta godasse, ou pour cette plage où tu te rends si régulièrement quand tes pensées sont emmêlées. Les chaussures sur le sable, les pieds dans l'eau, les yeux rivés vers le ciel. La plage et ses eaux fatiguées, une analogie si semblable à ce que tu es. Tu laisses le sable glisser entre tes doigts, l'eau contre ta peau et tu t'y endors parfois, comme un enfant, roulé dans le sable, à te foutre du sort qui pourrait bien échouer sur ta nuque à ton réveil. C’est quoi ton bordel ou ton club préféré dans tout NC ? _ malgré ton attache au Cloud et à quel point tu t’y sentais, malgré tout, en sécurité, il n’a jamais été rien de plus qu’un lieu de travail, une instance où tu vendais ton corps pour des profits minimes ou maximaux, selon les clients. Toutefois, si tu devais choisir un bar ou un club où te présenter, où te laisser aller quelques heures, ce serait le Dark Matter pour sa terrasse généralement silencieuse, où tu laisses tes doutes planer avec les cendres de ta cigarette. Tu n’as pas pour habitude de boire à l’excès, et tu l’évites de toute évidence. Ce n’est donc pas pour l’alcool que tu t’y glisses mais bien pour les corps que tu y trouves, pour les marques laissées sur la peau, ou pour l’exclusion sur une terrasse au nom d’une solitude que tu admires. Ton must-have vestimentaire ? _ amoureux des costumes à la sobriété néomilitariste, si tu devais choisir un must-have vestimentaire, il résiderait probablement dans les accessoires, qu’importe leur nature, leur forme, tu ne sors que très rarement sans t’être accessoirisé. Les bracelets que tu portes, les colliers pour habiller le cou, les écharpes, les bagues, tout ce qui reste dans le domaine de l’accessoire, pour habiller, pour sublimer un élément déjà stylisé parfaitement. Toutefois, s’il y a bien une chose sans laquelle tu ne sors pas non plus, ce sont tes bottes, de cuir, les lacets sombres contre le cuir qui l’est de même, des bottes militaires, ou même tes mitaines de cuir, alourdie par du sable qui est dans le cœur du cuir. Deux éléments avec lesquels tu composes dans les situations les plus lourdes, violentes. T’es plutôt balade nocturne ou balade de jour ? _ si tu es du genre à te balader régulièrement de jour, clope au bec et yeux rivés vers le ciel, c'est pourtant de nuit que tu éprouves le plus de plaisir à te balader, à chercher des recoins où te planquer, où frapper, où t'amuser à grimper de toits en toits, glisser sur les rebords pour une attaque, à toucher dangereusement le bord, le vide. C’est la nuit que tu t’attires le plus d’ennuis mais aussi que tu t’attardes sur le plus de plaisir possible. Qu’est-ce que tu fais quand tu taffes pas ? _ t'as un rire quand on te pose ce genre de questions, parce qu'il est jamais question de pas bosser. si tu traînes dans les musées, c'est pour mettre une cible sur une proie. si tu es dans les bars, c'est pour voir le prochain que tu pourrais extorquer. si t'es dans les rues, c'est que tu t'es perdu dans ta tête. la réalité, c'est que t'es souvent dans ta tête, dans tes bouquins, dans les corps aussi, contre la peau d'autres. c'est que tu joues avec les parfums et les saveurs, les fragrances et les couleurs. Tu vis dangereusement, même quand tu ne travailles pas. T’es du genre à aider mamie à traverser la rue ou à lui piquer son sac ? _ quelle bête question. tu lui voles son sac à mamie. et le plus beau? elle ne s'en rendra même pas compte. Tout est dans le doigté, la subtilité, c'est ton mantra. Être aussi bon de tes doigts au lit qu'à subtiliser les choses. C’est quoi ton rapport avec la NCPD ? Les gangs ? Les corpos, tout ça ? _ t'as jamais aimé les flics, pas depuis qu'ils t'ont coffrés quand t'étais qu'un gosse à chercher la bouffe sur les étales ouvertes. les gangs, tu les as jamais aimé aussi, ils t'ont pas fait de cadeaux, ont foutu ton visage dans la boue. les corpos ? ça t'amuse de les emmerder, ça t'amuse moins depuis que t'es enchaîné. La réalité, c'est que t'es enchaîné à Kang Tao de force depuis que t'as fait un mauvais coup, et tu as une dette de vie auprès des Tyger Claws, t'essayes de t'en sortir, ça marche pas. Pour ce qui est des autres? Les Valentinos ne t'aiment pas particulièrement, les Maelstromers non plus. Petrochem te déteste gentiment, et si ta soeur n'était pas là pour couvrir tes arrières... Eh bien, tu es persuadé qu'Arasaka voudrait déjà ta peau. Tu as une petite haine gentillette pour Militech, pour aucune autre raison que tu les trouve rasoirs. Ta bouffe préféré, c’est quoi ? Et ta boisson ? _ ce n'est pas que tu n'aimes pas l'alcool, mais tu en bois peu, par triste crainte et parce que tu as l'alcool profondément triste, de fait tu te tourneras toujours plus facilement vers des boissons non alcoolisées, même si tu te refuses rarement un cocktail de temps en temps. De fait, tu es un amoureux des jus de fruits, notamment au pamplemousse. la nourriture, ceci dit ? tu manges de tout, t'as jamais eu l'occasion de faire le difficile quand t'avais rien. t'as une dent salée, t'adores les plats fait-maison, t'adores ce qui vient du coeur, un petit coup de coeur pour la nourriture chinoise ou italienne. Mais ton vrai pêché mignon? les céréales aussi idiot que cela puisse paraître. Tu collectionnes les paquets, tu en as une armée dans ton appartement, et elles sont simplement le remède miracle pour tous les chagrins, tous les moments informes de ton existence où ton corps refuse d'obéir. Certains se fondent dans l'alcool, toi, ce sont dans les bols de céréales, sous une couette trop chaude pour les températures extérieures. T’es plutôt conformisme ou rébellion ? _ la conformisme a un prix que tu n'as jamais voulu payer, que tu te refuses à payer malgré les chaînes, malgré les liens qui enserrent tes poignets et ta gorge, donc c'est celui de la rébellion que tu payes, quitte à te retrouver la gueule en sang contre le pavé, ce serait pas la première fois. Tu refuses d'être loyal à des gens qui t'ont forcées la loyauté dans la gueule, tu refuses d'être conforme à ce qu'ils demandent, tu refuses d'être le pantin de leurs hallucinations diaboliques. Tu refuses d'être catin de corpo, tu refuses de vendre ton âme pour des eddies de trop. Si t'es là où tu en es aujourd'hui, c'est parce que tu voulais les piller de tout ce qu'ils étaient, ça t'a trop coûté et aujourd'hui tu payes. Mais s'il y a encore une once de toi dans ce corps qui lutte, c'est la rébellion qui parle, le bon sens de sortir les crocs quand tu le pourras. Une vie paisible ou une mort spectaculaire ? _ Un dernier coup, une dernière carte, un dernier sourire et un dernier orgasme sur le bord d'une cigarette, bien évidemment que tu aspires à la mort spectaculaire qui fera briller ton nom dans un cocktail sur les bancs de l'Afterlife. Même si au fond, comme tous les chiens du bas monde, tu crèveras probablement dans le sable des badlands, à oublier ton propre prénom sous les coups. evil_// wether be a hero or a rebel of the world? « 5 de cœur, 7 de trèfle. On continue ? » ϞϞϞ La question roule sur les lèvres de la croupière alors que tes doigts sont posés sur les bords de la table, les yeux rivés sur les autres paires autour de toi, sur la paire du dealer. Tu calcules, tu observes, tu analyses, comme toujours, parce que tu sais que la chance n’est jamais de ton côté. Si elle l’a un jour été, elle a rapidement plié les bagages en se rendant compte que tu étais le parfait pigeon quand tu arnaquais toi-même ton monde avec brio et avec dextérité. Tu ne devais tes succès qu’à ton professionnalisme et ce que tu savais faire de ce corps fatigué et usé, ce que tu avais appris à faire, le talent sur le bout des doigts. Talentueux et ambitieux, deux mots que tu as toujours utilisés, que l’on a toujours utilisé pour toi. La réalité, tu aurais préféré être talentueux différent. Être bon à tuer, à voler, ça n’attire que des problèmes sur le long terme, et pourtant… tu aimes les problèmes. Une de plus. Le visage de la croupière qui s’adoucit, ses doigts qui glissent sur les cartes, en posent une nouvelle à ton compte. Tu as un soupir, un battement dans cette cage thoracique serrée alors que tes doigts tapent, inquiet, presque anxieux parce que le hasard te fait toujours défaut, le hasard te plombera toujours, parce que tu n’as pas ce contrôle dont tu as besoin quand tu mises sur tes casses, sur tes vols. C’est pas toi qui décide, ça t’ enrage un peu. 6 de carreau. Mais l’appât du jeu, il est fort, il consume, il te consume, comme ton paternel avant toi, l’addiction sur le bout des doigts. Accro à l’adrénaline, accro à la force des choses, au hasard. Accro à ce que le destin pourrait te réserver, au final, à ce que le destin pourrait te donner dans les années à venir. Toujours curieux, toujours aventureux, toujours prêt à sauter sur la première aventure qui passe, sur la première expérience qui exciterait un peu ton coeur, qui le ferait battre dans ta poitrine, qui régalerait tes rétines usées. Une raison pour laquelle tu as vendu ton corps pendant longtemps, raison pour laquelle tu te complais dans cette jalousie et cette possessivité qui continue de battre, raison pour laquelle les trahisons ne sont jamais passées et ne passeront jamais malgré toi, raison pour laquelle pardonner est difficile, raison pour laquelle faire confiance est d'une complexité acerbe. Difficile d'accès malgré ton apparence nonchalante, difficile à attraper malgré ta sociabilité véritable, difficile à cerner derrière tes sourires qui masquent les traumatismes, difficile de voir l'identité derrière les vols. Un drôle de phénomène, qui continue de tirer les cartes, de jeter les dés. Une de plus.Le souffle court, les yeux qui comptent, qui calculent, qui observent les cartes de la croupière. Aucune victoire promise, aucune terre promise en vue, tu as toujours vécu en arrière, à reculons, jamais vraiment dans le courant des autres, dans le même mouvement. Tu préférais te balancer au bout d’une corde, le pied attaché et voir le monde d’en bas, tourner dans le sens inverse la roue de la fortune pour décider quel sort sera le tien. Tu observes, tu analyses même ce que tu ne regardes pas directement : les gens, les souffles, les rires au fond de la salle, les regards posés sur toi. C’est ta sixième victoire. Serait-ce la septième ? Tu es pourtant malchanceux, ou serais-tu seulement capable de faire les bons choix un jour ? Continueras-tu de mordre malgré les chances de prendre un baton entre les côtes? Continueras-tu de jouer au plus con quand tu te prendras un revers de la monnaie? Continueras-tu vraiment à jouer avec la vie comme si elle n'était qu'un dé? Ouais. Probablement. T'as toujours été un petit malin, à faire comme, et tu sais bien que ça changera pas du jour au lendemain. « 3 de cœur. Félicitations. » Mais le gain, la victoire, ça a un goût de déjà vu, le genre qui finit par te lasser, toi qui a besoins de challenge, de difficultés, de quelque chose pour te pousser à plus. La facilité ne t’a jamais intéressé. C’est facile de marcher comme les autres, de suivre les pas des autres, de tracer les mêmes sillons déjà parcourus cent fois, c’est plus compliqué de se dire qu’on fera autre chose. Toi, tu voulais être unique sans savoir que t’étais déjà une copie. Prénom usé, fatigué, vieilli sur des couvertures de livres anciens. On te le demande souvent, si t’es appelé par l’auteur dont tu empruntes les lettres sans avoir la prétention de retrouver la même verve. Bien sûr, ta voix glisse avec le miel de la gentillesse habillée par le meurtre, le sarcasme qui brûle quand tes dents claquent, l’ ironie qui assassine, le déni dans chaque sentiment que tu couvres de liquide carmin après ton passage. Tu joues au plus malin, mais les sentiments sont tes plus grands adversaires, incapable de communiquer correctement, trop peur d'en lâcher trop sur toi, et pourtant, t'hésites pas à raconter ton histoire comme si tu pouvais être un exemple alors que tu en es l'inverse. Tu esquives, tu dérives, tu perds le nord, tu verras bien ce que le sud t'apportera. Tu dévies, tu jettes les dés. T'essayes d'éviter les sujets qui te pousseraient à te détourner de quelqu'un, les trahisons qui brûlent la peau, qui poussent ton regard à devenir violent, froid, glacié. Non, t’es pas Emile Zola. Non, tu lui arriveras pas à la cheville, tu ne le veux même pas. « Monsieur ? Monsieur, votre mise ! » T’as déjà quitté la table, l’argent t’intéresse pas, le jeu t’ennui déjà, et tu te camoufles comme un caméléon dans la foule. Tu disparais telle l’ombre que tu t’es efforcé à devenir pour qu’on te fiche la paix, pour te creuser cette place au soleil que tu cherches comme le saint graal d’une vie qui te semble pourtant si inaccessible. Rien qu’à voir quand tu claques la porte du taxi, quand tu glisses quelques mots au conducteur, un brin de gentillesse dans les billets que tu claques pour un peu de silence. T’observes le monde par la fenêtre de la voiture, les yeux perdus entre les néons et les immeubles sans savoir où tu vas. Pourtant, tu sais que les lignes de tes jours sont guidées, dirigées, rythmées au millimètre. Tu sais qui tu es, ou du moins, tu penses le croire quand tu croises ton reflet un peu plus loin dans la rue, à un feu rouge. Parce que les traumas reviennent parfois, comme ça, dans ses images, dans ses visages que tu as l'impression de revoir, ceux qui t'ont marqués, ceux qui brûlent encore sur ta peau. Tu sais pas si tu as peur de tout ça, ou si tu essayes encore de les affronter dans la mort. peut-être que tu seras comme ça quand la tombe t'enveloppera. Peut-être que tu continueras de te battre, peut-être que tu n'arrêteras jamais vraiment. Ralentissez. Tu penches un peu la tête, tu vois ce gamin qui vole quelque chose dans un magasin, tu vois le gamin qui court, qui se planque, qui échappe presque au pire et tu te vois toi, quand tout a commencé. Quand tu étais attiré par le jeu, par l’adrénaline, ces choses qui ne t’ont jamais quittées. T’as jamais vraiment arrêté d’être le gosse que tu étais auparavant. Tu l’es toujours un peu, dans tes sourires, dans tes blagues bancales de cet humour si idiot, dans tes regards assassins qui essayent de jouer à l’adulte sans être sûr de l’avoir jamais été. T'esquisses un rire, les yeux en l'air, le visage fendu de ce sourire qui ne te quitte pas, même quand ça va pas, même quand tu es au plus bas. Tu continueras de sourire, de faire passer le sérieux et le calme sous un sourire délicat, sous des yeux attentifs malgré tout. Dualité perplexe, dualité complexe. Accélérez.T’en as assez vu, de ces images du passé, de ces images qui te hantent, qui te rappellent tes erreurs, trop nombreuses. Ton impuissance, parfois. T’as jamais été vraiment sûr de ce qui t’avait propulsé dans les trous dans lesquels tu t’étais embourbé en espérant pouvoir récupérer de l’air dans une bulle volante. T’es électron-libre, peut-être était-ce prévu ? peut-être qu’il était évident que tu fonces dans les pires traquenards parce que tu savais pas comment tenir la laisse qu’on avait enroulé si proprement autour de ton cou. Peut-être que tu ne savais simplement pas comment obéir, pas comment être autre chose que cet électron qui vit de tout et de rien. « On y est, monsieur. Bonne soirée. » Ouais, bien sûr. Dans un sourire charmant, parce que tu l’es, toujours. Charmant, séducteur, flirt ; les synonymes sont vides sans la symbolique de ce besoin d’avoir du monde autour de ton petit doigt, de les avoir autour de toi comme une ceinture d’astéroïdes. La corruption de la manipulation n’est jamais bien loin, pourtant, t’essayes, t’essayes si fort, de garder tes valeurs, pour ce qu’elles valent. Tu claques la porte du taxi, tu grimpes les marches à une vitesse presque trop rapide, comme si tu te précipitais vers la mort, comme à chaque fois que tu te lances dans un combat. Lion en cage, lion prêt à rugir, lion prêt à attaquer. Toujours la mort sur tes talons, imprimée sur ta cheville. Combien d’identités as-tu volé pour devenir ce que tu es ? Combien d’identités as-tu détruite au nom de quelque chose ? Combien de choses as-tu sacrifié au nom du jeu ? « Lola, ton client est là. » Evidemment, petit chien en laisse, la dette sur les doigts, comme ton père. Des dettes à vie parce que t’as fricoté avec le destin, parce que t’as cru, naïvement, que tu pouvais te frotter aux épines sans perdre un peu de toi-même dans les mains de la vie. Boute-en-train, aime à jouer avec la mort comme avec la vie, c’était comme si t’avais plus à rien mais que tout était encore à jouer. Tu tournes la roue, tu changes tes cheveux, tu lâches tes vêtements, tu te perds dans une nouvelle identité. Lola. Combien d’identités pour cacher la tienne ? combien d’identités pour réunir ce que tu étais ? Cet assassin, cette prostituée, ce charmeur, cet enfant perdu dans les limbes. Combien d’heures à gratter les coups de bassin pour une arnaque de plus, pour un calcul supplémentaire ? Combien de baisers volés pour qu’un seul compte ? Bonne soirée.Politesse exigée, le kimono replacé sur tes épaules, tes yeux qui se perdent dans les détails des draps froissés, la fatigue dans les os. Où est encore Zola au milieu de toutes ses identités, tu te le demandes encore, si quelqu’un était capable de le différencier quand tu n’es même plus sûr d’être là où tu voudrais être. Un jour usé, utilisé, pour les biens d’autres, pour les envies d’autres, existes-tu encore ? Tu quittes le nuage, la lettre de démission sur le comptoir, un doigt d’honneur et une langue tirée à ces chiens qui te tiennent en laisse, qui t’ont poussé à la résilience, à la tempérance, à la courbure de l’échine. Explicite, vulgaire, la retenue qui n’existe que dans les illusions que tu disperses, que dans les rêves de gosse que tu continues d’exploser à coup de balles. « C. 0250, Erèbe. » Bien évidemment. Regardez le chien qui aboie, qui ouvre grand la gueule pour montrer les crocs, le chien qui obéit pour pas payer, pour pas prendre les conséquences de ses propres actes. Regardez-le qui secoue la queue, qui attends une caresse, une remarque quand il lance le chargeur dans le pistolet, quand il arme ses poisons, quand il glisse dans l’appartement à pas feutrés. Discrétion, mot d’ordre, furtivité comme réalité. Tu vas droit au but, tu prends trop de plaisir, ça te fait peur, d’être comme ça. Ça te fait peur de te délecter autant d’avoir droit de vie ou de mort sur le monde. Ça te fait peur, de ressentir. Tu vois les yeux terrifiés de la victime, qui sait très bien pourquoi t’es là. T’as pas l’apathie à prétendre que ça te fait rien, t’as pas l’apathie à croire que tu tues par pur plaisir sans y lâcher des morceaux de toi-même. T'as encore peut-être trop d'empathie et de bon fond pour pouvoir prétendre faire ça avec plaisir. C'est juste devenu mécanique, habituel, comme une arme. Et les armes ne pleurent pas pour les âmes qu'elles enlèvent au ciel. pourtant, les larmes qui coulent parfois sur tes joues quand les traumas remontent, quand les photos reviennent sur tes rétines, elles sont réelles. A te croire monstre, tu pourrais le devenir. A te croire arme, tu te perds dans l'humanité que tu essayes de conserver malgré la froideur de ce que tu connais entre tes doigts. « S’il vous plaît, je n’ai rien fait. » Les suppliques, tu les acceptes que dans les draps, pas quand tu as le fusil chargé, pas quand tu as le nom de tous ceux à qui tu tiens criblés dans ton dos, pas quand tu as pas le choix que de crier oui à capella. T’aimerais avoir le choix, t’aimerais pouvoir te permettre le choix, mais t’as tourné la roue, t’as joué aux dés, et ils étaient truqués. Tu vis de la seule honnêteté que tu te gardes, ce refus du mensonge, parce que ça sert à rien quand ta vie est aussi emmêlée. Tu souris un peu, sincèrement désolé, mais t’as pas le cœur à faire des sentiments alors que la balle se loge là où elle doit l’être, proprement, sans bavure, dans le silence d’un appartement où tu sais qu’il y a une famille que tu dois garder sous silence. Meurtrier. Tes valeurs sur ton dos, pour ce qu’il en reste. La fatigue dans les os quand tu contemples le sang dans lequel tu baignes, le champ de cadavres qui s'amoncellent et deviennent pires que des témoins gênants mais bien des monstres d'humanité. Parfois, tu te demandes encore si t'es humain là dessous, s'il te reste quelque chose? Et puis tu sens ton coeur battre, celui qui fait mal parfois, celui dont tu nies parfois l'existence même. Tu te rappelles, tu te souviens, tu souris un peu plus, tu te rappelles que t'es encore là, que t'as pas totalement disparu au profit des autres. est-ce qu'on me connaît vraiment?C’était pas personnel.Ça l’est jamais. Emprisonné dans un écrin confectionné par tes doutes, par tes crises d’identité, par la perte de la tienne au profit de ce que l’on veut que tu sois : bon chien. Mais t’es là, à sourire comme un con, une cigarette coincée dans les lèvres, à oublier que le passé existe, à lancer les dés sur un énième plateau d’un énième casino pour voir si le truquage existe encore. T’es là, le regard en coin, le sourire vrillé, les doigts sur les hanches d’une femme à arnaquer, les autres sur un tableau qui t’intéresse, les lèvres à partager un poison pour une proie par une pilule qui glisse sous la langue. T’es là, gamin des rues, à jouer à faire l’adulte, à espérer la vie de château quand tu connais que les bas-fonds de la ville. Pour certains, t'es le bon chien, t'es le bon petit toutou qui aboie à peine, qui mord sur commande. Pour certains, tu es la pute qui a vendu son corps comme on vent du plastique lyophilisé en ville. Pour d'autres, tu es ce voleur vantard qui se connaît si bien dans les techniques et les pratiques. Pour d'autres, t'es le pauvre gosse qui sourit toujours, qui manque pas une occasion de faire une blague, celui qui amuse la galerie. D'aucun n'est faux, d'aucun n'est vrai, d'aucun la réalité se trompe. T'es le même homme qui enroule ses bras dans un câlin chaleureux que celui qui lâche un corps froidement mort sur le bas de la chaussée. T'es toujours celui avec des principes, celui qui fait des promesses qu'il espère tenir, celui qui se sacrifie sans même penser aux conséquences, celui qui joue avec le destin et qui prends les opportunités comme elles viennent. Celui qui hésite plus. Nouvelle mise, 2000.Et tout recommence, comme à chaque fois. Nouvelle mise, nouveau jeu, nouveau défi, nouvelle adrénaline dans les veines, l’inquiétude pour tes proches à chaque mauvais faux-pas, l’inquiétude de te planter, mais tu continues à jouer. Tu continues à voler, à mentir, à arnaquer pour cette place que tu mérites pas. Tu continues à jouer sur tous les tableaux jusqu’à ce la fatigue te coupe les jambes. Tu continues à sourire, à voir la vie du côté du jeu, du bon côté, quitte à te perdre dans des pensées un peu trop sombres. Tu peux pas tomber, même quand les dés truqués te renvoient à la case départ. Impression de faire du sur-place et envie de faire un tour dans l’espace, voir si le destin te réserve d’autres mystères. Tu zieutes le ciel, quête de l’univers, le sourire en coin, les pieds dans le vide, à chercher l’adrénaline et le danger. Tu presses un sourire, un dernier, les yeux rivés sur la ville. Tu sais pas trop qui tu es au fond. T'aimerais dire que tu pourrais te décrire en quelques lignes, que tu pourrais donner quelques adjectifs réels pour donner le ton, pour donner la substance qu'on attends à un entretien d'embauche. La réalité c'est que t'es caméléon, t'es homme perdu dans les étoiles, t'es celui qu'on cherche pas, celui qu'on trouve malgré tout, celui qui a plus d'une facette dans la manche. Celui qui se montre méfiant, qui a peu confiance, qui se trouve difficile, qui aimerait être plus simple. Celui qui se montre toujours honnête malgré lui, à outrance, celui qui rachètera ses fautes, quitte à crever comme un chien sur le bord de la route, comme les victimes avant lui. Tu sais pas qui tu es, au fond. Tu sais que tu es difficile à cerner, difficile à attraper, et tu t'en excuseras, tu appuieras les excuses pour ceux pour qui ça compte, pour les choses qui comptent vraiment. Parce que pour les choses qui comptent, tu feras tout. Pour les gens qui comptent, tu feras tout. Héro à la moralité ambivalente, héro déchu, héro qui ne le sera jamais et au fond? t'as jamais voulu l'être. Tu préfères voler, piller, être l'être à la moralité qui pointe dans tous les sens en fonction des personnes que tu rencontres. Tu t'attaches à tes valeurs, tes vertus en espérant que tu plongeras pas. Tu demanderas, un jour, à ceux qui te connaissent, cette vision biaisée pour te décrire. Mais en attendant, tu demanderas à ce qu'on te croise pour que l'éventail se déplie, et tu rappelleras toujours que... C’est pas personnel, c’est juste truqué. I put my hand on the stove, to see if I still bleed player versus player pseudo_ on me connaît déjà, tiababylo, andi peut-être? yeap, that's me. âge_ le quart de siècle. d'où tu viens? _ toujours entre la moutarde et le jésus. fréquence de connexion_ tous. les. jours. découverte de NC_ ahem. un dernier mot?_ bouuuuh, oust de là, t'as rien vu, aller aller on circule. | |
| | | | Zola Elcatraz \\_substance over style_// Messages : 146
And war is all you ever seen
Your war behind the screen
And all it means to me. When you are numb
When you've been gone
Lost in the lapse again Date d'inscription : 07/07/2021
| Mer 12 Jan - 13:37 I'm all the way down now. I can see the bottom. Don't you want to see what I see? Weaponery and hard hacking T’as des particularités physiques? tatouage, cheveux longs, je sais pas? _ Yeux bleus comme l’eau glaciaire, la peau excessivement pâle parsemée de grains de beauté formant constellations, les cheveux d’un blond cendré, tu passes inaperçu, dans une banalité flagrante qui te rend invisible au milieu de la foule. Beauté banale, subjectivement indifférente, dont les regards ne se retournent pas sur toi. Ça t’arrange, ça évite les attaches, les relations complexes et physiques. Par contre, ce sont parfois tes tatouages qui te repèrent, multiples tâches noires sur ta peau blanches, sur tes doigts, sur tes côtes, comme les nombreuses cicatrices qui viennent rougir la peau de témoins d’instants, de combats, de souvenirs, de débris supplémentaires. Tes piercings qui s’éclairent au soleil sont également de petits éléments qui attirent l’œil, la curiosité, autant dans ta langue plus souple que dans tes oreilles brillantes. Il t’arrive de porter des lunettes aussi, plus par intérêt stylistique que par besoin visuel. T’as des implants cybernétiques ? _ Ne pas en avoir dans une ville comme Night City, dans une affiliation comme la tienne serait un cruel manque de jugeotte. Seulement, rares sont ceux que tu as choisi, que tu as voulu, à commencer par la puce comportementale encore logée entre tes synapses. Les autres implants se sont rajoutés au fur et à mesure du temps, comme des empilements de cartes, sans que tu n’aies vraiment loisir de dire oui, de dire non. T’es plus arme de poing, arme de mêlée, fusil ou mitraillette ? _ tu aimes les armes de poing, les pistolets qu'ils soient smart ou tech, souples et malléables entre tes doigts, faciles d’utilisation, visée précise. t'aimes beaucoup les fusils d'assauts comme les couteaux. Seulement, tu auras beau tromper ton monde à ce sujet-là, ton mode d'opération préféré n'est autre que le poison, fabriqué maison, confection naturelle faite entre tes doigts, dans cet atelier caché. tu appris la chimie sur le tas et tu t'es trouvé dans le jeu des molécules, des substances jusqu'à donner quelque chose de mortel ou de simplement anesthésiant. tu es un empoisonneur né à défaut de pouvoir être le parfumeur que tu aurais aimé être. Tu t’en sors comment en hacking ? _ Loin d’être un brillant netrunner de catégorie trois ou quatre, tu n’as pourtant rien à envier aux netrunners de rue. Comme beaucoup, tu as appris sur le front, sur le terrain, dans la boue et la vase, dans la glace des baignoires et la surchauffe des salles des machines. La polyvalence de ton style en général t’offre une aisance avec le hacking qui te donne, sans mal, la qualification de bon dans le domaine. En constant apprentissage, c’est bien l’un des domaines pour lesquels tu allongeras les eddies pour apprendre, pour pouvoir plonger dans le cyberespace sans avoir l’ombre d’un peur de ne jamais en revenir. Si tu devais voler une cargaison dans un entrepôt, tu serais du genre à tirer direct ou à passer en furtif ? _ Ta profession l’exigeant, tu as toujours été premier à user de la furtivité pour arriver à tes fins. Ombre tapissée sur les murs, glissant entre les failles et les serrures pour devenir rien de plus qu’un fantôme qui récupère ce dont il a besoin. Tu es un fantôme, et même si le bruit des phalanges craquant sous le poids d’une mâchoire brisée est un son qui te rend extatique, c’est la furtivité que tu choisiras toujours. Si tu te fais emmerder dans la rue, c’est quoi ton premier réflexe ? _ Tu dégaines. Tu n’attends plus qu’on te tire dessus, tu n’attends plus qu’on te fasse le premier coup. Non. Le canon contre les côtes, dans un angle où la balle perforera le cœur immédiatement. Tu détestes être pris par surprise, traumas obligeant cette précaution, sourire ficelé et faux sur les lèvres, le charme dans les yeux, en attente de ce qu’il se passera, la menace dans les doigts. C’est quoi ton arme préférée ? _ Tu aimes à dire que ton RT-46 Burya reste ton arme de prédilection, toujours là quelque par sur toi, toujours dans un coin de ta poche, dans une ceinture, dans un tissu. Mais la réalité, c’est que le poison reste l’arme à laquelle tu te plies le plus. Mouvement signature de tes différentes identités, le liant qui relie toutes les personnalités et visages que tu empruntes comme un fantôme. Si tu devais partir en vacances, t’irais où ? _ Fasciné par les étoiles et le voile violacé parsemé de points lumineux, c’est l’espace qui serait l’un de tes choix, pas le premier, avec certitude, mais l’un des choix que tu prendrais. Le second, le vrai, celui qui compte vraiment, ce serait un endroit calme, loin de la pollution urbaine, loin du monde réel, dans ce qu’il reste des forêts de pin, dans cette Alaska natale qui, malgré toi, te manque, dans ce petit cabanon qui t’appartient encore. La neige te manque, les carillons sur le porche aussi. Tu ne sais pas si tu auras un jour l’occasion de partir en vacance, comme tu sais que tu n’as que peu de temps délié d’un travail ou d’un autre. Tu ne pars jamais dans le simple but de te reposer, de prendre du recul, de voir du pays. Tu pars pour des raisons superficielles, des raisons professionnelles, des larcins à mener ou une balle à distribuer comme un journal sur un porche. Tu vois du pays de cette manière, tu apprends les us et coutumes, les langues et dictons en te fondant dans la peau des autres, en devenant quelqu’un d’autre. Prendre des vacances, trouver la stabilité pour te semble être une illusion à laquelle tu n’as pas accès, ou alors dans de rares moments où le recul est nécessaire. Quelle est la personne la plus importante de ta vie ? _ Quelques années auparavant, tu aurais murmuré le prénom de Samuel, sur le creux d’un oreiller, sur le creux de ses lèvres à lui, dans la bague que tu portais à ton annulaire à l’époque. Encore avant, le prénom de Yuna, dans le creux de tes bras, aurait passé la barrière de tes lèvres, dans un sourire de révérence. Aujourd’hui, ta famille fait toujours partie des personnes importantes de ta vie, pour les liens faits par le secret, par le sang coulé sur vos doigts respectifs. Pourtant, tu t’es déjà détachée d’elles, de tes sœurs, et il en a été fait de même, réciproquement. Tu estimes être seul et que ta vie est la seule à l’importance suffisante dans ta vie. Cependant, quand tes yeux se posent sur des draps, sur des jours variés, sur des instants figés dans le temps et que tes yeux captent la chaleur qui émane avec régularité du tissu, du corps qui s’y dissimule, tu sais que tu as tort de croire qu’il n’y a personne. Un E dans une marre alphabétique, de tes doigts qui glissent sur la chair, au milieu d’un déni de tes propres sentiments pour une sureté éphémère. Pourtant, il est là. Quel serait le plus beau cadeau que tu pourrais recevoir ? _ Du fond de ton sourire malicieux et de tes yeux railleurs, tu serais le premier à pouffer que le plus cadeau que tu aimerais obtenir ne serait rien d’autre que la Victoire de Samothrace en elle-même, en marbre et en courbe dans ton salon. Une illusion pour cacher la réalité : celle que tu ne sais pas ce qui pourrait te faire suffisamment plaisir pour que tout le reste ait un goût amer entre tes gencives. Effacer ta vie, effacer tes crimes, la chute de cadavres autour de toi, trouver le fil d’une vie simple loin du regret, de la culpabilité, des remords, effacer ce besoin de danger, de tromper la mort sur tous les aspects. Trouver la normalité vendue par le rêve américain. C’est quoi ton objectif dans la vie ? _ Encore une fois, du haut de ton sourire railleur, et de tes imbécilités habituelles, tu soufflerais que ton plus grand objectif serait de pouvoir te vanter d’avoir voler tous les grands musées du monde, avec ce sourire de vainqueur, avec un souvenir pour chaque lieu, pour chaque larcin. La réalité se trouve cachée plus profondément, dans la vase, dans les cendres, sous les cadavres : la liberté, loin des dettes de vie attachées à tes noms, à tes identités, à ton existence. La liberté de la double laisse qui enserre ta nuque, qui t’enfonce au sol à chaque fois que tu oses la rébellion. Si tu pouvais avoir un super pouvoir, ce serait quoi ? _ fasciné par l’antimatière, fasciné par les étoiles et le monde violacé au dessus de vos têtes, tu aimerais pouvoir te réduire à de l’antimatière, traverser les murs, les corps, les matières, les formes, devenir rien de plus qu’un ectoplasme qui se fond là où il le peut. Vas-y, c’est quoi les objets dont tu ne te sépares pas ? _ peu matérialiste que tu es, tu préfères voyager léger, ne pas t’encombrer d’éléments, de choses qui ne seraient finalement rien de plus que de la poussière sous tes chaussures en un seul mouvement. Toutefois, tu gardes toujours sur toi ton zippo, seul objet que tu récupéras de ton paternel infect, de même que tu as toujours un pistolet ou un couteau sur toi, planqué quelque part. De la même manière, tu portes toujours ton bracelet d’acajou avec des éclats de météorite, celui portant la dose mortelle qui pourrait t’échapper à une énième laisse, et ton double dog tag dans lequel est caché la clé à ta planque à Pacifica. Une photo de tes sœurs, quand vous étiez petits, se trouve toujours quelque part dans ton portefeuille. dream of legend and a cocktail by your name mort - torture - prostitution - violence physique - violence psychologique I am not the only traveler who has not repaid his debt ϞϞϞ Tu as connu la crasse sous la neige, tu as connu la poussière sous le sable, tu as connu la morsure du froid quand le chauffage était pas assez chaud, pas assez élevé. Tu as connu la morsure de la chaleur quand les rayons se faisaient trop chaud. Tu as connu l’humidité qui glisse sous la peau, qui assassine les os par la froideur. Et pourtant, t’es là de nouveau. T’es là, les bottes qui craquent sous la neige, les yeux qui glissent sur le bois d’une maison qui n’en était pas vraiment une, le bout des doigts qui glissent sur le bois humide, sur les marques qui restent, d’avant. Un soupir, une larme qui glisse, se perd dans les poils naissants d’une barbe mal taillée, parce que t’as fait comme avant, t’as voyagé comme avant, t’as sué, comme avant, t’avais pleuré, comme avant. La différence était qu’à l’époque, c’était un nounours que tu avais entre les bras, pas un pistolet comme compagnie. La différence c’est qu’à l’époque, t’étais pas tout seul. T’étais pas tout seul.
Tu as poussé la porte, grinçante, froide, usée, branlante, et les souvenirs de Juneau t’ont assailli rien qu’à l’odeur vieillissante. Les souvenirs sont parvenus comme des balles qu’on fichait dans tes yeux, la main serrée sur une porte qui aurait pu craquer si tu serrais un peu plus fort. Tu te souvenais des rues crasses après la neige, des rires idiots des autres, de la pauvreté qui couvrait ta peau, tes yeux rougis par la fatigue, par la malnutrition, par le manque de vie dans un corps d’enfant. T’as pris un instant, au pas de la porte, alors que le rocking chair grinçait sur le porche, pour voir les fantômes glisser sur le sol, contre le mur, avec toute la honte d’un temps qui n’appartenait à plus rien. Tu vois ta petite sœur qui dessine sur le sol, tu vois ta jumelle qui lit dans un coin près de la fenêtre, et tu te vois toi, au bord de l’évier. T’étais trop jeune pour t’occuper de la maison, t’étais trop jeune pour t’occuper de tes sœurs, t’étais trop jeune pour subir les coups du père quand il revenait ivre le soir. T’étais trop jeune pour avoir la responsabilité de deux êtres vivants quand tu pouvais à peine t’occuper de toi-même. Mais t’étais déjà trop grand pour pas protéger ce que tu avais, ce qui était précieux. T’as vu ton corps d’enfant de dix ans qui poussait ses sœurs dans la chambre que vous partagiez, t’as vu ton visage fatigué quand le père a poussé la porte, a hurlé, a commencé à crier, à commencer à pousser les chaises pour hurler contre les mecs avec qui ils perdaient. T’étais trop jeune pour comprendre que les droites n’étaient pas des caresses. Ce n’était pas de l’affection.
Tu as poussé la porte, dans l’autre sens, tu t’es laissé imprégner des souvenirs de Juneau, de l’Alaska natal, de tes courses dans les rues pour récupérer de quoi manger. Tu t’es penché sur le sol, pour récupérer une poupée qui n’a pas bougé depuis que tu étais parti la première fois, la tête à moitié déchirée, le corps émietté de petites touffes de coton. Tu la reposé par terre, doucement, ton regard s’est posé sur une photo abimée posée sur la commode de l’entrée, la seule photo que vous aviez à l’époque d’une mère qui avait disparue. Tu n’as même pas de souvenirs d’elle, aucun, à part cette photo effacée avec le temps, la tête de ton père depuis longtemps déchirée sur la photographie. Tu t’en détournes, parce que ça t’a jamais importé, pas avant, pas aujourd’hui. Tout ce que tu voulais à l’époque, c’était protéger tes sœurs, c’était leur donner ce que votre géniteur n’aurait jamais pu vous donner, ne vous aurait jamais offert. Alors, tu laisses tes doigts glisser sur le bois usé, fatigué, humide, jusqu’à trouver le petit souvenir que t’as jamais laissé ici. C’était ton premier, ton premier vol, ton premier larcin. T’étais fier, déjà, à l’époque. T’as un sourire, sur ce morceau de plastique qui tenait encore des bonbons. C’était avant de partir, c’était avant que tout vire au drame. Avant que cette maison devienne le décor du pire. Ton théâtre de l’horreur.
T’attrapes le paquet de bonbons vide, tu l’observes sous toutes les coutures, le nounours sur le vert lyophilisé qui te juge, qui t’insurge de ses deux billes noires. Déjà à l’époque, t’avais bien plus l’impression que le nounours sur les paquets te jugeait plus que les flics de la station de Juneau, du quartier sombre et délabré dans lequel tu vivais, qui te récupéraient quand tu te faisais trop voir. Mais tu te souviens du regard de ta petite sœur, de sept ans ta cadette, heureuse que tu lui ramènes des bonbons en cachette. Tes yeux tombent sur un vieux bouquin, un vieux recueil de poésie que tu avais chapardé quand tu étais encore à l’école, dans la bibliothèque. T’avais vu les grands yeux bleus de ta sœur qui t’avait jugée un instant, et le câlin qui s’en était suivi, comme si tu lui avais offert les diamants précieux sur le collier qui était visible sur les spots publicitaires en ville. Tu t’étais dit que ça en valait la peine, que tu avais peut-être un talent entre tes doigts, quelque chose à faire, un filon à tirer. Ça t’intéressait pas pourtant, à l’origine. Nan. Parce que dans les grandes avenues marchandes de Juneau, tu t’arrêtais toujours plus devant les boutiques de parfum, y passait des heures à repérer les fragrances plutôt qu’à te perdre dans les larcins. Les larcins… ils étaient là pour attirer un sourire sur le visage de tes frangines, pour la subsistance, pour l’adrénaline et le jeu. C’était qu’un jeu.
Mais ça ne l’était plus le jour où le père est revenu encore ivre un soir, alors que tu finissais de préparer à manger, du haut de ton mètre quarante. T’as vu la figure du père, plus sombre que d’habitude alors que tu te terrai dans l’ombre, trop de pulls sur la peau mais pas assez pour empêcher la morsure du froid. Tu t’es terré un peu plus loin, dans le coin qui faisait la liaison du comptoir et de la cuisine, et tu sais pas, même aujourd’hui, si ton père t’a vu. Tu ne le sauras jamais, parce que la seconde qui a suivi, t’en as vu d’autres entrer, des ombres avec des pistolets, des hommes qui demandaient de l’argent. Ils ont tirés ton père dehors, t’as entendu Love qui pleurait dans la chambre, t’entendais déjà la voix de Sade qui calmait le mal. Puis, t’as entendu le coup de feu, une détonation dans la nuit. T’étais habitué pourtant, Juneau n’était pas une ville calme, votre quartier non plus. T’as entendu des rires, t’as entendu des voix, puis, plus rien. Le silence, assourdissant, le bruit des gouttes d’eau tombant dans le métal de l’évier. Quand t’as poussé la porte, il y avait rien de plus qu’un corps au sol, du rouge sur du blanc, tu savais que ça n’allait jamais se terminer là. Ça pourrait jamais se terminer là. On devait partir.
C’était la fin de Juneau. Mais c’était pas la fin de l’ombre du père. C’était pas la fin, ça l’a jamais été. Même quand t’as vidé vos affaires, placés dans des sacs, que vous avez sauté dans le premier train, sans savoir où vous iriez. Tu te souviens de Sade qui avait sorti ses livres comme le saint graal, pensant lire une histoire à la plus jeune, à la petite, à celle qui devait être protégée. Tu te souviens de vos papiers que tu tenais encore entre tes doigts d’enfant. Tu te souviens de la dernière volonté. Brûlons. Brûlons nos identités. Devenons quelque chose d’autre, de mieux. T’as brûlé Quell dans les roues du train, Sade a brûlé Miriam derrière elle, Lovecraft a brûlé Lizzie dans un dernier regard pour l’Alaska natal. Vous êtes morts ce jour-là, au même titre que ce père abandonné dans la neige, au même titre qu’une vie volée, une enfance bafouée. Vous alliez devenir mieux, alliez faire mieux, vous commenciez de rien, vous aviez tout à faire. C’était pas la fin quand vous êtes arrivés à Night City et que tu as vu cette ville comme l’enfer personnifié pour la première fois. Les forêts d’Alaska avaient disparu, mais la crasse restait, la honte dans les murs, dans les bâtiments, tout restait, finalement. Rien n’était si différent. Vous avez vécu dans un squat, vous étiez des adolescents, même pas, vous étiez des enfants, à dormir entre les seringues de camé et les joints à peine finis. Rien n’allait. T’as fait ce qu’il fallait pas, mais ce qu’il fallait. T’as confié tes sœurs à un orphelinat, pour qu’elles soient en sécurité, et toi… ? Toi t’as commencé à vriller, à devenir l’homme que tu es aujourd’hui. Le voleur.
T’habitais dans les rues, tu zigzaguais, vendais tes talents à qui le voulais bien. T’as commencé à arracher les mots, les papiers, t’as oublié l’éducation, t’en avais pas, tu vivais avec la rue. Tu savais lire, tu savais écrire, le reste ? Tu l’apprenais par toi-même. Quand tu balayes un peu plus ton ancienne maison d’un regard, tu t’enfonces un peu dans la pénombre, le parquet qui craque, tu tombes sur des livres, une pile que tu avais ramené des années auparavant. C’était les suivants. Tu volais des bouquins, tu volais tout ce que tu pouvais, il n’y avait pas de loi, pas de foi, seulement le besoin de t’en sortir. Il n'y avait rien de plus que le prix que tu payais tous les jours pour avoir tué une identité qui aurait peut-être pu te sauver, si tu le savais, si tu savais comment. Il n'y avait rien de plus qu'un prix que tu payais régulièrement dans les larcins, dans les mélanges curieux entre poudre et pilules, entre larcins et piratages enfantins. Il n'y avait que la crasse sur les murs, les doigts chauffés par les cordes que tu grattais quand les balles pleuvaient, que t’avais même pas 15 ans que tu savais déjà viser, tirer. tuer .
Le Zola des rues. Le gamin qui plongeait, qui s’enfonçait droit dans la gueule des loups. Ça n’avait pas d’importance, tu protégeais tes frangines de loin, tu voyais Sade devenir ce qu’elle voulait être, et toi ? Oh, toi, tu voulais, aussi simplement que ça. Tu pousses tes pas jusqu’à la cuisine, tes doigts qui passent le long du vieux marbre du comptoir, attrapent la poussière qui s’est déposée dessus, le noir du marbre tranchant avec le blanc de ta peau, de l’encre noire sur tes doigts, de la brûlure qui marque ton auriculaire. Tu te penches un peu, tu récupères la tasse de porcelaine blanche aux motifs bleutés. C’est à ce moment-là que t’as plongé, quand t’as volé ça, quand on t’a remarqué, qu’on t’a vu. Tu faisais trop de bruit, tu te baladais pourtant comme une ombre au milieu des grands. Pas de bol. T’étais maqué. Les tigres de Night City, ils ont pas aimés que tu voles de la vaisselle pour la revendre ailleurs, pour marquer les guerres de gang, pour marquer les balles que tu gardais dans le chargeur. T’as pris le collier autour de ton cou, t’as marché droit. J’avais pas le choix .
C’était ça ou la mort, c’était ça ou finir dans la tombe trop tôt, c’était ça ou t’attaquer à tes frangines. T’as rencontré des gamins des rues, qui savaient pas pour qui tu volais, pour qui tu trafiquais. T’as rencontré Benjamin, t’as rencontré Scar, t’as rencontré d’autres qui sont devenus insignifiants, surtout quand t’as collé des balles plus tard. T’étais plus vieux qu’eux, mais ils étaient une famille de la rue, une famille de plus, celle qui compte. L’un récupérait tes baisers, avec qui t’as volé la vedette du premier mariage de ta frangine. L’autre, c’était les meilleurs coups, les meilleurs larcins. Tu te penches encore, tu trouves deux photos, une avec l’un, une avec l’autre. C'était une sorte de bulle au milieu d'un désastre permanent, au milieu d'une vie où tu payais tes erreurs, elle des autres, où tu plongeais pour toi, pour elles, pour eux, pour celui qui était mort dans la neige, pour celui que tu avais tué en grimpant dans un train en direction d'une vie dont tu n'étais pas sûr de vouloir. Il n'y avait que ça, des suites de 1 et de 0 qui s'alignaient à te faire comprendre une réalité qui n'était pas la tienne. C'était une bulle hors du temps, une bulle pour laquelle tu aurais tout donné pour qu'elle n'éclate pas, pour que les choses ne changent pas. Tu aurais tout donné, à l'époque, pour que rien ne change, pour que tu gardes la main de Benjamin dans la tienne, les sourires de Scar de l'autre côté de la rue et les fuites nocturnes. T'aurais tout donné pour ça. Mais la bulle a éclaté. Parce que la réalité revient toujours, et personne n'est à l'abri d'une erreur. C’était des bons moments, jusqu’à ce que les deux disparaissent, et que tu plonges à nouveau. et je savais pas quoi faire sans eux.
Tu esquisses un sourire, presque réel, presque sincère alors que tu serres un peu les photos. Tu regrettes comment les choses se sont arrêtées, comment tout est parti en vrille, au final. Parce qu’au moment où ils ont quitté ta vie, d’une manière ou d’une autre, c’est le moment où ta vie a plongé en plein épicentre de ce qui était ta vie future. T’avais des projets, quand t’étais gamin, et quand tu poses tes doigts sur la porte de ce qui était à l’origine une salle de bain, tu te souviens encore de tous les parfums que tu volais et que tu planquais, le cœur de ton premier projet. Celui qui a fini mort-né. Un vieux rêve de gosse qui n’avait rien, avant que la célébrité t’attaque, ou du moins, que ton nom résonne. Mais d’abord, t’as signé, t’as raqué, t’as courbé l’échine. Parce que dans la rue, c'est la loi du plus fort, il n'y a rien de plus vrai. T'as fait des erreurs, des tatouages recouverts par le temps, des mâchoires fracturées pour t'imposer, des larcins inoffensifs pour espérer creuser un trou, faire un nom, marquer le temps de ta figure. Le problème, c'est que tu savais pas quoi faire, t'avais l'impression de te noyer comme un scaphandre au fond de l'eau, les lumières éteintes et le monde qui tournait trop vite. Un pied l'un devant l'autre, et pourtant, toujours l'impression que tu n'allais pas t'en sortir. J’avais pas le choix.
Ils voulaient leur argent, toi tu voulais de la liberté, y’avait pas compromis possible. T’as accepté la puce sans rien dire, t’avais pas le choix, y’avait la menace. Tu voulais pas faire de l’ombre au succès de tes sœurs, tu voulais pas qu’elle soit souillée par l’image que tu renvoyais. T’as quitté Shepard, t’as fait ton nom, t’as fait ton trou, t’as creusé ta tombe et tu te laissais faire comme la catin que tu étais devenue. Les marques de doigt sur le miroir, l’ombre du sang sur les kimonos. T’ouvres la porte de ta chambre d’enfant, de votre chambre, et t’as un sourire aux merveilles qui se dévoilent sous tes yeux. T’étais peut-être pute, tu répondais peut-être à la catin, mais t’étais devenu plus, tu te formais en plus, tu te façonnais, comme une statue grecque. Lola, la pute. Zer0, le voleur. T’as décidé que tu serais pas seulement l’homme qui ramenait de l’argent aux autres, t’as décidé que tu serais plus, t’as décidé que tu resterais pas là bien sage, à laisser ton talent croupir. Alors t’as fait ce qu’il fallait. Tu as pris les choses en main, décidé que ta vie ne serait pas que ce tas fumants de souvenirs, de regrets, de remords, d'acidité permanente qui continuait à ronger tes os. t'as décidé que tu valais mieux que ce que l'on voulait bien te faire croire, et que vendre ton corps ne te rendait pas moins légitime à une place au milieu du monde. T'as décidé de prendre les choses en main, de rendre les choses personnelles.Parce que ça devenait urgent.
Et puis t’as fait une erreur. Tu sais pas pourquoi ce jour-là était plus difficile que les autres, mais quand tes yeux se posent sur un ruban turquoise que tu as retrouvé dans tes affaires, tu te souviens pourquoi t'as accepté la punition pour ton erreur. Tu savais pas pourquoi ce jour-là, c'était plus difficile de prétendre que vendre ton corps était une bonne chose, tu savais pas pourquoi ce jour-là t'as choppé les bouteilles en pensant que l'alcool panserait les plaies. Il y avait ta copine de l'époque, une nana des Tyger, une nana que tu n'aurais même pas dû toucher, à qui tu n'aurais pas dû adresser la parole et que tu embrassais pourtant dans l'angle mort du gang. Vous avez bu, comme des ivrognes, et sans savoir comment les choses ont virés au drame, tu t'es retrouvé avec son corps dans tes bras, les convulsions qui n'avaient de cesse de frémir contre ta peau, contre la sienne. Tu savais pas quoi faire, tu savais pas quoi dire, ni ce que tu pouvais faire. T’as vu la lueur partir de ses yeux, t'as vu le souffle se couper dans sa gorge, tu as vu la mort dans le reflet de ses yeux. Il était trop tard, et quand on vous a trouvé, la matronne voulait rien savoir. Elle voulait pas comprendre. Mais t'avais une dette, tu devais la payer, et elle s'était que davantage rallongée. T'as de la chance d'être envie, t'as de la chance d'avoir souffert que du fer et de l'acier, que de la noyade pour te faire payer, t'as de la chance. Quand tu passes ton doigt là où est la marque, tu sens encore ta peau qui brûle, tu sens encore ce pour quoi t'as payé si fort. Tu sens encore ta peur du feu, ta peur de l'alcool, ta peur de perdre. Mais t'as de la chance, t'es resté en vie, ta place au Clouds rassurée par la loyauté forcée entre tes doigts. c’était perdu d’avance.
Lola devenait luxueuse, Zer0 grandissait, s’infiltrait là où personne ne pouvait le deviner. Tu pillais, tu volais, t’étais insaisissable. Une ombre dans une ville nocturne. Les portes se sont ouvertes, ton monde aussi. Tu rentres un peu plus dans la pièce, tes doigts qui glissent sur le certificat posé sur une commode humide et vieille. Lola, qu’elle s’appelait. Aux courbes délicieuses, aux lèvres fendues, aux couleurs perdues dans le temps. Oh, Lola. Volé au nez et à la barbe de Petrochem, la peinture phare du musée, la Lola était à toi, t’avais tout pris. Il ne restait plus rien de la Lola, rien de plus que le cadre fatigué doré du musée. Tes doigts glissent plus loin, le morceau de journal que t’avais arraché le lendemain, croissant entre les dents avant de rejoindre le Nuage où tu travaillais, où tu vendais ton corps, faisait cracher les billets à des clients crédules qui pensaient que t’étais rien de plus qu’une petite pute bien dressée. Faux, erreur. T’étais la Lola, tu pillais quand ils dormaient, un coup de somnifère dans un verre de vin. Parce que tu t’es cultivé pendant ses années à trainer au milieu des camés et des corpo gangs. T’as appris la chimie sur le tas, entre méthamphétamines et doses de crack. C’était simple de faire un poison comme un somnifère, tu savais faire, t’étais doué. Tu voyais ton rêve fracturé dans les reflets des bouteilles que tu alignais, dans les molécules avec lesquelles tu jouais, comme un parfumeur raté. Alors t’arnaquais, c’était beau, c’était gracieux, c’était sans perte, c’était violent sans une once de sang. Oh Lola, you’re evil. T’entends encore une autre catin te souffler, les lèvres contre ton cou. Yes.Hey, Lola .
Tu vois les cadavres de bouteille, ton premier poison, maison, ta signature sur ton ancien lit, Lola. T’enterrais ta vie passée dans les lueurs de la nouvelle, dans la richesse qui coulait de tes doigts. Tu en prends une, souris un peu, sourire passé au Lola tâché de sang sur l’étiquette. Tu la laisses retomber, sans aucune considération, tu attrapes autre chose, un morceau de marbre, le froid contre ta paume pourtant chaude, tu t’assoies sur le lit, au milieu des souvenirs, au milieu des trophées que t’as récupéré. Après la Lola, t’étais vicieux, t’étais bon, t’étais ambitieux, tu voulais plus, tu voulais ta place au soleil, tu voulais voler les plus grands musées du monde, laissé ta trace quelque part, laissé ta signature sur les murs, peints de rouge. Lola pour le Nuage, Zer0 dans les musées. T’as voyagé. Tu demandais pas ton reste, tu soufflais des excuses. T’as pillé Paris, t’as pris l’Origine du Monde du Courbet du passé, t’as joué la catin sur les genoux d’une conquête peu familière devant les jambes écartées de la peinture. T’étais arrogant, t’étais ambitieux, tu voulais toujours plus. T’as couru le long du parquet de l’Hermitage, rapporté avec toi une coupe en cristal et en or. Zer0 courait, insaisissable, perdu, et pourtant sur toutes les lèvres de conservateurs. Tu faisais peur, Zer0. T’avais peur de rien. T’étais invincible. Zer0 foulait les sols des plus grands musées, en prenant avec lui des cadeaux souvenirs, des cartes postales valant des milliards. Lola déambulait au bras des plus grands sur les tapis rouges, dans les plus grandes soirées, sans une once d’inquiétude. J’avais presque ma place au soleil.
Et il est arrivé. Quand Zer0 était dans tous les journaux, sur les lèvres de toutes les émissions artistiques, quand Lola continuait de grimper et que toi, pauvre Zola, ta fortune couvrait l’infortune d’une vie de misère que tu cachais sous un tapis trop épais pour qu’on le remarque. T’avais le sourire colgate de la catin qui s’éclate, qui arnaque et qui pille, les tissus soyeux pour camoufler la misère et les plaies sur la peau, les cheveux en bataille dans un énième effort de paraître aussi superficiel que l’était le mythe de ta double identité. Zer0 qu’on ne touchait pas, qu’on ne voyait pas, le mythe. Tu t’étais construit un mythe et lui ? Lui, tu pensais qu’il serait une énième victime. Tu t’enfonces un peu plus dans ce vieux lit miteux, ton dos qui touche le mur décrépit derrière toi, tes doigts qui s’attachent à cette boîte que tu as un jour enfoncé sous l’oreiller percé par les mites. La boîte d’acajou, la boîte aux secrets, la boîte de Pandore si tu t’enfonces dans les mythes qui te passent sur la peau. T’oses à peine l’ouvrir. Tes doigts passent sur les lignes gravées. Une énième déception, une énième plaie qui s’est jamais vraiment refermée, qui t’a poussé dans tes derniers retranchements pour l’homme que tu es. L’arnaqueur arnaqué .
Ça fait mal quand tu y penses, quand tu déloges la boîte pour trouver les sacrifices, trois années de vie marquées dans l’argent métallique d’un anneau que tu aurais mieux fait de perdre dans les bois morts d’Alaska. Ton pouce qui glisse doucement dans l’anneau, trouve les gravures, ta propre connerie, et tu sens ce cœur qui bat trop fort qui se meurt un peu dans ta poitrine. Ça fait longtemps pourtant, tu devrais être vacciné. What’s up, Lola ? T’entends encore une copine du Nuage. Nothing. C’était la réponse parfaite, quand tu fermais ton kimono, que tu ramassais les preuves en pensant que ça cacherait la honte, que ça cacherait la douleur, que ça cacherait la crasse. La réalité c’est que tu n’as jamais pu cacher la crasse. Tu poses la bague, au milieu des factures, au milieu des tickets de voyage, au milieu de tout ce merdier niais que tu t’étais appliqué à vouloir en pensant décrocher ticket au paradis. T’avais arnaqué, volé, pillé des gens en pensant que ça n’aurait jamais d’implications, et c’est toi qui t’es retrouvé arnaqué, volé, pillé. Pillé d’un cœur, de sentiments piétinés, tromperie de découvrir que tu étais celui qu’on avait arnaqué. Une liste, des comptes, t’avais foutu du fric dans cette relation, du fric que tu voulais pour ta place au soleil, t’avais donné, t’avais tellement donné pour n’être finalement que le dindon de la farce, le con de service. La pie volée. L’homme floué, celui trompé. La confiance brisée, le cœur serré de chaînes d’acier. J’avais pas voulu ça.
Ta façade est tombée, Lola s’est vendue au plus offrant, sur les plus grands gratte-ciels de la ville que tu commençais à détester, l’image d’un ex dans ton sillage, dans ton viseur, à grimper les échelons. Tu prenais pas les décisions à la légère. Tu lâches la boîte, tu récupères la balle fendue au milieu des papiers, la bague qui brille à côté. T’as un sourire vicieux, celui qui fait pleurer les bébés quand tu les croises dans la rue, celui qui fait frissonner tes proies quand t’accroches tes doigts sur la peau d’un autre, prêt à luter. Alors, quand t’as vu l’appartement vidé, quand t’as vu les papiers au sol, quand t’as vu la tromperie dans des clichés volés, quand t’as vu l’état de tes comptes, t’as hurlé. T’as hurlé. Et t’es parti en traque, tu t’en fichais de ce que tu voleras, de ce que tu pilleras sur le chemin, ton avenue de la vengeance était tracée dans le sang qui peignait tes pores, qui rougissait tes iris de violence. T’avais la rage au corps, t’avais la haine dans les pores, t’avais la trahison dans la bile sur tes lèvres, tu refusais qu’on te fasse le coup. On te brisait le cœur, soit. C’était le jeu, comme au Blackjack, mais te piller, toi ? Non. Oh non. T’as écumé les villes pendant un an, les pays, jusqu’à tomber sur lui, à nouveau. Lola, babe. T’as claqué ta langue, t’as attaché, t’as brisé, t’as pris ton pied. T’as tiré. No Lola for you, darling. T’as laissé tomber Lola dans les draps de satin tâché de sang, t’as récupéré la balle, et t’es redevenu Zer0 pour le retour. T’as refait ta fortune, t’as haine de la place au soleil de nouveau là, brillante, dans un joyau sur ton oreille. Vengeance est légion .
Quand t’es revenu, le monde tournait de la même manière, rien n'avait changé, comme si ce que tu avais fait n'avait rien changé. Peut-être que ça n'a jamais vraiment compté, peut-être que ça n'a jamais rien fait, rien de plus qu'un battement d'aile dans un schéma plus grand. T’as retrouvé ta Lola au mur, t’en as accroché d’autres, t’en as vendu des centaines, tu t’arrêtais pas. Tu continuais l’arnaque, tu vendais ton cul le jour, pillait la nuit, dans les ombres. Et puis, il y a eu ce coup de fil, celui qu’on redoute un peu, celui qu’on hésite à prendre, en plein milieu de la nuit, quand tu cumulais whisky et cigarettes sur le bord d’une terrasse d’un bar sur le toit du monde. Hey Zer0, need your help. T’aurais dû te douter que ça tournerait mal, cette histoire, mais t’as hoché la tête, t’as souris, t’as jeté ta cigarette dans le vide, et t’es rentré chez toi. Tu savais que ça finirait mal, mais t’étais plus à ça prêt. Tu te lèves du lit, tu quittes la pièce avec un pincement au cœur, seulement pour pousser une autre porte, la chambre paternelle, le géniteur. Tu revois presque les cris, les pleurs, les cartes étalées sur le sol, et tu marches sur l’une d’elle. L’as, t’en aurais bien eu besoin à l’époque. Tes yeux se posent sur le cadeau au mur, au-dessus du lit – ce dernier, seul mobilier que t’as changé au fur et à mesure des années, de tes allers et venues ici. Un blueprint, lignes de code sur lignes de code, programme parfait. Il n’y avait pas d’erreur dans le plan. T’aurais dû réfléchir avant de foncer tête baissée, t’aurais dû réfléchir avant de te perdre dans les bras du souffle de Scar, T’aurais dû y réfléchir à deux fois, tu le sais, surtout quand tu sens le poids du pistolet dans ton dos. I’m in. J’ai plongé, pour deux.
Tout se déroulait pourtant bien. Il n’y avait pas d’accroc, quand tu y repenses, alors que tu pèses le poids du pistolet posé sur le lit. Il n’y aurait pas dû avoir de problèmes, ça aurait dû continuer à marcher. Votre manipulation rapportait son pesant d’or, ce qu’il fallait. T’as quitté le Cloud pendant un an, pour ça, t’as posé tes valises ailleurs, t’as valsé dans les bras de cette femme que tu connaissais, t’as joué, t’as perdu. Comme au jeu des dés, le tiens était truqué. Perdu sur toute la ligne, t’aurais dû te douter que t’aurais jamais eu la chance au jeu et que ta partie était perdue d’avance, condamnée au bagne et à la servitude. Pourtant, tu t’es vendu pour elle. Tu repenses à la dose de poison que tu as refusé de prendre quand on t’a choppé, que tu l’as fait fuir loin pour qu’elle tombe pas. Elle devait pas tomber, elle aurait pris plus que toi, elle aurait morflé comme jamais, tu pouvais pas la laisser tomber. Alors, t’as pris la lame sur la nuque, t’as consigné ta fierté dans un écrin de verre, t’as accepté le mors et les laisses, le masque et les munitions. T’es tombé pour le meilleur et pour le pire, t’as tombé pour elle. T’as appelé ta sœur, fait jouer tout ce que tu avais pour pas tomber trop bas, pour pas perdre tout. Et t’as accepté le châtiment comme punition divine. Mais ça a pas suffit.
T'as connu le froid. La famine. La déshydratation. T'as connu toutes les afflictions liées à la pauvreté, à la misère, à la mort imminente qui n'a de cesse de courir les murs, de passer contre la peau. Tu te souviendras toute ta vie de cette ampoule grésillant au-dessus de ta tête, du sol froid sous tes genoux pliés, des picotements dans tes doigts parce que tes poignets étaient surélevés trop longtemps. Tu te souviendras toute ta vie du regard de la corporative en face de toi, dans son joli costume noir et orange, de ses cheveux parfaitement bien coiffés, de son maquillage propret quand son agent enfonçait la matraque électrique entre tes côtes. Tu te souviendras toujours de la douleur de l'eau quand on te poussait à la noyade pour avouer la totalité de ton existence, de tes fautes, pour t'ouvrir à eux comme tu aurais pu le faire. Tu te souviendras toute ta vie des bassins d'eau glacée qu'on te jetait à la figure quand tu refusais de répondre à une simple question. Who is Quell Shepard? Tu voulais pas, tu refusais d'accepter cette existence passée, cette identité que tu avais tué des années auparavant mais dont ils voulaient savoir l'origine, la naissance, comme pour retracer un fil qui t'avait donné naissance à toi, pour une raison qui te demeurait obscure. Tu te souviens de la morsure d'un poison que l'on retourne contre toi, de l'obscurité et du silence dans lesquels on te plongeait pour te museler. Tu te souviens que trop bien de tout ce qui faisait mal, tout ce qui t'arrachait peu à peu à la vie. On voulait comprendre, on voulait savoir, on voulait que tu payes. Quand t'as lâché ton prénom, quand t'as tout lâché, tu savais que tu avais perdu. Que la torture c'était ce pour quoi tu avais pas été entraîné, ce que tu avais pas connu, ce que tu ne pensais pas connaître. Ce pour quoi tu étais faible. It's me. I was Quell Shepard. Tu sais pas ce qui a intéressé l'agente dans son regard à ton récit, mais la dernière chose dont tu te souviens, dans cette cellule, c'est la dette de vie que tu allais payé. Celle de ton sang, celle de ta loyauté forcée. Travailler pour eux, faire le sale boulot, tuer pour eux, voler pour eux, piller pour eux, être le petit chien avec une nouvelle laisse. Le prix de la torture, le prix de la liberté par une servitude, une nouvelle cage. Sans avoir le choix, sans avoir de possibilités annexes. C'était ça ou la mort. Erèbe est né.
Ils t’ont utilisé, ils t’ont saigné, à tel point que t’as quitté le Clouds il y a deux ans, t’as raccroché, ton sommeil suivait plus, l’angoisse qui glissait sous tes pores non plus, tu t’évertuais à mourir à petit feu sans t’en rendre compte. Tu pouvais pas tenir, tu devais garder Zer0 au-dessus des flots, alors tu tuas Lola pour qu’ Erèbe continue de subsister. T’avais pas le choix, c’était ça ou tu aurais fini sous les flots, à manger le sable que tu laissais derrière toi. Tu pouvais pas sacrifier Zer0, tu pouvais pas sacrifier la réputation dorée dans ton dos, tu pouvais sacrifier ça, tu pouvais pas, c’était impossible. Et t’étais accroché à Erèbe, tu pouvais pas t’en détacher. Alors quand tu te laisses tomber sur le bord du lit, c’est juste pour contempler ce qui est en face de toi, ce contrat que t’as signé de ton sang sans le vouloir. Ce contrat pour sauver quelqu’un, ce contrat pour te foutre dans la merde, ce contrat pour finir dans la merde. Tu fais craquer tes doigts, bagués, tatoués, le regard tombant sur des restes de tes pillages, allongés sur le sol, dans des cartons. Tes yeux se relèvent, sur des photos de famille accrochées au mur, le sourire de tes sœurs, celui que tu as du mal à avoir aujourd’hui, avec tout ce qu’il s’est passé. La honte qui caresse ta peau, qui glisse sur ta peau comme un fantôme et quand tu rouvres les yeux, tu revois les fantômes de vous trois, dans le salon, par l’ouverture de la porte. Fuck. Tu penses à Lexa que t’as un peu laissé toute seule cette fois, pour qui t’as rien dit quand t’as quitté le Nuage en claquant la porte il y a même pas 24h quand tu as décidé que t’en avais eu ras le bol, que t’avais besoin d’air. Tu repenses à cette gamine à qui tu as donné un mentor au Nuage, pour qu’elle soit pas perdue. Tu penses à ce que tu laisses derrière toi à chaque fois, à chaque voyage. Tu penses à tout ce qui se fend dans l’air. Remords et regrets sont loi.
Tu te lèves, une nouvelle fois, le lit qui grince sous ton poids alors que tu pousses de nouveau la porte, retrouve le salon, vide de sens, vide de vie. Et tu te penches, sur le canapé usé, fatigué par le temps, récupérant ce petit morceau de rien que tu as récupéré il y a quelques années. Cette plaque ciglé Arasaka, souvenir de l’espace, souvenir des étoiles, souvenir d’un corps nu face à la planète bleue. Un sourire triste, un sourire amer alors que tu passes tes doigts sur la gravure sur le métal. C’était supposé être un contrat comme tous les autres. Ah, encore une fois, tu t’étais bien planté. Y’avait rien de « comme tous les autres » avec ce type, avec cette gueule qui te toisait depuis l’espace, qui te toisait au milieu des étoiles. Y’avait rien de commun dans la façon dont son corps était plaqué à la vitre, y’avait rien de commun à la façon dont t’as lâché la chasse et la traque pour ses beaux yeux, pour un baiser dans l’espace, pour une situation de vie et de mort qui aurait clairement pas dû virer ainsi. Il y avait rien de commun dans tout ça, absolument rien. C’était curieux, c’était étrange, la façon dont il t’a innocenté quand tout est redevenu à une forme de normalité. C’était étrange, la façon dont tu l’as pas tué, toi qui hésite généralement pas à appuyer sur la gâchette. Y’avait rien de commun. Y’a toujours rien de commun dans le jeu de chat et de souris qui glisse entre vous depuis. Y’a rien de commun. Y’a rien de banal dans la façon dont tu le cherches, dont il te cherche. La façon dont ça semble si simple et si compliqué à la fois. La façon dont tu veux pas voir ce qu’il se trame parce que les blessures se sont jamais refermées. Ezra. Et pourtant… Y’aura jamais rien de commun entre nous.
Tu souffles, laisse tomber la plaque sur la table basse où traîne livres de fortunes, larcins du passé, photos tâchées, usées, vieillies par le temps. Tu attrapes une vieille guitare qui traîne encore là, celle avec qui tu as appris à gratter les cordes la première fois. Tes doigts qui attrapent les vieux plaids d’antan, le cœur lourd, la fatigue dans les os. Tu pensais pas avoir besoin de revenir ici, pas pour ça, pas pour tes raisons habituelles. Tu reviens toujours, laissé une trace d’un larcin, d’un succès, d’une réussite, pas pour une peine. Tu pousses la porte d’entrée, zieute le panneau que t’as enfoncé dans la neige alors que les flocons tombent doucement, vue sur la ville, vue sur la rue, vue sur le monde affamé de Juneau. Tu laisses la guitare contre la balustrade du porche, laisse tes fesses tombées sur le vieux rocking chair qui grince sous ton poids, t’enroule dans le plaid, ton pistolet perdu entre tes doigts. Tu joues avec la gâchette, avec le chargeur entre tes doigts, ton souffle qui forme des bouffées de fumée. Un bruit à l’horizon, tes yeux qui se lèvent un instant vers la ville, tu te balances doucement. Tu reviendras à Night City dans deux ou trois jours. Tu reviendras. parce que je reviens toujours.
I've been searching for a trail to follow again, take me back to the night we met. And time and again they cream your liquidation, your displacement, your torture and brutal execution with the ultimate insult that it’s just business, it’s politics, it’s the way of the world, it’s a tough life and that it’s nothing personal. Well, fuck them. Make it personal. //_ base de données des habitants de night city Seuls les agents techniques certifiés CC35 et DHSF-5 peuvent accéder à cet appareil, l’utiliser ou le désactiver. | | | | | | | |
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